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On appelle arriere - biez les canaux qui sont au - delà en remontant. (K)
Selon la discipline la plus constante de l'Eglise, les bigames sont irréguliers & inhabiles à être promûs aux ordres sacrés: ils ne peuvent pas même exercer les fonctions des ordres mineurs, selon le concile de Gironne.
On a quelquefois donné le nom de bigames à ceux
qui ont épousé une veuve, une femme publique ou
une femme répudiée; & ils n'étoient pas moins censés
irréguliers, que ceux qui avoient épousé successivement
deux femmes, parce qu'on pensoit qu'une
espece d'incontinence dans une veuve qui convole,
ou le deshonneur certain de la femme, rejaillissoit sur
le mari. Harmenopule met au nombre des bigames,
ceux qui après s'être fiancés à une fille, contractent
mariage avec une autre ou épousent la fiancée d'un
autre homme. S. Thomas décide que l'évêque peut
dispenser de la bigamie pour les ordres mineurs &
les bénéfices simples: mais Sixte V. & le concile de
Trente ont décidé le contraire. Les clercs qui contractent
un mariage après avoir reçû les ordres sacrés,
sont aussi appellés bigames par ressemblance,
quoiqu'il n'y ait point de véritable mariage. Le pape
Alexandre III. permet de rétablir dans les fonctions
de leur ordre ceux qui sont tombés dans cette faute,
après la leur avoir fait expier par une longue & rigoureuse
penitence. Thomass. discipl. de l'égl. part. I.
liv. II. ch. viij. & part. IV. liv. II. ch. xx. Le terme
bigame se prend encore dans un autre sens. Voy.
Ceux qui étoient convaincus de bigamie chez les
Romains, étoient notés d'infamie; & anciennement
ils étoient punis de mort en France. V.
Ce terme, en Droit, s'entend aussi de deux mariages successifs, ou du mariage de celui qui épouse une veuve. Ce sont, selon les canonistes, deux empêchemens de parvenir aux ordres ou à un évêché, à moins qu'on n'en ait dispense. Ce point de discipline est fondé sur ce que dit S. Paul, qu'un évêque n'ait qu'une seule femme, I. Timoth. iij. 2. Apost. const. 17. 18.
Il y a deux sortes de bigamie: la réelle, quand un homme se marie deux fois; & l'interprétative, quand un homme épouse une veuve ou une femme débauchée, ce qui est regardé comme un second mariage. C'est pourquoi le P. Doucine distingue & remarque qu'Irenée ayant été marié deux fois, doit avoir été en ce sens coupable de bigamie, & qu'il fut évêque de Tyr, contre la disposition expresse des canons. Il montre, avec S. Jérome, que ceux qui épousent deux femmes, après qu'ils ont été baptisés, sont bigames: mais S. Ambroise & S. Augustin disent expressément que celui - là est bigame, qui épouse une femme qui avoit déjà été mariée, soit avant soit après le baptême. Hist. du Nestorianisme.
Les canonistes prétendent même qu'il y a bigamie qui opere l'irrégularité, si un homme, après que sa femme est tombée en adultere, a commerce avec elle, ne fût - ce qu'une fois.
Il y a une autre sorte de bigamie par interprétation, comme quand une personne, qui est dans les ordres sacrés ou qui s'est engagée dans quelque ordre monastique, se marie. Le pape en peut dispenser, du - moins y a - t - il des occasions où il le fait. Il y a aussi une sorte de bigamie spirituelle, comme quand une personne possede deux bénéfices incompatibles, comme deux évêchés, deux cures, deux chanoineries, sub eodem tecto, &c. (H)
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