Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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temps dans un certain état, elle vient à augmenter. Avoir la fièvre continue avec des redoublemens. Ce malade est dans son redoublement. Le redoublement a été long. Le redoublement commence à diminuer.

REDOUBLER. v.a. Réitérer, renouveler avec quelque sorte d'augmentation. Il faut redoubler nos sollicitations. Il a redoublé ses prières. Redoubler ses instances. Redoubler ses soins. Redoubler ses efforts.

Il signifie aussi simplement Augmenter. Ce que vous lui avez dit a redoublé son affliction. La fièvre lui a redoublé son mal de tête. Puisque ce remède ne lui a rien fait, il faut en redoubler la dose. Dans cette acception, il s'emploie aussi au neutre. La fièvre lui a redoublé. Le froid a redoublé. Ma crainte redouble. Sa colère redouble à la vue de son ennemi.

On dit, Redoubler de soins, redoubler d'attention, redoubler de courage, &c. pour dire, Augmenter ses soins, son attention, son courage, &c. Et proverbialement on dit, Redoubler de jambes, pour dire, Marcher plus vîte.

REDOUBLER signifie aussi, Remettre une doublure; & dans cette acception il est actif. Faire redoubler un manteau.

REDOUBLÉ, ÉE, participe .

REDOUTABLE. adj. de t. g. Qui est fort à craindre. Un ennemi redoutable. Des forces redoutables. Il est redoutable à ses ennemis. La colère du Prince est redoutable.

REDOUTE. s.f. Pièce de fortification détachée. Une redoute. Prendre une redoute. Attaquer une redoute. Construire une redoute. Une redoute fraisée & palissadée. Une redoute revêtue.

REDOUTER. v.a. Craindre fort. Redouter quelqu'un. L'homme dont vous parlez n'est pas trop à redouter. Redouter le crédit de sa partie. Redouter la colère du Prince. Redouter les forces, les armes de ses ennemis.

[alt p. 392] REDOUTÉ, ÉE, participe .

REDRESSEMENT. s.m. Action de redresser, ou l'effet de cette action.

REDRESSER. v.a. Rendre droite une chose qui l'avoit été auparavant, ou qui devoit l'être. Redresser une planche courbée. Redresser un arbre qui panche. Redresser un bâton. On a donné un corps de baleine à cet enfant pour lui redresser la taille.

On dit à une jeune personne, Redressez-vous, pour l'avertir de se tenir droite. Et lorsqu'une femme ou une fille prend plus de soin de son ajustement qu'à l'ordinaire, on dit dans le style familier, qu'Elle se redresse, qu'elle commence à se redresser. On le dit aussi De tous ceux qui paroissent enorgueillis de quelque nouvel avantage, de quelque nouveau succès.

Il signifie aussi, Remettre dans le droit chemin. Je m'étois égaré, j'ai rencontré un paysan qui m'a redressé.

En ce sens, il se dit figurément. Je me trompois dans mon raisonnement, vous m'avez redressé. Ce jeune garçon étoit prêt de se perdre, mais on l'a mis dans le bon chemin, on l'a redressé.

REDRESSER signifie encore Attraper. Il l'a redressé au jeu. Il est du style familier.

Dans le style des vieux Romans, on disoit, Redresser les torts, pour dire, Secourir les opprimés, réparer les torts qu'on leur avoit faits. Aujourd'hui il ne se dit que dans le style familier & ironique.

REDRESSÉ, ÉE, participe .

REDRESSEUR. s.m. Vieux mot qui se trouve dans les Romans de Chevalerie. C'est un grand redresseur de torts.

Il se dit aussi De ceux qui cherchent à attraper & à tromper les autres. En ce sens, il est populaire.

RÉDUCTIBLE. adj. de t. g. Terme didactique. Qui peut être réduit. Le marc est réductible en onces.

Il signifie en termes de Droit, Qui doit être réduit. Un legs, une donation plus forte que la Loi ne permet, n'est pas nulle pour cela, elle est simplement réductible.

RÉDUCTIF, IVE Qui réduit. La Chimie a des sels réductifs.

RÉDUCTION. s.f. Action de réduire. La réduction d'une ville à l'obéissance du Prince. La Procession pour la réduction de Paris. C'est ainsi qu'on appelle la Procession qui se fait à Paris chaque année, le 22 du mois de Mars, en mémoire de la réduction de cette ville à l'obéissance de Henri IV en I594.

RÉDUCTION se dit aussi De l'action par laquelle une certaine quantité de liqueur mise au feu, vient à être réduite à une moindre quantité. La réduction d'une pinte de liqueur à une chopine.

Il se dit aussi Des pièces de monnoie, lorsqu'on évalue ou les grandes aux petites, ou les petites aux grandes, & les espèces du Royaume aux étrangères, ou les étrangères à celles du Royaume. Faire la réduction d'une pistole en sous.

Il se dit aussi De la proportion des poids différens, & des mesures différentes. Par la réduction de la livre de Paris à la livre de Lyon, trois livres & demie de Paris font quatre livres de Lyon. On a proposé la réduction des mesures à une seule.

Il se dit aussi en Géométrie, De l'opération par laquelle on change une figure en une autre semblable, mais plus petite.

Il s'emploie dans le même sens en Peinture, pour signifier, La copie d'un objet fait dans une grandeur moindre que l'original.

RÉDUCTION se dit aussi De l'état fâcheux où l'on se trouve quand on est dans l'indigence, ou dans une mauvaise fortune. C'est une étrange réduction que d'être obligé à vivre si étroitement, après avoir vécu dans l'abondance.

RÉDUCTION se dit aussi en termes de Logique, en parlant d'Un argument par lequel on démontre une proposition, en faisant voir que le contraire seroit impossible ou absurde. On peut démontrer la vérité de cette proposition, par une réduction à l'impossible, par la réduction à l'absurde.

RÉDUCTION se dit encore en Chirurgie, & signifie Une opération par laquelle on réduit, on remet, on fait rentrer dans leur place les parties qui en sont sorties. Il faut faire la réduction dans les luxations, dans les fractures, dans les hernies, dans les chutes de l'anus, de la matrice, &c.

RÉDUCTION en Chimie, se dit De l'opération par laquelle on fait reprendre sa forme à un métal qui l'avoit perdue, qui étoit, par exemple, dans l'état d'une terre ou d'une chaux.

On appelle Réduction d'une rente, La diminution

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