ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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On peut lire dans M. de Fontenelle les réflexions
solides & judicieuses qu'il a écrites sur le bonheur.
Quoique notre bonheur ne dépende pas en tout de
nous, parce que nous ne sommes pas les maîtres d'être
placés par la fortune dans une condition médiocre,
la plus propre de toutes pour une situation tranquille,
& par conséquent pour le bonheur, nous y
pouvons néanmoins quelque chose par notre façon
de penser. (C)
Bonheur, Prospérité
* Bonheur, Prospérité, (Gramm.) termes
relatifs à l'état d'un être qui pense & qui sent. Le
bonheur est l'effet du hasard; il arrive inopinément.
La prospérité est un bonheur continu, qui semble dépendre
de la bonne conduite. Les fous ont quelquefois
du bonheur. Les sages ne prosperent pas toûjours.
On dit du bonheur qu'il est grand, & de la prospérité
qu'elle est rapide. Le bonheur se dit & du bien qui
nous est arrivé, & du mal que nous avons évité.
La prospérité ne s'entend jamais que d'un bien augmenté
par degrés. Le capitole sauvé de la surprise
des Gaulois par les cris des oies sacrés, dit M. l'abbé
Girard, est un trait qui montre le grand bonheur
des Romains: mais ils doivent à la sagesse de leurs
lois & à la valeur de leurs soldats, leur longue prospérité.
BON HOMME DE CHEVAL
BON HOMME DE CHEVAL, BON HARAS,
BON PIÉ, BON TRAIN; voyez tous ces mots à leurs
lettres. (V)
BONICHON
* BONICHON, s. m. (Verrerie.) c'est un trou qui
communique du four aux lunettes des arches à pots:
il fait dans chaque arche à pot la fonction de ventouse.
Comme on met cuire les bouteilles dans les
arches à pots, dès qu'on a quitté le travail, pour empêcher
le feu du four d'entrer, & laisser refroidir
les bouteilles, on marge la lunette.: mais la lunette
étant margée, & la flamme du four n'ayant plus
d'entrée ni de sortie, le four seroit étouffé, si on
n'ouvroit le bonichon.
BONJEAU
* BONJEAU, s. m. (OEcon. rust.) c'est un assemblage
de deux bottes de lin liées l'une contre l'autre
de la tête au pié, afin d'occuper moins de place dans
l'eau, où on doit mettre le lin roüir. Voyez Lin.
BONIER
* BONIER, s. m. (Commerce & Agricultu: e.) mesure
de terre qui contient en surface 4074 toises cinq
pouces & quatre lignes. Ainsi l'arpent contenant 900
toises, il faut quatre 1/2 arpens 24 toises 5 pouces &
4 lignes, pour l'équivalent d'un bonier en mesure de
Paris. Cette mesure varie d'un canton à l'autre de
la Flandre, où elle est en usage.
BONIFACIO
BONIFACIO, (Géog.) petite ville & port dans
la partie méridionale de l'île de Corse Long. 27. lat.
41. 20. Le détroit qui sépare la Corse de la Sardaigne se nomme Bocca di Bonifacio.
BONITE
* BONITE, (Hist. nat.) poisson fort commun
dans la mer Atlantique: il est d'une couleur assez approchante
de celle de nos maquereaux, à qui il ressemble
aussi par le goût, hormis qu'il est beaucoup
plus grand. Il se trouve plûtôt en pleine mer que près
des côtes. Il est de la forme d'un oval, dont le grand
diametre auroit deux piés, & le petit un ou un & demi:
il a près de la tête deux grands ailerons pointus, &
depuis ses ailerons une ligne d'écaille tirée jusqu'à sa
queue, qui est fourchue, & deux autres au - dessous;
une au bas - ventre, & l'autre de grandeur inégale, depuis
le milieu du dos jusqu'à la queue. Il est couvert
d'une peau ou cuir: la chair en est excellente; elle est
seche, ferme, & nourrissante. La mer en est quelquefois
presque couverte. Il saute à dix ou douze piés de
haut. On le prend soit à la foüine, soit au trident, soit
au harpon, ou à l'hameçon. Cet hameçon est de la
grosseur du petit doigt: on l'amorce avec deux plumes
de pigeon blanc, enveloppées de petits linges:
on attache la ligne à la vergue; on fait sautiller à une
certaine hauteur l'hameçon ainsi armé; la bonite le
prend pour un petit poisson volant, se jette dessus, &
se trouve accrochée à l'hameçon. Voyez l'histoire des
Antil. du P. du Tertre.
