ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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revivre un secret si intéressant pour le beau sexe: pour cet effet il prit une partie de talc de Venise, & deux parties de borax calciné; après avoir parfaitement pulvérisé & mêlé ces deux matieres, il les mit dans un creuset, qu'il plaça dans un fourneau à vent, après l'avoir fermé d'un couvercle; il donna pendant une heure un feu très - violent; au bout de ce tems il trouva que le mélange s'étoit changé en un verre d'un jaune verdâtre; il réduisit ce verre en poudre, puis il le mêla avec deux parties de sel de tartre, & fit refondre le tout de nouveau dans un creuset; par cette seconde fusion il obtint une masse, qu'il mit à la cave sur un plateau de verre incliné, au dessous duquel étoit une soucoupe; en peu de tems la masse se convertit en une liqueur dans laquelle le talc se trouvoit totalement dissout.

On voit que par ce procedé, l'on obtient une liqueur de la nature de celle qui est connue sous le nom d'huile de tartre par défaillance, qui n'est autre chose que de l'alkalisixe, que l'humidité a mis en liqueur. Il est très - douteux que le talc entre pour quelque chose dans ses propriétés, ou les augmente; mais il est certain que l'alkali fixe a la propriété de blanchir la peau, de la nétoyer parfaitement, & d'emporter les taches qu'elles peut avoir contractées; d'ailleurs il paroît que cette liqueur peut être appliquée sur la peau sans aucun danger. Voyez les oeuvres chimiques de M. de Justi. ( - )

Talc

Talc de verre de Venise, (Verrerie.) nom qu'on donne au verre de Venise dont on a soufflé un globe très - mince, & qu'on a ensuite réduit en poudre. Les Emailleurs vendent cette poudre brillante toute préparée. (D. J.)

TALCAN

TALCAN, (Géog. mod.) ville d'Asie, dans la partie occidentale du Turquestan; c'étoit proprement une sorte citadelle, que Genghiscan ne put prendre en 1221 qu'après sept mois de siege. M. de Lisle place le canton, auquel elle a donné son nom, vers les 36 deg. de latitude entre les 85. & 90. deg. de longitude. (D. J.)

TALCATAN

TALCATAN, (Géog. mod.) ville de Perse, dans le Khorasan, sur la riviere de Margab. Quelques uns la prennent pour l'ancienne Nissa ou Nisaea, ville de la Margiane. (D. J.)

TALCINUM

TALCINUM, (Géogr. anc.) ville de l'île de Corse; elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, l. III. c. iij. qui la marque entre Sermicium & Venicium. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village, appellé Talcini, à deux lieues de la ville de Corse, vers le levant. (D. J.)

TALED

TALED, s. m. (Hist. judaïq.) nom que les Juifs donnent a une espece de voile quarré, fait de laine blanche ou de satin, & qui a des houpes aux quatre coins. Ils ne prient jamais dans leurs synagogues qu'ils ne mettent ce voile sur leur tête ou autour de leur col, afin d'éviter les distractions, de ne porter la vue ni à droite ni à gauche, & d'être plus recueillis dans l'oraison, si l'on en croit Léon de Modene. Mais dans le fond, ce taled n'est qu'une affaire de cérémonial; les Juifs le jettent sur leur chapeau qu'ils gardent sur la tête pendant la priere, à laquelle ils sont si peu attentifs qu'ils y parlent de leur négoce & autres affaires, & qu'ordinairement ils la font avec une extreme confusion.

TALEMELIER, Talmelier, Tallemandier

TALEMELIER, Talmelier, Tallemandier, s. m. termes synonymes, qui signifioient anciennement boulanger, en latin talemetarius seu talemarius.

Il y a lieu de croire que ce mot talemetarius venoit de taleâ metari, compter sur une taille, parce qu'en effet de tout tems les Boulangers sont dans l'usage de marquer sur des tailles de bois la quantité de pain qu'ils fournissent.

