ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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justices de la tyrannie. A le considérer du côté de la république des lettres, il est certain qu'il a fait des ouvrages qui ont rendu son nom mémorable. Entre plusieurs livres qu'il composa, on fit cas de son Histoire de Sicile, sur laquelle néanmoins les écrivains de l'antiquité ont porté des jugemens différens. Contentons - nus de donner ici celui de Denys d'Halicarnasse, qui est de tous le plus travaillé.

« Philiste, dit - il, imite Thucydide, au caractere près. Dans les écrits de l'athénien, regnent une généreuse liberté, beaucoup d'élévation & beaucoup de grandeur. Le syracusain flatte en esclave les excès des tyrans; il a affecté, à l'exemple de Thucydide, de laisser imparfait l'ouvrage qu'il avoit entrepris; il n'a point employé certaines façons de parler étrangeres & recherchées propres à Thucydide; il en a très - bien attrapé la rondeur. Son style, ainsi que celui de cet historien, est serré, plein de nerf & de véhémence. Philiste cependant n'a pu atteindre à la beauté de l'expression, à la majesté & à l'abondance des pensées de l'original; il n'en a ni le poids, ni le pathétique, ni les figures: rien de si petit ni de si rampant lorsqu'il s'agit de décrire un canton, des combats de terre & de mer, & la fondation des villes. Son discours ne s'égale jamais à la grandeur de la chose; il est néanmoins delié, & en matiere d'élocution, bien plus utile que Thucydide, pour ceux qui se destinent au maniement des affaires publiques ».

Les ouvrages de Philiste n'ont point passé jusqu'à nous; mais ils étoient en grande réputation dès le tems d'Alexandre. Ce prince souhaita les avoir, & ils lui furent envoyés par Harpatus. Plusieurs siecles après on les conservoit encore dans les bibliotheques; Porphyre du moins les y avoit vus, lui qui se plaint de la négligence des copistes qui les avoient extrèmement défigurés.

Les littérateurs curieux peuvent lire & l'article de Philistus dans Bayle, & dans les Mémoires de Littérature, tom. XIII. in - 4°. les Recherches sur la vie & sur les ouvrages de Philiste, par M. l'abbé Sévin.

Enfin Vopiscus (Flavius), historien latin, étoit de Syracuse. Il vivoit du tems de Dioclétien, vers l'an 304 de J. C. & mit au jour à Rome, la vie d'Aurélien, de Tacite & de quelques autres empereurs. (Le chevalier de Jaucourt.)

Syracuse

Syracuse, (Géog. mod.) c'est ainsi que les François nomment improprement la ville de Sicile, dans le val de Noto, que les Italiens appellent Saragosa ou Saragusa, & qui a succédé à l'ancienne Syracuse. Voyez - donc pour l'ancienne Syracuse, Syracusae, & pour la moderne, Saragosa. (D. J.)

SYRACUSII

SYRACUSII, (Géog. anc.) peuples de la Sicile, selon Ptolomée, lib. III. c. iv. qui les place dans la partie méridionale de l'île, en tirant vers le levant, ce qui fait voir qu'ils avoient pris leur nom de la ville de Syracuse dont ils dépendoient. (D. J.)

SYRASTENE

SYRASTENE, (Géog. anc.) contrée de l'Inde, en - deçà du Gange. Elle est mise par Ptolomée, lib. VII. c. j. sur la côte du golfe de Canthus, à l'embouchure du fleuve Indus. Le manuscrit de la bibliotheque Palatine lit Syrastrene, qui paroît être la véritable orthographe; car cette contrée tiroit apparemment son nom de la bourgade Syrastra, que Ptolomée place dans cette région; outre qu'Arrien, dans son Périple de la mer Erythrée, pag. 25, écrit Syrastrena. Cette contrée étoit assez étendue. (D. J.)

SYRGIS

SYRGIS ou Syrges, (Géog. anc.) fleuve de la Schytie européenne. C'est selon Hérodote, lib. IV. pag. 116, un des quatre grands fleuves qui prenoient leur source dans le pays des Thyssagetes, & se perdoient dans les Palus - Méotides. (D. J.))

SYRIACUM mare

SYRIACUM mare, (Géog. anc.) c'est cette partie de la mer Méditerranée qui baignoit les côtes de la Syrie. Tacite l'appelle Judaicum mare, la mer des Juifs. (D. J.)

