LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
Previous page
Page 202
dans un sens d'éloge; on préfère de
dire, Cela est pensé, exprimé d'une manière
neuve.
ORIGINALITÉ
ORIGINALITÉ. s. f. Caractère de
ce qui est original. Il se dit Des personnes
et des choses. L'originalité du
caractère. L'originalité du style, de la
pensée.
ORIGINE
ORIGINE. s. f. Principe ou commencement
de quelque chose. L'origine
du monde. Dès sa première origine. Savezvous
l'origine de cette coutume, de cette
cérémonie? etc. Il faut aller à l'origine,
remonter à l'origine, connoître les choses
dans leur origine. L'origine en est obscure.
L'origine de ce proverbe est douteuse.
Ce mot se prend quelquefois dans une
acception moins exacte que celle de
principe; et c'est dans ce sens qu'on
dit: L'intempérance est l'origine de la plupart
des maladies. L'origine de ses malheurs
est que....
Origine
Origine, se dit aussi De l'extraction
d'une personne, d'une race, d'une
nation. L'origine des François. Je connois
son origine. Il est de basse origine.
Il est de noble origine. Il est François d'origine.
D'où tire--t--il son origine? Il dément
son origine.
Il signifie aussi Étymologie. L'origine
d'un mot. Les origines des mots. Les
origines d'une Langue.
ORIGINEL, ELLE
ORIGINEL, ELLE. adj. Qui vient
de l'origine, qui remonte jusqu'à l'origine.
Il ne s'emploie guère que dans
ces phrases: Justice originelle, Grâce
originelle, pour dire, L'état d'innocence
où Adam a été créé; et, Péché originel,
pour dire,Le péché que tous les hommes
ont contracté en la personne d'Adam.
On dit fig. et fam. qu'Un homme a le
péché originel, pour dire, qu'Il a en lui
un empêchement qui l'exclut de quelque
prétention, à cause de sa famille,
de sa nation, ou de ses liaisons avec
des personnes odieuses.
ORIGINELLEMENT
ORIGINELLEMENT. adv. Dès l'origine,
dans l'origine. Il ne se dit
guère qu'en parlant du péché originel,
ou de la Justice originelle. L'homme est
originellement pécheur.
ORIGNAL
ORIGNAL. s. mas. Les Canadiens
donnent ce nom à l'élan.
ORILLARD, ARDE
ORILLARD, ARDE. adj. (Les L
sont mouillées.) Il se dit d'Un cheval
ou d'une cavale qui a de grandes oreilles,
et qui les remue d'ordinaire en
marchant. Un cheval orillard. Une jument
orillarde.
ORILLON
ORILLON. s. mas. (On mouille les
L.) Petite oreille. Il n'est point en
usage au propre: mais au figuré on dit,
Les orillons d'une charrue, pour désigner
Les pièces de bois qui accompagnent
le soc de la charrue pour verser
hors du sillon la terre enlevée par
le soc; Une écuelle à orillons, pour
dire, Une écuelle à oreilles; et en termes
de Fortification, Bastion à orillons,
pour dire, Un bastion aux côtés
duquel il y a des avances, des épaulemens de figure ronde ou carrée pour
couvrir le canon qui est dans le flanc
retiré.
Orillon
Orillon, se dit aussi d'Une certaine
tumeur qui vient ordinairement
aux enfans dans les glandes qui sont
derrière les oreilles. Un jeune enfant qui
a les orillons. En ce sens il ne se dit
qu'au pluriel.
ORIN
ORIN. s. m. Terme de marine. Câble
qui tient par un bout à la croisée
d'une ancre, et par l'autre à la bouée.
ORION
ORION. s. m. Nom d'une constellation
de l'hémisphère méridional.
ORIPEAU
ORIPEAU. s. mas. Lame de cuivre
très--mince, polie et brillante, qui de
loin a l'éclat de l'or. On dit généralement
De toute étoffe en broderie qui
est de faux or ou de faux argent, et
figurément d'Une ancienne étoffe ou
d'un vieux vêtement dont l'orest passé,
Ce n'est que de l'oripeau. Il se dit aussi
figurément et familièrement, De tout
ce qui n'a que de faux brillans. Il y a là
bien de l'oripeau.
ORL
ORLE
ORLE. sub. mas. Terme de Blason.
Pièce honorable qui est faite en forme
de bordure, mais qui ne touche pas les
bords de l'écu. Il porte de sable à l'orle
d'or, huit tours en orle.
ORM
ORME
ORME. s. m. Grand arbre fort connu,
qu'on plante ordinairement pour
faire des avenues aux grandes maisons
de campagne, et des allées dans les
jardins. Grand orme. Bel orme. Orme
mâle, ou à petite feuille. Orme femelle,
ou à large feuille. Le bois de l'orme est
fort propre pour le charronnage. Planter
des ormes, une allée d'ormes. Une salle
d'ormes. Danser sous l'orme.
