Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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d'après les mesures prises par l'arpentage.
On écrit aussi quelquefois Le levé des plans.

LÉVIATHAN. n. m. Animal monstrueux,
mentionné dans le livre de Job. On ne l'inscrit
ici que parce qu'il s'emploie au sens
figuré pour suggérer une idée d'énormité. Les
transatlantiques modernes sont de véritables
léviathans.

LEVIER. n. m. Barre rigide de fer ou de
quelque autre matière solide qui est fixée à
un point d'appui et qui sert à mouvoir, à
soutenir ou à élever d'autres corps. Ce levier
est trop court. Le levier est la première et la
plus simple des machines. Soulever une pierre
de taille à l'aide du levier. Le point d'appui
d'un levier,
Le corps sur lequel le levier a son
point fixe.

Levier de commande, Levier qu'on manoeuvre
avec la main et qui sert à mettre en marche,
à régler ou à arrêter une machine ou un organe
de machine. Levier de commande de débrayage,
ou simplement Levier de débrayage. Levier
de changement de vitesse, etc.

Il se dit figurément de Toute sorte de force
morale. L'intérêt est le grand levier de l'activité
humaine. L'éloquence est un puissant levier
sur les masses populaires.

LEVIER se dit, en Chirurgie, de Divers
instruments qui ont de l'analogie avec le
levier. Le levier des accoucheurs. Le levier du
trépan.

LEVIS. adj. Que l'on lève. Il n'est usité
que dans cette expression, Pont-levis. Voyez
PONT.

LÉVITE. n. m. Membre de la tribu de Lévi,
à qui était réservé le service du temple.

Fig. et dans le style élevé, il s'est dit des
Prêtres de la religion chrétienne.

Il s'est dit parfois aussi au figuré et dans
un sens défavorable de Celui qui est attaché
aveuglément au chef d'un parti, d'une secte,
d'une école. Je me souviens d'avoir vu ce philosophe
entouré de ses lévites.

LÉVITE. n. f. Long vêtement d'homme qui
rappelle le vêtement des lévites.

LÉVITIQUE. n. m. Nom du troisième
livre du Pentateuque, qui établit les cérémonies
du culte.

LEVRAUT. n. m. Jeune lièvre.

LÈVRE. n. f. Partie extérieure et charnue
qui borde la bouche, qui couvre les dents et
qui aide à la formation des sons, à l'articulation
des mots. La lèvre supérieure. La lèvre
inférieure. Avoir les lèvres plates, minces,
épaisses, fraîches, rouges, vermeilles. Avoir les
lèvres gercées, pâles, livides, fendues, pendantes.
Se mordre la lèvre, les lèvres. De la pommade,
du rouge pour les lèvres. Remuer les lèvres. Des
lèvres tremblantes de colère. Prononcer du bout
des lèvres.

Avoir le coeur sur les lèvres, Éprouver un
léger mal de coeur.

Fig., Il le dit des lèvres, mais le coeur n'y est
pas,
Il exprime un sentiment qu'il n'éprouve
pas; il fait une promesse qu'il n'a pas l'intention
de tenir. On dit aussi Dire oui du bout des
lèvres.
Voyez BOUT.

N'honorer Dieu que des lèvres, que du bout
des lèvres,
se dit des Hypocrites qui ne prient
Dieu que de bouche.

Rire du bout des lèvres, Rire sans en avoir
envie, à contrecoeur. Dans le même sens, Son
rire ne passe pas les lèvres.

Avoir un mot sur les lèvres, Être sur le point
de dire quelque chose que l'on retient par
scrupule, par discrétion, par précaution.

Avoir un nom sur le bord des lèvres, se dit
Lorsque, au moment de prononcer un nom,
il vous échappe.

Fig., Avoir le coeur sur les lèvres, Être franc,
sincère, dire en toute simplicité tout ce qu'on
pense.

Fig. et prov., Il y a loin de la coupe aux
lèvres.
Voyez COUPE. On dit dans le même
sens Entre la coupe et les lèvres.

Fig., Se mordre les lèvres de quelque chose,
S'en repentir. Je n'ai pas eu plutôt lâché cette
parole que je m'en suis mordu les lèvres.

En termes de Manège, Ce cheval s'arme de
la lèvre, il se défend des lèvres,
Il a les lèvres
si épaisses qu'elles lui ôtent le sentiment
des barres, en sorte que l'appui du mors en
devient sourd et trop ferme.

Par analogie, il se dit, en termes de Chirurgie,
des Bords d'une plaie. Les lèvres de sa
plaie commencent à se rapprocher.

En termes d'Anatomie, il se dit des Bords
extérieurs ou intérieurs de la vulve. Les
grandes lèvres. Les petites lèvres.

En termes de Botanique, il désigne Certaines
découpures, à peu près en forme de lèvres,
qui caractérisent les fleurs des plantes nommées,
pour cette raison, Plantes labiées.

LEVRETTE. n. f. La femelle du lévrier.

LEVRETTÉ, ÉE. adj. Qui a la taille mince
comme un lévrier. Épagneul levrette.

LÉVRIER. n. m. Sorte de chien haut monté
sur jambes, qui a la tête longue et menue,
le corps délié, et dont on se sert, en certains
pays, pour la chasse du lièvre. Le lévrier
chasse à vue. Lévrier d'attache. Une laisse de
lévriers. Mener des lévriers en laisse. Lâcher
les lévriers après le lièvre. Il court comme un
lévrier.

Il s'est dit figurément de Gens qu'on lance à
la poursuite de quelqu'un. La police a mis ses
lévriers aux trousses de ce bandit.
On dit plus
souvent Limiers.

LEVRON. n. m. Jeune lévrier ou lévrier de
fort petite taille.

