Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 595

On dit aussi, Se rendre en quelque endroit, pour dire, S'y transporter. Il se rendra à Lyon un tel jour. Les troupes se rendirent sur la frontière à la fin de Mai. Si vous voulez vous rendre en tel endroit, vous m'y trouverez. Je me rendrai auprès de vous. Se rendre à son Régiment. Se rendre à son bord. Se rendre à son drapeau. Se rendre à l'assignation. Se rendre à l'heure marquée. Se rendre à point nommé.

On dit encore, Se rendre à son devoir, se rendre à sa charge, pour dire, Se rendre au lieu où le devoir, où la charge appelle.

SE RENDRE signifie , Céder, se mettre au pouvoir, se soumettre. Les assiégés ne voulurent point se rendre à composition. Se rendre aux ennemis. Se rendre prisonnier de guerre. Ils se sont rendus sans coup ferir. La garnison s'est rendue à discrétion. Se rendre à la raison, à l'autorité, à des raisons, à des prières.

On dit proverbialement, Ville qui parlemente est à demi rendue. Et il se dit aussi figurément, pour signifier, qu'Une personne qui écoute des propositions, est prête à faire ce qu'on exige d'elle.

Lorsqu'il se présente quelque difficulté qu'on ne peut résoudre, qu'on ne peut surmonter, on dit, qu'On se rend, pour dire, qu'On cède. Et on dit d'Un opiniâtre, d'un entêté, qu'Il ne se rend jamais, pour dire, qu'Il ne cède jamais.

On dit aussi, Se rendre, pour dire, N'en pouvoir plus. Je ne puis plus boire ni manger, je me rends. Il ne peut plus marcher, il se rend. Quoi, vous vous rendez déjà?

On dit, qu'Un cheval se rend, pour dire, qu'Il ne peut plus avancer, qu'il est outré à force d'avoir marché ou d'avoir travaillé.

RENDU, UE, participe Le vin de Bourgogne coûte tant rendu à Paris.

On dit, qu'Un cheval est rendu, pour dire, qu'Il est las, fatigué, outré, qu'il ne peut plus marcher.

Il signifie quelquefois, Arrivé où l'on vouloit aller. Il n'y a plus qu'un petit quart de lieue d'ici chez nous, nous voilà bientôt rendus.

RENDU est aussi substantif. Et on appelle ainsi Un soldat d'une armée ennemie qui se rend à l'autre. On a su par les rendus.

On dit absolument, C'est un rendu, en parlant d'Un tour qu'on vient de jouer à quelqu'un, & qui vaut bien celui qu'il nous avoit fait auparavant. Il est du style familier.

RENDUIRE. v. a. & réduplic. Il s'emploie quelquefois pour le simple. Voyez ENDUIRE.

RENDURCIR. v.a. Rendre plus dur ce qui l'étoit déjà. La trempe rendurcit le fer.

RENDURCI, IE, participe .

RÊNE. s.f. Courroie de la bride d'un cheval. Une des rênes de la bride. Il y a une rêne de rompue. La rêne droite est plus courte que la gauche. Son cheval rompit ses rênes & l'emporta.

On dit figurément dans le style soutenu, Les rênes de l'Empire, de l'État, du Gouvernement, pour dire, Le souverain Gouvernement de l'État. Tenir les rênes de l'Empire. Prendre en main les rênes de l'Empire, les rênes de l'État. Quitter les rênes du Gouvernement.

RENÉGAT, ATE. s. Celui, celle qui a renié la Religion Chrétienne. C'est une renégate. Il s'est fait renégat.

RÉNETTE. s.f. Instrument dont les Maréchaux se servent pour couper l'ongle du cheval par sillons.

RÉNETTER. v.a. Couper le sabot par sillons, & y pratiquer des raies avec la rénette. Les Maréchaux affoiblissent souvent les quartiers, en rénettant un pied.

RÉNETTÉ, ÉE, participe .

RENFAÎTER. v.a. Raccommoder le faîte d'un toit.

RENFAITÉ, ÉE, participe .

RENFERMER. v.a. Enfermer une seconde fois. Ce prisonnier s'étoit échappé, on l'a repris & on l'a renfermé.

On dit aussi, qu'On a renfermé un prisonnier, pour dire, qu'On l'a resserré plus étroitement qu'auparavant.

RENFERMER signifie aussi, Comprendre, contenir. Le genre renferme les espèces. La terre renferme bien des trésors. Ce parc renferme plusieurs villages.

On dit figurément, qu'Un livre renferme de grandes vérités, pour dire, qu'Il contient de grandes vérités.

RENFERMER signifie figurément, Restreindre, réduire dans de certaines bornes. Il se dit d'ordinaire en parlant d'Un Auteur, d'un Orateur, d'un Avocat. Cet Orateur a renfermé son sujet, sa matière en deux points. Cet Avocat avoit renfermé sa Cause en trois moyens. Ces Auteur s'est renfermé dans son sujet, & ne s'est pas permis le moindre écart.

On dit figurément, Se renfermer en soi-même, pour dire, Se recueillir, afin de penser avec plus d'attention aux choses dont on est occupé.

RENFERMER un cheval, en termes de manége, C'est le tenir dans la main & dans les jambes. Dans la main, le Cavalier la mettant à soi, ce qui occasionne une plus forte tension des rênes & ce qui retient le devant. Dans les jambes, en les approchant du corps de l'animal, ce qui chasse le derrière sur le devant.

RENFERMÉ, ÉE, participe .

RENFLEMENT. s.m. Terme d'Architecture. Augmentation insensible du diamètre du fût d'une colonne depuis sa base jusqu'au tiers de sa hauteur, après quoi il va toujours en diminuant.

RENFLER. v.n. Il se dit Des choses qui augmentent de grosseur en cuisant. Voilà des pois, des haricots qui renflent bien.

RENFONCEMENT. s.m. Terme d'art. Effet de la perspective. Le renfoncement d'une décoration de théâtre.

RENFORCEMENT. s.m. Action de renforcer, [alt p. 415] ou l'effet de cette action. Le renforcement d'une poutre.

RENFORCER. v.a. Fortifier, rendre plus fort. Renforcer des troupes. Renforcer une armée. Renforcer une garnison. Renforcer les gardes.

On dit, Renforcer la dépense d'une maison, en renforcer l'ordinaire, pour dire, Augmenter la dépense d'une maison, en augmenter l'ordinaire.

Il est aussi réciproque, & signifie, Se fortifier, devenir plus fort. L'armé se renforce tous les jours.

RENFORCÉ, ÉE, participe Un canon renforcé. Un canon renforcé sur la culasse.

En parlant Des étoffes plus fortes & plus

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