LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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premieres lettres de l'Alphabet, qui
s'appliquoient de suite à tous les jours
de l'année, de même que nos lettres
Dominicales; en sorte qu'il y en avoit
tous les ans une qui indiquoit les jours
de marché, lesquels revenoient de neuf
en neuf jours.
NUP
NUPTIAL, ALE
NUPTIAL, ALE. adj. Qui concerne
la cérémonie des noces, qui appartient
au mariage. Robe nuptiale. La bénédiction
nuptiale. Les habits nuptiaux. Le lit
nuptial. Souiller la couche nuptiale.
NUQ
NUQUE
NUQUE. substant. fémin. Le creux
qui est entre la tête et le chignon du
cou. La nuque du cou. Il lui donna un
coup d'épée sur la nuque. Appliquer un
cautère sur la nuque.
NUT
NUTATION
NUTATION. s. fém. Terme d'As<->
tronomie. Balancement. Il est principalement
d'usage dans cette phrase,
La nutation de l'axe de la terre, et se
dit Du balancement de cet axe pour
s'approcher et s'éloigner alternativement
de quelques secondes du plan de
l'Écliptique.
NUTRITIF, IVE
NUTRITIF, IVE. adj. Qui nourrit,
qui sert d'aliment. Il ne se dit guère
que dans le didactique. Ce remède est
purgatif et nutritif.
On appelle Faculté nutritive, La faculté
par laquelle l'aliment se convertit
en la substance de l'animal.
NUTRITION
NUTRITION. subs. fém. Fonction
naturelle par laquelle le suc nourricier
est converti en notre propre substance.
Cela sert à la nutrition des parties.
Les parties de l'aliment qui servent
à la nutrition.
NYC
NYCTALOPE
NYCTALOPE. sub. Celui, celle qui
voit mieux la nuit que le jour.
NYCTALOPIE
NYCTALOPIE. s. fém. Maladie des
yeux, qui fait qu'on n'y voit pas si
bien le jour que la nuit.
NYM
NYMPHE
NYMPHE. subst. fém. Les Païens
appeloient ainsi certaines Divinités fabuleuses,
qui, selon eux, habitoient
les fleuves, les fontaines, les bois,
les montagnes et les prairies. Les Nymphes
des bois. Les Nymphes des eaux.
On appelle quelquefois en Poésie,
Nymphe, Une jeune fille ou femme
belle et bien faite. Et l'on dit d'Une
jeune personne qui a une taille élégante et légère, qu'Elle a une taille de
Nymphe.
Nymphe
Nymphe, en Histoire Naturelle, se
dit Du premier degré de la métamorphose
des insectes. Le ver devientnymphe
ou chrysalide, et mouche.
NYMPHÉE
NYMPHÉE. sub. fém. Les Romains
donnoient ce nom aux bains publics.
On voit en Italie des ruines de plusieurs
Nymphées.
O
O. La quinzième lettre de l'Alphabet,
et la quatrième des voyelles.
Il est substantif mascul. Un grand O.
Un petit o. Former un o. Arrondir un o.
On dit proverbialement d'Un homme
qu'on regarde comme inutile, et qui
n'est propre à rien, que C'est un o en
chiffre.
O, avec l'accent circonflexe, est une
interjection qui sert à marquer diverses
passions, divers mouvemens de
l'âme, etc. Ô siècle! ô temps! ô moeurs!
O le malheureux d'avoir fait une si méchante
action! Ô le plaisant homme! de
prétendre que... Ô qu'il est difficile de se
modérer dans une grande fortune! Ô si je
pouvois! ô que ne suis--je en pouvoir de...
O, sans accent circonflexe, désigne
l'apostrophe. O mon fils! O mon
Dieu!
On appelle Les O de Noil, Neuf Antiennes
qui commencent chacune par
la particule O, et que l'Église chante
neuf jours avant Noël, à commencer
>e quinzième Décembre, pour finir le
vingt--troisième.
