LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 216

usage qu'en ces deux phrases, Remède palliatif, cure palliative, pour dire, Un remède qui ne guérit pas à fond, une cure qui ne soulage que pour peu de temps.

Il s'emploie aussi substantivement. Ce remède n'est qu'un palliatif.

PALLIATION

PALLIATION. s. f. Déguisement, action de pallier. Il ne s'emploie qu'au figuré. Ce n'est pas une justification, c'est une palliation.

PALLIER

PALLIER. v. a. Déguiser, couvrir une chose qui est mauvaise, l'excuser en y donnant quelque couleur favorable. Il tâche de pallier sa faute. Il eut l'adresse de bien pallier son crime. Il n'allégua que de mauvaises raisons pour pallier ce qu'il avoit fait.

En parlant De la cure d'une maladie, d'une plaie, on dit, Pallier le mal, pour dire, Ne le guérir qu'en apparence.

Pallié, ée

Pallié, ée. participe.

PALLIUM

PALLIUM. s. mas. Mot latin, qui est passé en François. Ornement fait de laine blanche, semé de croix noires, et bénit par le Pape, qui l'envoie aux Archevêques, pour marque de leur Juridiction. Cet Archevêque a obtenu le pallium. Les Archevêques portent le pallium en certaines cérémonies pardessus leurs habits pontificaux. Il y a des Évêques à qui leurs Siéges donnent droit d'avoir le pallium.

PALME

PALME. s. f. Branche de palmier. Ils portoient tous une palme à la main. La Bénédiction des palmes se fait le Dimanche des Rameaux. La palme est le symbole de la victoire.

Dans cette dernière acception, on dit, qu'Un homme a remporté la palme, pour dire, qu'Il a remporté la victoire; et cela se dit, tant des avantages qu'on remporte dans un combat, que de ceux qu'on remporte dans une dispute, et dans quelque contestation que ce soit.

On dit aussi, La palme du martyre, en parlant De la mort que les Martyrs ont soufferte pour la confession de la foi.

On dit poétiquement, Les palmes idumées, ou d'Idumée, du nom d'un Pays où il en croît beaucoup. On dit de même, Moissonner des palmes, de nouvelles palmes.

PALME

PALME. s. m. Espèce de mesure commune en Italie, et qui est de l'étendue de la main. Le palme n'est pas le même dans toutes les villes d'Italie. Le palme Romain est de huit pouces trois lignes et demie.

C'est aussi le nom d'une mesure en usage chez les Anciens. Le palme Grec étoit de quatre doigts, ou le sixième d'une coudée grecque. Le palme Romain avoit douze doigts, trois quarts de pied, ou la moitié d'une coudée.

PALMIER

PALMIER. s. m. Arbre portant des fruits qu'on nomme Dattes, et qui ne vient guère que dans les Pays chauds. Palmier mâle. Palmier femelle. Branche de palmier. Les feuilles servent à faire des nattes. Les solitaires d'Egypte s'en couvroient. Vêtu d'une natte depalmier.

PALMISTE

PALMISTE. s. m. Sorte de palmier qui croît dans les Îles Antilles. Il y en a de quatre sortes, dont la principale est nommée Palmiste franc, et sert à grand nombre d'usages. Outre son fruit, il porte sous les feuilles une espèce de moelle qu'on appelle Chou--palmiste, et qui a le goût de nos avelines.

PALMITE

PALMITE. s. masc. Nom que l'on donne à la moelle des palmiers. C'est une substancé blanche comme du lait caillé, fort tendre et d'un goût doux et agréable.

PALOMBE

PALOMBE. s. f. Oiseau de passage. Espèce de pigeon--ramier des Provinces voisines des Pyrénées.

PALONNIER

PALONNIER. s. m. Pièce du train d'une voiture, qui est jointe au train de devant ou à la volée, par un anneau de fer, ou par une chaînette de cuir, et sur laquelle les traits des chevaux sont attachés. Il y a un palonnier de rompu au train de ce carrosse.

PALOT

PALOT. substant. mascul. Terme de mepris, qui se dit d'Un Villageois fort grossier. C'est un palot, un gros palot, un franc palot. Il est du style familier.

PALPABLE

PALPABLE. adj. des 2 g. Qui se fait sentir au toucher. Tous les corps solides sont palpables.

L'Écriture--Sainte, en parlant des ténèbres d'Égypte, dit, qu'Elles étoient palpables, pour en marquer l'épaisseur et l'obscurité.

Il signifie figurément, Fort évident, fort clair. Ce que je vous dis est clair et palpable. Raison palpable. C'est une chose palpable.

PALPABLEMENT

PALPABLEMENT. adverb. D'une manière palpable. On lui a montré palpablement sa méprise.