On dit ironiquement et proverbialement,
Attendez--moi sous l'orme, pour
dire, qu'On voit bien qu'il ne faut pas
s'attendre à ce que quelqu'un nous a
promis.
ORMEAU
ORMEAU. subst. mas. Jeune orme.
Danser sous l'ormeau, à l'ombre desormeaux.
ORMILLE
ORMILLE. substant. féminin. Nom
collectif. Plant de petits ormes. Botte
d'ormilles.
ORMIN
ORMIN. sub. m. Plante labiée, et
dont les tiges sont carrées, rougeâtres
et lanugineuses. Elle a peu d'odeur;
son goût est amer. Ses feuilles et ses
fleurs approchent de celles de la sange.
ORMOIE
ORMOIE. s. f. Plant d'ormes. Sous
l'ormoie.
ORN
ORNE
ORNE, ou FRÊNE SAUVAGE.
s. m. Arbre qui ressemble beaucoup au
frêne ordinaire.
ORNEMENT
ORNEMENT. sub. m. Parure, embellissement,
ce qui orne, ce qui sert
à orner. Servir d'ornement à quelque chose.
Les cheveux sont un grand ornement,
d'un grand ornement. Cet ouvrage est dépourvu
d'ornemens, il y faudroit quelque
ornement. Ornement de bon goût. Des ornemens
superflus.
On appelle dans le discours oratoire,
Ornement, Les figures et autres choses
dont on se sert pour embellir le discours.
Ornemens naturels. Ornement superflu.
Ornemens affectés, recherchés. La
simplicité tient lieu d'ornement. Les ornemens
du style. Ce récit est trop chargéd'ornemens.
On dit, Des ornemens d'Architecture,
de Sculpture, de Peinture. Les
ornemens de cette Architecture n'ont pas
été soignés. Cette façade est trop chargée
d'ornemens. Cette boiserie demanderoit
quelques ornemens de Sculpture.
En termes de Peinture, on appelle
Ornemens, Les peintures faites dans
une galerie, pour servir d'accempagnement
au sujet principal, au tableau
principal, et qui n'en font point partie.
Ce Peintre réussit dans les figures, mais
il n'entend pas les ornemens.
Ornement
Ornement, se dit fig. De ce qui
sert à rendre plus recommandable. Il
est l'ornement de son siècle. La modestie
est un grand ornement pour le mérite.
Ornement
Ornement, se dit aussi Des habits
sacerdotaux, ou autres dont on se sert
pour l'Office divin. En ce sens, il se
met toujours au pluriel, et comprend
plusieurs pièces différentes, comme la
chasuble, l'étole, etc. Le Prêtre revêtu
de ses ornemens. L'Évêque officia avec les
ornemens pontificaux.
Il se dit au singulier De plusieurs
pièces d'une même couleur ou d'une
même parure, faisant un assortiment
entier, dans lequel les habits sacerdotaux
et les devants d'Autel sont compris.
Un ornement blanc. Un ornement
rouge. Un tel a donné un ornement riche,
magnifique, superbe, à une telle Église.
En ce sens il a aussi son pluriel, pour
signifier plusieurs assortimens de cette
nature. Dans cette Sacristie, il y a quantité
de beaux ornemens.
ORNER
ORNER. v. a. Parer, embellir une
chose, y en ajouter, y en joindre d'autres
qui lui donnent plus d'éclat, plus
d'agrément. Orner une Église, une Chapelle,
un Autel. Les miroirs, les tapisseries,
les beaux meubles, ornent bien un
appartement. La coiffure, la frisure, les
rubans, servent à orner les femmes.
Il se dit Des choses morales. Les vertus
ornent l'âme. Il a orné son esprit des
plus belles connoissances.
On dit aussi, Orner son langage, son
discours. Les figures servent beaucoup à
orner le discours.
Orné, ée
Orné, ée. participe. Avoir l'esprit
orné. Son style est trop orné.
ORNIÈRE
ORNIÈRE. s. f. Trace profonde que
les roues d'une charrette, d'un chariot,
d'un carrosse, font dans les chemins.
Les ornières sont trop creuses, la roue y
entre jusqu'au moyeu. Tomber dans une
ornière. Les chemins de traverse sont ordinairement
pleins d'ornières.
ORNITHOGALE
ORNITHOGALE. sub. mas. Plante
dont la racine est un ognon qui se
mange dans les lieux où cette plante
est commune.
ORNITHOLOGIE
ORNITHOLOGIE. subs. fém. Mot
tiré du Grec. Ce terme désigne, dans
un sens général, La partie de l'Histoire
Naturelle qui concerne les oiseaux.
On l'emploie aussi dans une
acception moins étendue, pour désigner
Un ouvrage, un traité fait sur
cette matière. On dit, L'Ornithologie
de Willughby, comme, La Physique de
S'gravesande.
ORNITHOLOGISTE
ORNITHOLOGISTE, ou ORNITHOLOGUE. subst. masc. Celui qui
s'applique à la connoissance des volatiles.
Next page
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.