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Ce système demeura à - peu - près dans cet état jusqu'à l'onzieme siecle, où Guy d'Arezze y fit des changemens considérables. Il ajouta dans le bas une nouvelle corde, qu'il appella hypoprostambanomene, & dans le haut, un cinquieme tétracorde qu'il appella le tétracorde des suvaigués. Outre cela, il inventa, diton, le bémol, nécessaire pour distinguer le si, deuxieme note d'un tétracorde conjoint d'avec le si du même tétracorde disjoint, c'est - à - dire qu'il fixa cette signification de la lettre b, que S. Grégoire, avant lui, avoit déja assignée à la note si: car puisqu'il est certain que les Grecs avoient depuis long - tems ces mêmes conjonctions & disjonctions de tétracordes, & par conséquent des signes pour en exprimer chaque degré dans ces deux différens cas, il s'ensuit que ce n'étoit pas un nouveau son introduit dans ce système par Guy, mais seulement un nouveau nom qu'il donnoit à ce son, réduisant ainsi à un même degré ce qui en faisoit deux chez les Grecs.
On conçoit aisément que l'invention du contrepoint, à quelque auteur qu'elle soit due, dut bientôt reculer encore les bornes de ce système. Quatre parties doivent avoir bien plus d'étendue qu'une seule. Le système fut fixé à quatre octaves, & c'est l'étendue du clavier de toutes les anciennes orgues. Mais enfin on s'est trouvé gêné par des limites, quelque espace qu'elles pussent avoir; on les a franchies, on s'est étendu en haut & en bas: on a fait des claviers à ravallement; on a démanché sans cesse; & enfin, on s'est tant donné de licence à cet égard, que le système moderne n'a plus d'autres bornes dans le haut, que le caprice des compositeurs. Comme on ne peut pas de même démancher pour descendre, la plus basse corde des basses ordinaires ne passe pas encore le c sol ut; mais on trouvera également le moyen de gagner de ce côté - là en baissant le ton du système géneral: c'est même ce qu'on fait insensiblement; & je tiens pour une chose certaine que le ton de l'opéra est plus bas aujourd'hui qu'il ne l'étoit du tems de Lully. Au contraire celui de la musique instrumentale est monté, & ces différences commencent même à devenir assez sensibles pour qu'on s'en apperçoive dans la pratique.
Voyez dans nos Pl. une table générale du grand clavier à ravallement, & de tous les sons qui y sont contenus dans l'étendue de cinq octaves. (S)
Je veux croire cependant que le sieur Law en formant une banque, se proposoit d'augmenter utilement la circulation publique, de faciliter le commerce, & de simplifier la perception des revenus du roi; mais comment pouvoit - il se flatter dans la disette la plus générale, d'établir une banque de crédit qui eût la confiance de la nation & des étrangers? Si l'on parut pendant quelques mois donner la préférence des billets de sa banque à l'argent réel, c'étoit dans la vue de les fondre, & d'en tirer du profit dès qu'ils auroient haussé davantage par le délire de la nation. Enfin, les remboursemens du sieur Law n'ont enrichi que des familles nouvelles en ruinant les anciennes, & les débris de son système n'ont produit dans l'état qu'une compagnie exclusive de commerce, dont je laisse à de plus habiles que moi à caleuler les avantages rélativement au bien public. (D. J.)
La systole du coeur est très - bien expliquée par
Lower, qui montre que le coeur est un véritable muscle,
dont les fibres sont mises en action, comme
celles des autres muscles, par le moyen de certaines
branches de la huitieme paire de nerfs qui s'y distribuent,
& qui y transmettent du cerveau le fluide
nerveux, autrement les esprits animaux. L'abord de
ces esprits fait enfler les fibres musculaires du coeur,
& ainsi les raccourcit. En conséquence la longueur
du coeur diminue, sa largeur ou son épaisseur augmente,
la capacité des ventricules devient moindre,
les orifices tendineux des arteres se dilatent, ceux des
veines sont formés par leurs valvules, & le sang
contenu dans les ventricules est exprimé dans les
orifices des arteres. Voyez
Tout cela s'appelle systole ou contraction du coeur.
L'état opposé à celui - là se nomme la diastole, ou la
dilatation du coeur. Voyez
Drake ajoute à l'explication de Lower, que les
muscles intercostaux & le diaphragme contribuent à
la systole, en ouvrant au sang un passage du ventricule
droit du coeur au ventricule gauche à - travers les
poumons, sans quoi le sang ne pourroit passer d'un
ventricule à l'autre; & par ce moyen l'obstacle que
le sang contenu dans le ventricule droit formeroit nécessairement
à sa contraction, ne subsiste plus. Voyez
Lower & Drake prétendent que la systole est l'état naturel du coeur, & que la diastole est son état violent. Boerrhaave prétend au contraire que la systole est l'etat violent, & la diastole l'état naturel.
Matri longa decem tulerunt fastidia menses.
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