LEVURE. n. f. Écume que fait la bière
quand elle bout, et dont les boulangers et les
pâtissiers se servent quelquefois au lieu d'autre
levain. Levure de bière.

Il signifie aussi Ce qu'on lève de dessus et
de dessous le lard à larder. Une levure de lard.

LEXICOGRAPHE. n. m. Celui qui s'occupe
de lexicographie.

LEXICOGRAPHIE. n. f. Science, art de
faire un lexique, un dictionnaire.

LEXICOGRAPHIQUE. adj. des deux genres.
Qui appartient à la lexicographie. Travaux
lexicographiques.

LEXICOLOGIE. n. f. Partie de la linguistique
qui s'occupe des mots considérés par
rapport à leur valeur, à leur étymologie.

LEXICOLOGUE. n. m. Celui qui s'occupe de
lexicologie.

LEXIQUE. n. m. Dictionnaire abrégé.

Il se dit aussi d'un Dictionnaire des locutions
et formes propres à certains auteurs. Le
lexique de Platon. Le lexique de Cicéron. Le
lexique de Corneille.

LEZ. (On prononce Lé.) préposition. À
côté de, proche de, tout contre. Elle n'est
plus usitée que dans quelques noms de lieux,
comme Le Plessis-lez-Tours, et autres semblables.

LÉZARD. n. m. Genre de reptiles sauriens
à quatre pattes et à longue queue. Les lézards
habitent ordinairement dans les trous de muraille.
Un gros lézard. Un lézard vert. Un lézard
gris.

Fig. et fam., Faire le lézard, Se chauffer paresseusement
au soleil comme le lézard.

LÉZARDE. n. f. Fente, crevasse qui se fait
dans un ouvrage de maçonnerie. Ce mur est
plein de lézardes. Boucher les lézardes d'un
mur.

Il se dit aussi d'un Petit galon qui sert à
border la ligne de jonction de l'étoffe et du
bois d'un meuble.

LÉZARDER (SE). v. pron. Se fendre, se
crevasser. Ce mur se lézarde. Un mur lézardé.
Une construction toute lézardée.

LÉZARDER. v. intr. Faire le lézard. Son plaisir
est de lézarder.
Il est familier.

LIAIS. n. m. Pierre calcaire dure, d'un
grain très fin, qui est propre à faire des constructions
et des sculptures. Liais d'Arcueil.
Liais de Saint-Cloud. Pierre de liais. Le liais
rose. La chapelle du château de Versailles est
construite en beau liais.

LIAISON. n. f. Union, jonction de plusieurs
corps ensemble. Ces pièces sont si bien
jointes qu'on n'en voit pas la liaison. La liaison
de ces pièces de bois est défectueuse. Dans
la mosaïque, c'est un mastic qui fait la liaison
des pierres et des émaux.

Il se dit principalement, en termes de Maçonnerie,
du Mortier, du plâtre qui sert à jointoyer
les pierres.

Maçonnerie en liaison, Celle qui est faite
de manière que le milieu d'une pierre est posé
sur le joint de deux autres.

Par extension, en termes d'Art militaire,
Assurer la liaison de deux corps. Une armée
qui opère en liaison avec une autre. Agent de
liaison,
Celui qui a pour fonction d'établir des
relations constantes entre diverses unités.

Il se dit, en termes de Calligraphie, des
Traits déliés qui joignent les unes aux autres
les lettres ou les parties d'une même lettre.

Il se dit de même, en termes de Musique,
d'un Trait recourbé dont on couvre les notes
qui doivent être liées.

Il se dit aussi, dans la Musique vocale,
d'une Suite de plusieurs notes passées sous la
même syllabe.

Il se dit, en termes de Cuisine, de Jaunes
d'oeufs délayés et d'autres matières propres à
épaissir une sauce. Faire une liaison dans un
potage, dans une sauce.

En termes de Grammaire, il se dit de Certains
mots qui servent à lier les différents
termes d'une proposition et les propositions
entre elles. Les liaisons rendent l'expression de
la pensée plus claire.

Il se dit, dans la langue parlée, du Fait
d'unir certaines consonnes finales d'un mot
avec la voyelle initiale du mot suivant. Dans
les arbres,
s est en liaison avec l'a de arbres.
Le manque de culture se trahit également par les
liaisons vicieuses et par l'absence des liaisons.

LIAISON Se dit figurément de Ce qui lie
les parties d'un discours les unes aux autres.
Liaison des idées. Liaison dans les phrases,
dans les parties d'un discours. Il n'y a point
de liaison, il y a une liaison nécessaire, une
liaison intime entre ces deux idées. Les connaisseurs
ont admiré la liaison des scènes dans cette
pièce de théâtre.

Il se dit aussi, figurément, de la Connexion
et du rapport que des affaires ont les unes
avec les autres. Il y a liaison entre cette affaire
et celle dont vous vous occupez. Il n'y a pas de
liaison, de rapport entre ces deux affaires.

Il se dit encore, figurément, du Lien qui
existe entre les personnes. Liaison de parenté,
d'amitié, d'intérêt, de commerce, d'affaires. Entre
eux il y a depuis longtemps une liaison étroite.
Avoir une liaison intime avec quelqu'un. Former,
rompre une liaison. Ce jeune homme a
une liaison
s'emploie pour dire qu'Il a une
maîtresse.

Au pluriel, il se prend, dans un sens analogue
au précédent, pour Relations, fréquentations.
Cet homme a des liaisons qui me sont
suspectes. Je lui ai fait sentir le danger de ses
liaisons. Liaisons dangereuses.
On dit plutôt,
dans les deux derniers sens, Relations.

LIAISONNER. v. tr. T. de Maçonnerie.
Arranger les pierres, les briques d'un édifice
de façon que le milieu des unes porte sur les

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