Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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violon pour faire danser. Il avait des ménétriers à sa noce. Faire jouer les ménétriers. Ménétriers de village. Il s'emploie le plus souvent par dénigrement, par raillerie.

MENEUR. s. m. Celui qui mène, qui conduit une femme par la main, dans certaines cérémonies. Il faut un meneur à cette quêteuse.

Meneur d'ours, Celui qui mène un ours dans les rues, et qui gagne sa vie à lui faire faire des tours pour le plaisir des passants.

MENEUR se dit aussi de Celui qui amène les nourrices aux bureaux des gens qui se chargent de leur procurer des nourrissons. Dans ce sens, il a un féminin: Meneuse.

MENEUR se dit, figurément et familièrement, de Celui qui, dans les affaires, prend de l'ascendant sur les autres, et leur fait faire sa volonté. C'est un meneur. C'est le meneur de la compagnie. C'est un grand meneur.

MÉNIANE. s. f. T. d'Archit. Petite terrasse ou balcon en avant-corps, ménagé pour jouir de la vue du dehors, et ordinairement fermé de jalousies. Il n'est guère usité qu'en parlant Des édifices d'Italie.

MÉNIANTHE. s. m. Plante à fleurs en bouquets et à feuilles semblables à celles du trèfle, qui croît dans les marais, et dont on fait usage en médecine. On la nomme aussi Trèfle d'eau.

MENIN. s. m. Chacun des six gentilshommes qui étaient attachés particulièrement à la personne du Dauphin.

MÉNINGE. s. f. T. d'Anat. Nom donné spécialement aux membranes qui enveloppent le cerveau. Il y a trois méninges: la Dure-mère, la Pie-mère, et l'Arachnoïde.

MÉNISQUE. s. m. T. d'Optiq. Verre convexe d'un côté, et concave de l'autre.

MÉNOLOGE. s. m. Martyrologe, ou calendrier de l'Église grecque, divisé en douze parties, pour les douze mois de l'année.

MENON. s. m. Nom donné, dans le Levant, à l'espèce de chèvre dont la peau sert à faire le maroquin.

MENOTTE. s. f. Diminutif. Il se dit Des mains d'un enfant. Il a de jolies menottes, de petites menottes. Il est familier.

MENOTTES. s. f. pluriel Lien de fer ou de corde qu'on met aux poignets d'un prisonnier, d'un malfaiteur, pour lui ôter l'usage des mains. On lui a mis les menottes. Ôtez les menottes à ce prisonnier.

Fig. et fam., Mettre des menottes à quelqu'un, Le mettre dans l'impossibilité de se mêler d'une affaire, de s'en emparer, de nuire.

MENSE. s. f. Revenu d'une abbaye. Mense abbatiale, Le revenu qui est dans le partage de l'abbé; Mense conventuelle, Celui qui est dans le partage des religieux; et, Mense commune, Celui dont l'abbé et les religieux jouissent en commun.

MENSONGE. s. m. Discours contraire à la vérité, tenu avec dessein de tromper. Un grand, un impudent, un horrible mensonge. Dire, faire, inventer, forger un mensonge. Ce livre est plein de mensonges. Débiter des mensonges. Soutenir, réfuter, combattre un mensonge. Être dupe d'un mensonge. Discerner le mensonge d'avec la vérité.

Mensonge innocent, Mensonge sans conséquence, qui ne peut nuire à personne.

Mensonge officieux, Mensonge fait dans l'intention d'être utile ou agréable à quelqu'un.

Fig. et fam., Un mensonge puant, un puant mensonge, Un mensonge évident et grossier.

Dans le langage de l'Écriture, L'esprit du mensonge, le père du mensonge, Le diable.

MENSONGE dans le langage poétique, signifie, Fable, fiction. La poésie vit de mensonges. Les aimables mensonges de la Fable.

MENSONGE signifie aussi, figurément, Erreur, vanité, illusion. Le monde n'est que mensonge.

MENSONGER, ÕRE. adj. Faux, trompeur. Il ne se dit que Des choses. Histoire mensongère. Discours mensonger. Les plaisirs mensongers. Promesse mensongère. Caresses mensongères. Douleur mensongère.

MENSTRUE. s. m. T. de Chimie. Liqueur propre à dissoudre les corps solides. L'eau régale est le menstrue de l'or. Il vieillit.

MENSTRUEL, ELLE. adj. T. de Médec. Qui arrive tous les mois, qui a rapport aux menstrues des femmes. Le sang, le flux menstruel. Les purgations menstruelles.

MENSTRUES. s. f. pluriel T. de Médec. L'écoulement de sang auquel les femmes qui ne sont point grosses sont sujettes tous les mois, depuis l'âge de la puberté jusqu'à celui où elles cessent ordinairement d'avoir des enfants.

