Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 439

POURSUIVI, IE, participe .

POURTANT. Conjonction Néanmoins. Quoiqu'il soit habile, il a pourtant fait une grande faute.

POURTOUR. s.m. Terme d'Architecture. Le tour, le circuit d'un corps. Ce pavillon, cette colonne a tant de pourtour.

POURVOIR. v.n. (Il se conjugue comme Voir, excepté dans les temps suivans.) Il fait au prétérit indéfini de l'indicatif, Je pourvus, tu pourvus, il pourvut. Nous pourvûmes, vous pourvûtes, ils pourvurent. Au futur, Je pourvoirai. Au prétérit du subjonctif, Que je pourvusse. Et au futur de ce mode Je pourvoirois. Donner ordre à quelque chose. Voilà bien du désordre, il faut y pourvoir. On y a pourvu. Pourvoyez à cette affaire. Si les hommes n'y pourvoient, Dieu y pourvoira. Il a pourvu à tous nos besoins.

On dit, Pourvoir à un Bénéfice, à un Office, pour dire, Le conférer. C'est le Pape, l'Évêque qui pourvoit à ces Bénéfices. Il y a des Bénéfices où les Abbés pourvoient. Le Roi pourvoit à toutes les Charges, &c. & pourvoit à des Bénéfices simples.

POURVOIR est aussi actif, en parlant De la personne à qui on confère un Bénéfice, un Office. Il possède un tel Bénéfice, le Pape, l'Évêque l'en a pourvu. Il en a été pourvu, il s'en est fait pourvoir en Cour de Rome. Le Roi l'a pourvu de cette Charge. Il en est pourvu par résignation d'un tel, & par collation de...

POURVOIR signifie aussi, Munir, garnir. Pourvoir une Place de vivres, de munitions. Pourvoir une maison des choses nécessaires. Se pourvoir l'été pour l'hiver. Il est pourvu de tout ce qu'il lui faut. Le Ciel, la nature l'ont pourvu de tant de bonnes qualités. Les grâces dont elle est pourvue.

POURVOIR signifie encore figurément, Établir par un mariage ou par quelque emploi, par quelque charge. Ce père a bien pourvu tous ses enfans. Cette fille a rencontré un bon parti, elle est bien pourvue. Ces enfans n'ont plus de père qui puisse avoir soin de les pourvoir. Il s'est pourvu lui-même. Pourvoyez-vous comme vous pourrez.

SE POURVOIR en termes de Pratique, signifie, Intenter action devant un Juge. Si vous ne me faites raison, je me pourvoirai en Justice. Il s'est pourvu pardevant un tel Juge. Se pourvoir par appel, par requête civile. Se pourvoir au Conseil. Il s'est pourvu contre la Sentence. Il a été ordonné que les parties se pourvoiroient. Se pourvoir en Cour de Rome, signifie, Demander au Pape quelque grâce, quelque bénéfice, quelque dispense, &c.

POURVU, UE, participe .

POURVOYEUR. s.m. Celui qui fournit la viande, la volaille, le gibier & le poisson à un certain prix. Le pourvoyeur d'une telle Maison, d'un tel Prince. Les pourvoyeurs sont obligés de fournir les pièces à un tel prix. Les pourvoyeurs de la Maison du Roi.

POURVU QUE. Conjonction conditionnelle En cas que, à condition que. Il vous accordera votre demande, pourvu que vous fassiez..... Pourvu que vous lui donniez. Pourvu qu'il n'arrive rien de contraire.

POUSSE. subst. f. Les jets, les petites branches que les arbres poussent au printemps, au mois d'Août. On appelle La première pousse, Les jets qui viennent au mois de Mars & d'Avril. Et La seconde pousse, Ceux qui viennent au mois d'Août.

POUSSE se dit aussi d'Une certaine maladie qui vient aux chevaux, & qui fait qu'ils soufflent extraordinairement, & qu'ils battent sans cesse du flanc. Quand on vend un cheval, on est obligé à le garantir de pousse, de morve & de courbature.

POUSSE signifie parmi le peuple, Le corps des Archers qui sont ordinairement employés à mettre à exécution les contraintes par corps.

POUSSE-CUL. s.m. Terme populaire, dont on se sert en parlant De ceux qui aident les Sergens à mener des gens en prison. On a mis vingt pousse-culs à ses trousses.

POUSSÉE. s.f. Action de pousser, effet de ce qui pousse. Cette voûte a beaucoup de poussée. Il faut que ces arcs-boutans soient bien forts & bien construits pour soutenir la poussée, pour retenir la poussée de cette voûte, de cette arcade, de cette terrasse.

On dit figurément & populairement, Donner la poussée à quelqu'un, pour dire, Poursuivre vivement quelqu'un, lui faire grand'peur, le tourmenter. Les Sergens lui ont donné la poussée.

POUSSE-PIEDS. s.m. Espèce de coquille.

POUSSER. v.a. Faire effort contre quelqu'un ou contre quelque chose, pour l'ôter de sa place. Pousser un homme hors de sa place. Ne me poussez pas tant. Vous poussez bien rudement. Pousser quelque chose avec le pied. Poussez un peu cela vers moi.

On dit, Pousser quelqu'un du coude, du genou, pour dire, Le toucher doucement avec le coude, avec le genou, pour l'avertir de quelque chose, pour lui faire [alt p. 305] prendre garde à quelque chose.

On dit, Pousser les ennemis, pour dire, Les faire reculer. Et, Pousser aux ennemis, pour dire, Aller aux ennemis. Le dernier ne se dit que de la Cavalerie. Il est neutre.

On dit, Pousser un cheval, pour dire, Le faire galoper à toute bride.

On dit proverb. & figur. Pousser le temps avec l'épaule, pour dire, Temporiser, tâcher de gagner du temps.

POUSSER signifie aussi, Imprimer quelque mouvement à un corps, soit en le jetant, soit en le frappant. Il pousse bien une balle. Il pousse du premier coup jusqu'au tournant du mail. Il a bien poussé ce coup-là. Vous avez poussé votre boule trop fort. Pousser un balon avec le poing, avec le bras, avec le pied. Pousser le dé.

On dit, Pousser la porte au nez de quelqu'un, pour dire, Empêcher quelqu'un d'entrer en quelque lieu. Il vouloit entrer dans la chambre, mais on lui poussa la porte au nez.

POUSSER signifie aussi, Faire entrer quelque chose à force. Pousser un clou dans une muraille, dans du bois.

On dit, Pousser un coup de fleuret, un coup d'épée à quelqu'un, pour dire, Lui porter un coup de fleuret, un coup d'épée. Et figurément, Pousser une botte à quelqu'un, pour dire, L'attaquer de paroles & le presser vivement.

POUSSER s'emploie aussi en plusieurs phrases, dans le sens de Porter, avancer, étendre. Ainsi on dit, Pousser un mur de clôture plus loin,

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