BOGOMILES ou BONGOMILES, subst. m. pl.
(Hist. ecclés.) secte d'hérétiques sortis des Manichéens,
ou selon d'autres des Massiliens, mais qui ne s'eleverent
que dans le xiii. siecle, & dont le chef nommé
Basile fut brûlé vif, par ordre de l'empereur Alexis
Comnene.
Ducange prétend que leur nom est dérivé de deux
mots de la langue Bulgare, savoir, Bog, Deus, &
milvi, miserere, ensorte que ce nom signifie à la lettre
celui qui implore la misericorde de Dieu.
Sous ce titre imposant, les Bogomiles enseignoient
une doctrine très - impie. Ils assùroient que Dieu avoit
une forme humaine, & que l'archange saint Michel
s'étoit incarné. Ils nioient la résurrection, & n'en
admettoient d'autre que la résurrection spirituelle
par la pénitence. Ils rejettoient aussi le mystere de
l'eucharistie, les livres de Moyse, & ne recevoient
comme canoniques que sept livres de l'écriture. Selon eux la messe étoit un sacrifice de démons. L'oraison Dominicale, qui étoit leur seule priere, étoit
aussi la seule eucharistie, Ils croyoient concevoir le
Verbe & l'enfanter comme la Vierge; ils méprisoient
les croix & les images, & assûroient que le baptême
des Catholiques étoit le baptême de saint Jean, &
qu'eux seuls administroient celui de Jesus - Christ. On
leur attribue aussi des erreurs capitales sur la Trinité. Baronius, ad ann. 1118. Sander. heres. 138.
(G)
BOGUE, BOOPS, BOX
BOGUE, BOOPS, BOX, s. f. (Hist. nat. I>hthyolog.) poisson de mer qui vit près des rivages: il
est de la longueur d'un pié; il a le corps renslé, la
tête courte & petite, & les yeux si grands qu'ils ><->
cupent presque toute la tête. La bogue a différentes
couleurs, & des traits qui s'étendent depuis la tête
jusqu'à la queue: les uns semblent être dorés & les
autres argentés; mais ils sont tous peu apparens; on
n'en voit aucun sur le ventre, qui est de couleur d'argent.
Ce poisson a comme la dorade, deux nageoires
auprès des ouies & deux au - dessus; une autre qui
s'étend depuis l'anus presque jusqu'à la queue, & une
autre sur le dos, qui va presque d'un bout à l'autre.
La queue semble être composée de deux nageoires
triangulaires. Rondelet. Willughby dit, qu'il n'a
jamais vû de bogues qui eussent un pié de longueur;
que la chair de ce poisson est de bon goût, & qu'elle
ne fait jamais de mal de quelque façon qu'on la prépare.
On a de ces poissons à Gènes, à Livourne,
à Naples, à Messine, &c. Voyez Dorade.
Bogue - ravel
Bogue - ravel, poisson qui ressemble beaucoup
au précédent, & qui a cependant le bec plus pointu
& le corps plus large & plus court; on croit qu'il
a été nommé bogue - ravel, parce qu'on le vend ordinairement
avec tous les petits poissons que l'on appelle
ravaille, à Montpellier. Rondelet. V. Poisson.
(I)
BOHADE
* BOHADE, s. f. (Hist. mod.) c'est un droit de
corvée qui appartient aux seigneurs dans quelques
provinces; leurs vassaux sont en vertu de ce droit,
obligés de leur fournir deux boeufs ou une charrette,
pour aller pour eux au vin, ou en leurs vignobles,
dans le tems de la vendange.
BOHEME
BOHEME, (Géog.) royaume de l'Europe; il est
borné à l'occident par la Franconie & le haut Palatinat, à l'orient par la Moravie & la Silésie, au
nord par la Lusace & la Misnie, & au sud par l'Autriche & la Baviere; ce royaume est divisé en 14 cercles
ou districts, & Prague en est la capitale. Le terrein
est fertile & rempli de montagnes & de mines
très - abondantes; il s'y trouve aussi des pierres précieuses
de plusieurs especes: il y a grand nombre de
verreries, dont les ouvrages s'envoyent par toute
l'Europe. Le roi de Boheme est le premier des électeurs seculiers, & a le titre de grand maître d'hôtel
(Archi - pincerna) de l'Empire, dont il est feudataire.
Ce royaume appartient à la maison d'Autriche. Le.
Bohémiens sont fort industrieux, leur langue est une
dialecte de l'Esclavon.
BOHEMIENS
* BOHEMIENS, s. m. pl. (Hist. mod.) c'est ainsi
qu'on appelle des vagabonds qui font prosession de
dire la bonne aventure, à l'inspection des mains. Leur
talent est de chanter, danser, & voler. Pasquier en
fait remonter l'origine jusqu'en 1427. Il raconté que
douze pénanciers ou pénitens, qui se qualifioient chrétiens
de la basse Égypte, chassés par les Sarrasin.
s'en vinrent à Rome, & se confesserent au pape, qui
leur enjoignit pour pénitence d'errer sept ans par le
monde, sans coucher sur aucun lit. Il y avoit entr'eux un comte, un duc, & dix hommes de cheval;
leur suite étoit de cent vingt personnes: arrivés à
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