SYRIACUS lapis

SYRIACUS lapis, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à la pierre judaique. Voyez Judaïque, pierre.

SYRIAM

SYRIAM, (Géog. mod.) ville des Indes, dans le royaume de Pégu, au confluent des rivieres de Pégu & d'Ava, prêtes à se jetter ensemble dans la mer. Le P. Duchals parle de Syriam, comme d'une ville très - peuplée, & aussi grande que Metz. Long. selon ce pere, 114. 1. 30. latit. 15. 55. cependant si l'on suppose la longitude de Pondicheri 100. 30. & la largeur du golfe de Bengale en cet endroit, 16. 30. la longitude de Syriam devroit être d'environ 117 degrés. (D. J.)

SYRIE

SYRIE, (Géog. anc.) Syria; grande contrée d'Asie, qui s'étendoit du nord au midi, depuis les monts Amanus & Taurus, jusqu'à l'Egypte, & à l'Arabie - Pétrée; & d'occident en orient, depuis la mer Méditerranée, jusqu'à l'Euphrate, & jusqu'à l'Arabie déserte dans l'endroit où l'Euphrate prend son cours vers l'orient. Strabon, l. II. dit même que les peuples qui demeuroient au - delà de l'Euphrate, & ceux qui habitoient en - deça, avoient la même langue: & dans un autre endroit, il nous apprend que le nom de Syrien s'étendoit depuis la Babylonie jusqu'au golfe Issicus, & autrefois même depuis ce golfe, jusqu'au Pont - Euxin; il fait voir que les Cappadociens, tant ceux qui habitoient le mont Taurus, que ceux qui demeuroient sur le bord du Pont - Euxin, avoient été appellés leuco - Syri, c'est - à - dire Syriens blancs.

La Syrie est nommée dans l'hébreu, Aram ou Paddam - Aram: & Laban est dit Araméen ou Syrien, comme traduisent les septante. Les Araméens, ou les Syriens, occupoient la Mésopotamie, la Chaldée, une partie de l'Arménie, la Syrie proprement dite, comprise entre l'Euphrate à l'orient, la Méditerranée à l'occident, la Cilicie au nord, la Phénicie, la Judée, & l'Arabie déserte au midi.

Les Hébreux étoient Araméens d'origine, puisqu'ils venoient de Mésopotamie, & qu'il est dit que Jacob étoit un pauvre araméen. L'Ecriture désigne ordinairement les provinces de Syrie, par la ville qui en étoit la capitale; elle dit, par exemple, la Syrie de Damas, la Syrie d'Emoth, la Syrie de Rohob, &c. mais les géographes partagent la Syrie en trois parties; savoir, la Syrie propre, ou la haute Syrie; la Célé - Syrie, c'est - à - dire la basse - Syrie, proprement la Syrie creuse; & la Syrie palestine.

La haute - Syrie contenoit la Comagène, la Cyrrhétique, la Séleucide, & quelques autres petits pays, & s'étendoit depuis le mont Aman au septentrion, jusqu'au Liban au midi; elle fut appellée dans la suite, la Syrie Antiochienne. La seconde commençoit au Liban, & alloit jusqu'à l'anti - Liban; elle renfermoit Damas & son territoire; & parce que ce n'étoit presque que des vallons entre ces deux hautes chaines de montagnes, on l'appelloit Célé Syrie, ou Syrie - creuse. De l'anti - Liban jusqu'à la frontiere d'Egypte, étoit la Syrie palestine. Toute la côte de ces deux dernieres, étoit ce que les Grecs appelloient la Phénicie, depuis Arad jusqu'à Gaza.

La Syrie propre devint un grand royaume, lorsque l'empire d'Alexandre fut divisé entre ses capitaines, après sa mort. Ce royaume commença l'an du monde 3692. c'est - à - dire, 312 ans avant l'ere vulgaire. Il a duré 249 ans, & a eu vingt - sept rois. Séleucus I. surnommé Nicator, fut le premier de ses rois; & Antiochus XIII. nommé l'Asiatique, fut le dernier. Pompée, vainqueur de l'orient, le dépouilla du royaume de Syrie, l'an du monde 3941, & ne lui laissa que Comagène. Ainsi finit ce royaume, qui étant assujetti aux Romains, devint une province romaine.

Les Sarrasins se rendirent maîtres de la Syrie dans

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