Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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perception d'impôts. Cet homme a fait sa fortune dans la maltôte.

Il signifie aussi, familièrement, Le corps des maltôtiers. Être dans la maltôte. Être employé dans la maltôte. Il a vieilli dans les deux sens.

MALTÔTIER. s. m. Celui qui exige des droits qui ne sont pas dus, ou qui ne sont pas imposés légalement; et, par abus, Tout homme chargé de la perception des impôts. C'est un maltôtier. Il est vieux.

MALTRAITER. v. a. Traiter durement en actions ou en paroles. Il l'a maltraité de coups. Il l'a maltraité de paroles. Ce mari maltraite sa femme.

Il signifie aussi, Faire préjudice à quelqu'un, ne pas le traiter favorablement, soit à tort, soit avec raison. Cet homme a bien maltraité son fils dans son testament. Cet arrêt a fort maltraité la partie plaignante. Cet auteur a été fort maltraité par la critique.

MALTRAITÉ, ÉE. participe

MALVACÉE. adj. f. T. de Bot. Il se dit Des plantes qui appartiennent à la famille des Mauves. Plantes malvacées.

Il s'emploie aussi substantivement. Les malvacées. C'est une malvacée.

MALVEILLANCE. s. f. Mauvaise volonté pour les hommes en général, ou pour quelqu'un en particulier. Cet homme a un caractère disposé, enclin à la malveillance. On attribue cet incendie à la malveillance. La malveillance cherche à discréditer cette maison de commerce. Voilà des effets de sa malveillance. S'exposer à la malveillance du peuple.

MALVEILLANT, ANTE. adj. Qui a de la malveillance, où il y a de la malveillance. Caractère malveillant. Disposition, intention malveillante.

Il s'emploie souvent comme substantif, au masculin, et signifie, Celui qui veut du mal à quelqu'un, qui est malintentionné pour quelque chose. Les malveillants ont fait courir de fausses nouvelles. C'est quelque malveillant qui lui a donné ce conseil. Il ne faut pas ajouter foi aux propos des malveillants.

MALVERSATION. s. f. Faute grave commise par cupidité, dans l'exercice d'une charge, d'un emploi, dans l'exécution d'un mandat. Commettre des malversations. Être coupable de malversation. On le recherche pour ses malversations. Il y a eu quelque malversation dans cette vente.

MALVERSER. v. n. Commettre une ou plusieurs malversations. Il est accusé d'avoir malversé dans son emploi, dans sa gestion.

MALVOISIE. s. f. Vin grec, qui est fort doux. Boire de la malvoisie.

Il se dit aussi Du vin muscat, cuit, de quelque pays que ce soit. Malvoisie de Madère, de Provence.

MALVOULU, UE. adj. À qui l'on veut du mal, pour qui l'on est mal disposé. C'est un homme d'esprit, mais il est généralement malvoulu. On écrit aussi, Mal voulu. Il est peu usité.

MAMAN. s. f. Terme dont les enfants, et ceux qui leur parlent, se servent au lieu du mot de Mère. Il commence à parler, il dit déjà papa et maman. Comment se porte votre maman?

Grand'maman, bonne maman, Grand'mère.

Fam., Une grosse maman, Une femme qui a de l'embonpoint.

MAMELLE. s. f. Téton, la partie charnue et glanduleuse du sein des femmes, où se forme le lait. Mamelle droite, gauche. Les deux mamelles. Sucer la mamelle. Les enfants à la mamelle. Il était encore à la mamelle.

Il se prend quelquefois, figurément, pour Le premier âge, l'âge de l'allaitement. L'éducation des enfants doit commencer à la mamelle.

MAMELLE se dit aussi de La partie charnue qui, dans les hommes, est placée au même endroit que la mamelle des femmes. Il a été blessé deux doigts au-dessous de la mamelle.

Il se dit également Des organes qui, dans les animaux femelles, servent à l'allaitement. Les mamelles d'une vache, d'une jument, d'une baleine, etc.

MAMELON. s. m. Le bout de la mamelle.

Il se dit, figurément, de Toute éminence arrondie. Mamelon d'une montagne. La peau, la langue, sont couvertes d'une infinité de petits mamelons.

MAMELONNÉ, ÉE. adj. T. d'Hist. nat. Qui est couvert de mamelons ou petites tumeurs arrondies, qui a des proéminences approchant de la forme d'un mamelon. Dent mamelonnée. Racine mamelonnée.