PALPER

PALPER. v. act. Toucher avec la main, manier. Vous avez palpé la dot, l'argent. Il est familier.

PALPITANT, ANTE

PALPITANT, ANTE. adject. Qui palpite. Les entrailles palpitantes. Les chairs palpitantes. Le coeur tout palpitant. Des membres palpitans.

PALPITATION

PALPITATION. s. f. Battement, mouvement déréglé et inégal du coeur. Il a une palpitation de coeur continuelle. Il est sujet à des palpitations de coeur, à de grandes palpitations.

PALPITER

PALPITER. v. n. Avoir un tremblement convulsif. En cette acception, il n'a guère d'usage que dans les phrases suivantes, La paupière lui palpite; le coeur lui palpite.

Quand les parties intérieures des animaux qui viennent d'être tués, ont encore quelque mouvement, on dit, qu'Elles palpitent encore.

PALTOQUET

PALTOQUET. s. masc. Terme de mépris, qui se dit d'Un homme épais et grossier. C'est un franc paltoquet. Il est populaire.

PALUS

PALUS. sub. mas. (On pron. l'S.) Terme de Géographie. Marais. Il n'est plus en usage, que joint avec un nom propre de lieu, comme, Le palus méotide; les palus méotides.

PAM

PÂMER

PÂMER, v. n. ou SE PÂMER, qui s'emploie avec le pronom personnel. Tomber en défaillance. Il n'en peut plus, il se pâme, il pâme. Cet enfant se pâme à force de crier. Pâmer de douleur. Pâmer de plaisir.

On dit, Pâmer de rire, se pâmer de rire, pour dire, Rire bien fort. Il vous feroit pâmer de rire. Il pâmoit de rire. Et l'on dit, Pâmer de joie, se pâmer de joie, pour dire, Se laisser aller au transport de la joie. Il est du style familier.

Pâmé, ée

Pâmé, ée. participe. Carpe pâmée. Voyez Carpe.

Pâmé

Pâmé, en termes de Blason, se dit d'Un poisson qui a la gueule béante. D'azur au Dauphin d'or pâmé.

PÂMOISON

PÂMOISON. s. fém. Défaillance, évanouissement. Tomber en pâmoison. On l'a fait revenir de sa pâmoison. Il est sorti de sa pâmoison.

PAMPE

PAMPE. s. f. La feuille du blé, de l'orge, etc. Pampe de blé, d'avoine.

PAMPHLET

PAMPHLET. s. mas. Mot Anglois, qui s'emploie quelquefois dans notre langue, et qui signifie Brochure.

PAMPRE

PAMPRE. s. m. Branche de vigne avec ses feuilles. On peint Bacchus avec une couronne de pampre. Les Bacchantes entouroient leurs javelots de pampre et de lierre. Pampre bien vert.

En Architecture, on nomme Pampre, Les branches de vigne, dont on décore ordinairement les colonnes torses.

PAMPRÉ, ÉE

PAMPRÉ, ÉE. adject. Terme de Blason, qui se dit Des grappes de raisin attachées à la branche. D'or à trois grappes de raisin de sable pamprées de sinople.

PAN

PAN

PAN. s. m. On appelle ainsi Une partie considérable d'un vêtement, comme d'une robe, d'un manteau. Le pan d'une robe. Les pans d'un manteau. Les Romains se couvroient la tête d'un des pans de leurs robes, quand il pleuvoit. Quand Pompée fut assassiné par Achillas, il se couvrit le visage avec un pan de sa robe.

On dit aussi, Un pan de tapisserie.

Pan

Pan, se dit aussi d'Une partie d'un mur. Un pan de mur. Un pan de muraille. Le canon avoit abattu un grand pan de la courtine. Unsalon à pans coupés. Un cabinet à pans. Une toúr à pans, à six pans, à huit pans.

On appelle aussi Pan, L'un des côtés d'un ouvrage en menuiserie ou en orfévrerie. Une table à pans. Une salière à pans.

On appelle Pan de bois, Un assemblage de charpente qui compose le devant d'une maison.

PANACÉE

PANACÉE. s. f. Remède universel. Il se vante d'avoir trouvé la panacée. Le mercure doux et bien préparé, c'est--à--dire, sublimé plusieurs fois, est une espèce de panacée; et on l'appelle Panacée mercurielle, ou simplement Panacée.

On donne aussi ce nom à quelques autres préparations. Panacée antimoniale, etc.

PANACHE

PANACHE. s. m. Assemblage de plumes, dont on ombrage un casque. Toutes les quadrilles de ce carrousel portoient des casques ombragés de panaches de couleurs différentes.

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