Les statuts donnés par S. Louis aux Boulangers de Paris, & leurs lettres de maîtrise, leur donnent la qualité de Boulangers talemeliers. L'ordonnance du roi Jean, du pénultieme Février 1350, tit. II. art. 8. dit que nuls boulangers ou talemeliers ne pourront mettre deux sortes de bles dans le pain; & art. 9. que les prud'hommes qui visiteront le pain, ne seront mi talemeliers. Le tit. 4. des talemeliers & pâtissiers porte, art. 1. que toute maniere de talemeliers, fourniers & pâtissiers, qui ont accoutumé à cuire pain à bourgeois, le prépareront ès maisons desdits bourgeois, & l'apporteront cuire chez eux. Dans une autre ordonnance du même roi du 16 Janvier 1360, il est parlé des taillemeliers, sur quoi M. Secousse a noté en marge qu'il y a taillemandiers dans la premiere des deux copies de cette ordonnance envoyées de Montpellier, & que ce sont les Pâtissiers, ce qui peut en effet convenir aux Pâtissiers dans les endroits où ils étoient confondus avec les Boulangers. Il est encore parlé des talmeliers, qui sont les Boulangers, dans une ordonnance de Charles V. du 9 Décembre 1372; les pâtisseries, appellées talemouses, ont pris leur nom des talemeliers. (A)

TALENT

TALENT, s. m. (Gram.) c'est en général de l'aptitude singuliere à faire quelque chose, soit que cette aptitude soit naturelle, soit qu'on l'ait acquise. On dit le talent de la Peinture, de la Sculpture, de la Poésie, de l'Eloquence; la nature a partagé les talens. Il est rare qu'on ait deux grands talens; il est plus rare encore qu'on ne fasse pas plus de cas dans la société des talens agréables que des talens utiles, & des uns & des autres que de la verru. On dit encore, il a du talent dans son métier. Il a le talent de plaire.

Talent

Talent, (Monnoie anc.) sameux poids & monnoie des anciens, qui étoit de différente valeur non seulement dans les divers pays, mais dans le pays même, selon que les especes qui composoient le talent étoient plus ou moins fortes.

Le talent d'argent en poids chez les Hébreux pesoit trois mille sicles, ou 125 livres de 12 onces chacune, ou 12 mille drachmes. Quant à sa valeur, cinquante mines faisoient le talent hébraïque d'argent; ce qui revient à 450 livres sterlings. Le talent d'or des Hébreux sur le pié de seize d'argent, reviendroit à 7200 livres sterlings.

Le talent d'Athenes comprenoit soixante mines, qui reviendroient, selon le docteur Bernard, à 206 livres sterlings 5 schellings. Le talent d'or, à raison de 16 d'argent, 3300 livres sterlings.

Le talent d'argent de Babylone contenoit 7000 dragmes d'Athènes, faisant 240 livres sterlings 12 schellings 6 sols. Le talent d'or, à raison de 16 d'argent, 3850 livres sterlings.

Cinquante mines faisoient le talent d'argent d'Alexandrie, qui revient à 450 livres sterlings. Le talent d'or, à raison de 16 d'argent, 7200 livres sterlings.

Le talent de Cyrène étoit égal à celui d'Alexandrie. Le talent de Corinthe étoit le même que celui d'Egine, savoir de cent mines attiques. Le talent de Rhodes étoit de 4502 deniers romains. Le talent thracien étoit du poids de 120 livres, l'égyptien de 80 livres.

Les Romains avoient de grands & de petits talens. Soixante douze livres romains faisoient leur grand talent. que le docteur Bernard évalue à 216 livres sterlings. Plaute désigne toujours le grand talent romain par magnum talentum; considéré comme poids, il pesoit 125 livres.

Hérodote, en parlant du talent de Babylone, dit qu'il valoit 70 mines d'Eubée. Elien, en parlant du même talent, dit qu'il valoit 72 mines d'Athènes. De - là il s'ensuit que 70 mines d'Eubée en valoient 72 d'Athènes; & comme le talent étoit toujours de

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