MAMELU, UE. adj. Qui a de grosses mamelles. Femme mamelue. Homme mamelu.

Il est aussi substantif. Gros mamelu. C'est une grosse mamelue. Il est populaire.

MAMELUK. s. m. (Prononcez Mam-louk.) Homme faisant partie, en Égypte, d'une milice à cheval, composée de soldats achetés dans leur enfance. Le corps des mameluks. Les mameluks ont longtemps dominé en Égypte.

MAMILLAIRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux L.) T. d'Anat. Qui a la forme d'un mamelon. Éminence mamillaire.

MAMMAIRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux M.) T. d'Anat. Qui a rapport aux mamelles. Glande mammaire. Les artères, les veines mammaires.

MAMMIFÕRE. adj.des deux genres (On fait sentir les deux M.) T. d'Hist. nat. Il se dit Des animaux qui ont des mamelles. On l'emploie plus communément comme substantif masculin. La classe des mammifères. C'est un mammifère.

MAMMOUTH. s. m. Animal du genre de l'éléphant, dont l'espèce a disparu, et dont on retrouve les ossements en terre, surtout près des grandes rivières de Sibérie.

Il se dit souvent aussi d'Un autre genre d'animal fossile, à dents mamelonnées, autrement nommé Mastodonte.

MANANT. s. m. T. d'ancienne Pratiq. Habitant d'un bourg ou d'un village. Les manants et habitants de telle paroisse.

Il s'est dit aussi absolument, dans le langage ordinaire, d'Un paysan.

Il se dit, par extension, d'Un homme grossier, mal élevé. Il s'est conduit en vrai manant dans cette occasion. C'est un manant.

MANCENILLIER. s. m. Arbre du genre des Tithymales, qui croît aux Antilles, et dont le fruit et le suc sont des poisons très-subtils.

MANCHE. s. m. La partie d'un instrument, d'un outil, par laquelle on le tient pour en faire usage. Le manche d'une cognée, d'un couteau, d'une raquette, d'un battoir, d'une étrille, d'un écouvillon, d'un marteau, etc. Long manche. Manche court. Gros manche. Couteau à manche d'ivoire, d'ébène, de corne, d'argent. Il tenait son marteau par le manche. Le manche de cette faux est cassé. Il faut mettre un manche à ce maillet. Cette cognée branle au manche, branle dans le manche. Manche à balai.

Le manche de la charrue, La partie de la charrue que tient le laboureur.

Le manche d'un gigot, d'une épaule de mouton, La partie par où on les prend pour les découper.

Le manche d'une basse, d'une contre-basse, d'un violon, d'une guitare, etc., La partie où l'on pose les doigts de la main gauche, pour former les tons différents. Savoir, connaître son manche, être sûr de son manche, Savoir toucher les cordes avec justesse et précision.

Prov. et fig., Branler au manche, dans le manche, N'être pas ferme dans le parti qu'on a embrassé, dans la résolution qu'on a prise. Il signifie plus ordinairement, Être menacé de perdre sa fortune ou sa place. Son état est bien douteux, il branle au manche. Ce ministre branle au manche.

Prov. et fig., Jeter le manche après la cognée, Abandonner une affaire, une entreprise par chagrin, par dégoût, par découragement. Il ne faut pas jeter le manche après la cognée.

En Hist. nat., Manche de couteau, Espèce de coquillage bivalve.

MANCHE. s. f. Partie du vêtement dans laquelle on met le bras. La manche d'une robe, d'une soutane, d'un habit, d'une chemise. Grande manche. Manche étroite, large, courte, longue. Robe ouverte par les manches. Attacher les manches à un habit. Retrousser les manches de sa chemise. Un gilet à manches, sans manches. Fausse manche.

Manches pendantes, Bandes d'étoffe que l'on attache à de certaines robes de cérémonie. Les conseillers d'État portaient autrefois des robes à manches pendantes.

Prov. et fig., Avoir une personne dans sa manche, En disposer à son gré.

Prov. et pop., Du temps qu'on se mouchait sur la manche, Du temps qu'on était fort simple.

Prov. et fig., Il a la manche large, se dit D'un casuiste, d'un directeur relâché.

Fig. et fam., Il ne se fera pas tirer la manche, par la manche, Il fera volontiers telle chose.

Prov. et fig., C'est une autre paire de manches, C'est une autre affaire, ce n'est pas la même chose. Voici bien une autre paire de manches, Voici bien une autre affaire.

Gentilshommes de la manche, Gentilshommes dont la fonction était d'accompagner

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