MENSUEL, ELLE. adj. T. d'Administration. Qui se fait tous les mois. État mensuel de recette, de dépense.

MENTAL, ALE. adj. Qui se fait, qui s'exécute dans l'esprit, dans l'entendement. Oraison mentale, Oraison qui se fait sans proférer aucune parole. Restriction mentale, Réserve tacite qu'on fait d'une partie de ce qu'on pense, pour induire en erreur ceux à qui on parle.

Il signifie aussi, Qui a rapport à l'entendement. Aliénation mentale, Folie, démence. Maladies mentales, Celles qui dérangent les fonctions intellectuelles.

MENTALEMENT. adv. D'une manière mentale. Prier, pécher mentalement.

MENTERIE. s. f. Discours par lequel on donne pour vrai ce qu'on sait être faux. Je l'ai surpris en menterie. Forger, méditer, dire une menterie. Il soutient effrontément une menterie. Ce ne sont que des menteries. Il est plus familier que Mensonge, et s'applique à des choses moins graves.

MENTEUR, EUSE. adj. Qui dit une chose fausse, et dont il connaît la fausseté. Il est menteur. Femme menteuse.

Prov., Il est menteur comme un arracheur de dents, comme un laquais, Il ment souvent et effrontément.

En termes de l'Écriture, Tout homme est menteur, Tout homme est sujet à se tromper.

MENTEUR se dit aussi Des choses dont les apparences sont trompeuses. Visage, langage menteur. Mine, physionomie menteuse.

Il s'emploie souvent comme substantif, et signifie alors, Celui, celle qui ment, qui a l'habitude de mentir. C'est un menteur, un menteur fieffé, un grand, un hardi menteur, un menteur de profession. Il faut qu'un menteur ait bonne mémoire. C'est une grande menteuse.

MENTHE. s. f. Plante de la famille des Labiées, qui est odoriférante, et qui sert à différents usages. Menthe poivrée. Eau, pastilles de menthe.

MENTION. s. f. Commémoration, témoignage, rapport fait de vive voix ou par écrit. Faire mention de quelqu'un, de quelque chose; en faire une mention honorable, une honorable mention; n'en faire qu'une légère mention; en faire mention dans un traité, dans un contrat, dans l'histoire, etc. Il n'a point été fait mention de lui dans toute cette affaire. Il est fait mention, il est mention de vous dans cet ouvrage. Mention honorable au procès-verbal.

Mention honorable, ou simplement Mention, Distinction accordée à un ouvrage de concours, qui n'a obtenu ni le prix ni l'accessit. Sa pièce de vers a obtenu une mention, la première mention.

MENTIONNER. v. a. Faire mention. Il faut mentionner cette proposition au procès-verbal. Vous mentionnerez dans la quittance les espèces du payement. Ce qui a été mentionné ci-dessus. Cela est prouvé par les raisons ci-dessus mentionnées.

Mentionner honorablement, ou simplement Mentionner, Accorder à un ouvrage de concours l'espèce de distinction appelée Mention.

MENTIONNÉ, ÉE. participe

MENTIR. v. n. Dire, affirmer pour vrai ce qu'on sait être faux. La loi de Dieu défend de mentir. Ne le croyez pas, il ment, il ne fait que mentir. Il ne ment pas. Il ment impudemment, effrontément. Ne pas mentir d'un mot, d'un seul mot. Mentir à sa conscience.

Mentir à Dieu, mentir au Saint-Esprit. Phrases tirées de l'Écriture. Ananias et Saphira mentirent au Saint-Esprit.

Il en a menti, Il a menti sur la chose dont il s'agit. Pour rendre cette injure plus atroce, on disait, Il en a menti par sa gorge. Ce dernier est vieux.

Adv., Sans mentir, à ne point mentir, En vérité, à dire vrai. Sans mentir, c'est un méchant homme.

Fam., Il n'enrage pas pour mentir, Il est dans l'habitude de mentir.

Faire mentir le proverbe, Faire une chose qui est contraire à l'opinion établie par quelque adage très-répandu.

Prov., On sait mentir sans parler, On peut vouloir induire en erreur par sa contenance, par ses gestes.

Prov., A beau mentir qui vient de loin, Un homme qui vient d'un pays éloigné peut facilement en imposer.

Prov. et fig., Bon sang ne peut mentir, Les personnes nées d'honnêtes parents ne dégénèrent point.

MENTON. s. m. La partie du visage qui est au-dessous de la bouche. Menton pointu, fourchu, long, court, rond, plat. Menton de galoche. Menton qui avance. Il a de la barbe au menton. On doit être sage quand on a de la barbe au menton.

Fig. et fam., Avoir deux mentons, double, triple menton, se dit D'une personne replète qui a le dessous du menton fort gras. On

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