BONITON
BONITON, s. m. amia, (Hist. nat.) poisson de
mer qui ressemble au thon & au maquereau par la
forme du corps, pour les nageoires & pour la queue.
Il a le bec pointu, les yeux petits & de couleur d'or,
le ventre gros & argenté, le dos bleu & luisant, & la
queue mince & faite en forme de croissant: il y a des
lignes de couleur noirâtre qui s'étendent obliquement
depuis le dos jusqu'au ventre, & qui sont assez
éloignées les unes des autres; il n'a des écailles qu'à
l'entour des ouies. Les dents sont fort pointues & recourbées
en - dedans; elles sont serrées les unes çontre les autres. Ce poisson aime l'eau douce. Sa chair
est grasse & bonne. Rondelet. Voyez Poisson. (I)
BONN
BONN, (Géog.) ville forte & ancienne d'Allemagne dans l'électorat de Cologne, & située sur la rive
gauche du Rhin. Elle est la résidence de l'électeur.
Long. 25. lat. 50. 40.
BONNE
BONNE, (Géog.) ville maritime d'Afrique dans
la Barbarie, au royaume d'Alger. Long. 25. 28. lat.
37.
Bonne
Bonne, bourg de Faucigni, dans la Savoie, à
3 lieues de Geneve.
BONNE - DAME
BONNE - DAME, s. f. (Hist. nat. bot.) plante qui
doit se rapporter au genre appellé arroche. Voyez
Arroche.
Bonne - dame
Bonne - dame, atriplex, (Jard.) elle est potagere.
Elle se nomme encore arroche, mais elle en est un peu
différente. Elle croît de la hauteur de six piés; pousse
des feuilles larges qui ressemblent à celles de la blette,
dont le goùt est fade. Ses fleurs sont petites, à plu>
sieurs étamines jaunâtres. La bonne - dame vient de
graine qui se seme au printems. On se sert de sa feuille
pour le potage & pour la farce. Cette plante vient
en toute sorte de terre, & sa culture n'a rien de particulier.
(K)
BONNE
* BONNE DÉESSE, (Myth.) Dryade, femme de
Faune, roi d'Italie, que son époux fit mourir à coups
de verges, pour s'être enivrée, & à laquelle de regre> il éleva dans la suite des autels. Quoique Fauna
aimât fort le vin, on dit toutefois qu'elle fut si
chaste qu'aucun homme n'avoit su son nom, ni vû son
visage. Les hommes n'étoient point admis à célébrer
sa fête, ni le myrte à parer ses autels. On lui faisoit
tous les ans un sacrifice dans la maison, & par les
mains de la femme du grand - prêtre. Les vestales y
étoient appellées, & la cérémonie ne commençoit
qu'avec la nuit: alors on voiloit les représentations
même des animaux mâles; le grand - prêtre s'éloignoit,
emmenant avec lui tout ce qui étoit de son
sexe. On prétend que c'étoit en mémoire de la faute
& du châtiment de Fauna, qu'on bannissoit le myrte
de son autel, & qu'on y plaçoit une cruche pleine
de vin: le vin, parce qu'elle l'avoit aimé; le myrte,
parce que ce fut de branches de myrte qu'on
fit la verge dont elle fut si cruellement foüettée pour
en avoir trop bû. Les Grecs sacrifioient aussi à la
bonne déesse, qu'ils appelloient la déesse des femmes, &
qu'ils donnoient pour une des nourrices de Bacchus,
dont il leur étoit défendu de prononcer le nom. Du
tems de Cicéron, qui appelle les mysteres de la bonne
déesse par excellence mysteres des Romains, Pubhus
Clodius les profana en se glissant en habit de femme
chez Jules César, dans le dessein de corrompre Mutia, sa femme. La déesse Fauna faisoit un double rôle
en Italie; c'étoit une ancienne reine du pays, & c'étoit
aussi la terre: cette duplicité de personnage est
commune à la plûpart des dieux du paganisme; &
voici la raison qu'on en lit dans le grand Dictionnaire
historique. Dans les premiers tems tous les cultes se
rapportoient à des êtres matériels, comme le ciel,
les astres, la terre, la mer, les bois, les fleuves,
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