SEXTUPLE, adj. en Musique; est le nom que plusieurs
ont donné assez improprement aux mesures à
deux tems, composées de six notes égales, trois pour
chaque tems; ces sortes de mesures ont été appellées
encore plus mal - à - propos par quelques françois,
mesures à six tems.
On peut compter cinq especes de ces mesures sextuples, c'est - à - dire autant qu'il y a de différentes valeurs
de notes depuis celle qui est composée de six
rondes, appellée en France triple de six pour un, &
qui s'exprime par ce chiffre >, jusqu'à celle appellée
triple de 6 pour 16, qui est composée de six doubles
croches seulement, & se marque ainsi >. La plûpart
de ces distinctions sont abolies aujourd'hui, & elles
sont en effet assez inutiles, puisque toutes ces différentes
figures de notes sont moins des mesures différentes,
que des modifications de mouvement du vîte
au lent dans la même espece de mesure; ce qui se
marque encore mieux avec un seul mot écrit à la tête
de l'air, qu'avec tout ce fracas de chiffres & de notes
qui ne servent qu'à embrouiller un art déja assez
difficile en soi. Voyez
Triple, Tems, Mesure, Valeur des notes
, &c. (S)
SEYA ou SEA
SEYA ou SEA, (Géog. mod.) en latin Sena, petite
ville de Portugal, dans la province de Beïra, au pié
du mont Herminio, entre cette montagne & le Mondego, dont les sommets sont toujours couverts de
neige. (D. J.)
SEYAH
SEYAH, s. m. (Hist. mod.) especes de moines
turcs; ils ont des monasteres, mais lorsqu'ils en sont
une fois sortis, ils n'y rentrent plus, & passent le
reste de leur vie à courir de côté & d'autre & à faire
les vagabonds. En leur donnant leur congé, leurs
supérieurs les taxent à une somme d'argent, ou à une
certaine quantité de provisions qu'ils sont obligés
d'envoyer au couvent, faute dequoi l'entrée leur en
est fermée. Lorsqu'un seyah arrive dans une ville, il
va au marché ou dans la salle qui est auprès de la
grande mosquée, là il crie de toute sa force, ô dieu,
envoyez - moi cinq mille écus, ou mille mesures de riz, &c.
Après avoir reçû les aumônes des ames dévotes, le
moine mendiant va faire le même métier dans un autre
endroit, & vit toujours errant jusqu'à ce qu'il ait
amassé la somme à laquelle il a été taxé. Il y a chez
les Indiens & dans les états du grand - mogol une grande
quantité de ces pieux fainéans, qui viennent souvent
infester les états du grand - seigneur, à qui ils
sont si fort à charge, qu'un visir fit dire au grand - mogol qui avoit fait des offres de services au sultan, que
la plus grande faveur que sa majesté Indienne pût faire
à son maître, étoit d'empêcher que les religieux mendians
de ses états n'entrassent sur ceux de sa hautesse. Voyez
Cantemir, Hist. Ottomane.
SEYMAR - BASSY
SEYMAR - BASSY, s. m. (Hist. Turq.) premier
lieutenant des janissaires; il commande en particulier
ceux qu'on appelle seymenys. Lorsque l'aga marche
en campagne, il prend le titre de son lieutenant à
Constantinople, il peut mettre son propre cachet sur
les ordres qu'il donne: enfin, il a le maniement de
toutes les affaires des janissaires. Duloir. (D. J.)
SEYNE
SEYNE, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Sedena, petite ville de France, dans la haute - Provence, chef - lieu d'une viguerie de même nom, sur une
petite riviere qui se jette dans la Durance. (D. J.)
SEYSSEL
SEYSSEL, (Géog. mod.) petite ville de France,
dans le Bugey, sur le Rhône, qui la divise en deux
parties, & qui en ce lieu commence à être navigable;
on y décharge le sel qui vient du pays pour le
transporter en Savoie. Longit. 23. 31. latit. 48. 44.
Seyssel (Claude de) savant du seizieme siecle, prit
le nom de cette ville dans laquelle il étoit né; il professa
le Droit à Turin, devint maître des requêtes,
conseiller de Louis XII. évêque de Marseille, & finalement
archevêque de Turin, où il finit ses jours
en 1520. Il a publié plusieurs traductions & ouvrages
de différens genres. Son histoire de Louis XII. a
été réimprimée plusieurs fois. Sa grande Monarchie de
France, traduite en latin, par Sleidan, fit du bruit. Il
y soutint une opinion fort extraordinaire pour un
maître des requêtes, & pour un évêque; c'est que
le roi est dépendant du parlement. (D. J.)
SEYTA
SEYTA, s. m. (Hist. mod. superst.) idole fameuse
adorée par les Lapons. Ce dieu est une pierre qui n'a
aucune forme déterminée, non - plus que sa femme
& ses enfans qui ne sont autre chose que des masses
de pierre informes, auxquelles les Lapons font des
sacrifices, & qu'ils frottent avec le sang & la graisse
des victimes, qui sont communément des rennes. Le
hasard ou l'art ont donné à la partie supérieure de
quelques - unes de ces pierres une forme dans laquelle
on a cru trouver la ressemblance de chapeaux. Le
lieu où sont placées les idoles est à l'endroit où le lac
de Tornotresch forme une riviere & une cataracte.
SÉSANNE
SÉSANNE, (Géog. mod.) petite ville de France,
dans la Brie, au diocese de Troyes, frontiere de la
Champagne, à 25 lieues au sud - est de Paris, dans
une plaine entourée de collines du côté de la Brie; &
sur une petite riviere qui n'a point de nom. Sézanne
étoit fondée avant la fin du vj. siecle, & sujette alors
à Hugues, seigneur de Breques. Elle a été jointe au domaine
du comté de Troyes, & finalement réunie à la
couronne avec la Champagne. En 1632 elle fut réduite
en cendres par un incendie, & rétablie quel<pb->
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