OBE
OBÉDIENCE
OBÉDIENCE. s. fémin. Obéissance.
Il ne se dit ordinairement qu'en parlant
des Religieux. Le Supérieur a commandé
à ce Religieux en vertu de sainte
obédience.
Il signifie aussi, L'ordre, le congé
par écrit, qu'un Supérieur donne à un
Religieux, pour aller en quelque endroit,
pour passer d'un Couvent à un
autre. Il ne sauroit partir sans obédience,
À n'a son obédience. Il a montré son
obédience.
On appelle aussi Obédience dans une
Maison religieuse, l'emploi particulier
auquel un Religieux est attaché.
Cette Religieuse est Célérière, c'est son
obédience.
On appelle Ambassadeur d'obédience,
Un Ambassadeur envoyé par le Roi
vers le Pape, pour l'assurer de son
obeissance filiale. Et l'on dit, que
L'Ambassadeur a été reçu à l'obédience,
pour dire, qu'Il a été reçu en cette
qualité par le Pape en plein Consistoire,
avec les cérémonies accoutumées.
On appelle Pays d'obédience, Les Pays
où le Pape nomme aux Bénéfices, ou
dans lesquels il exerce une Juridiction
plus étendue que dans les autres. Dans
cette acception on dit, que L'Allemagne est un Pays d'obédience. La Bretagne
est un Pays d'obédience.
Dans les temps de Schisme, où il y
avoit deux Papes à la fois, on a dit,
l'Obédience d'Urbain, l'Obédience de Clément,
pour Désigner les différens Pays
qui reconnoissoient ces Papes.
OBÉDIENCIEL, ELLE
OBÉDIENCIEL, ELLE. adj. Qui
appartient à l'obédience.
OBÉDIENCIER
OBÉDIENCIER. sub. m. Religieux
qui dessert un Bénéfice dont il n'est
pas titulaire.
OBÉIR
OBÉIR. v. n. Se soumettre à la volonté,
aux ordres de quelqu'un, et les
exécuter. Obéir à Dieu. Obéir aux Lois.
Obéir à un Prince. Obéir au Magistrat.
Il n'obéit pas aux Arrêts. Obéir à Justice.
Commandez et J'obéirai. Il sait bien
se faire obéir. Il s'est fait obéir par force.
Il obéit aveuglément. Pour bien commander,
il faut avoir obéi.
On dit, Obéir à la force, obéir à la
nécessité, pour dire, Faire ce que la
force, ce que la nécessité contraint de
faire.
On dit figurément, qu'Il faut que les
passions obéissent à la raison, pour dire,
qu'Il faut que les passions soient soumises,
soient assujetties à la raison.
Obéir
Obéir, signifie aussi, Être sujet
d'un Prince, d'un État. Les Provinces
qui obéissent au Roi. Les peuples qui
obéissoient à l'Empire Romain. En ce
sens, il ne se dit point Des personnes
particulières, mais seulement des Peuples,
des Provinces, des Villes.
En parlant d'Un cheval qui se laisse
manier aisément, on dit, qu'Il obéit
bien à l'éperon, à la main.
Obéir
Obéir, signifie figurément, Céder,
plier; et il se dit Des choses inanimées.
L'acier obéit plus que le fer. Du
fer qui obéit sous le marteau. Une lame
d'épée qui obéit. L'osier obéit. Il obéit
sans se rompre, sans se casser.
Oeéi, ie
Oeéi, ie. participe.
OBÉISSANCE
OBÉISSANCE. s. f. Action de celni
qui obéit. Grande obéissance. Humble
obéissance. Prompte, parfaite, entière
obéissance. Obéissance aveugle. Rendre
obéissance à quelqu'un. Le fils doit obéissance
à son père.
On dit, Vivre sous l'obéissance d'un
Prince, pour dire, Être sous sa domination.
Et on dit dans le même sens:
Les Peuples qui sont sous l'obéissance. Il
a réduit, il a rangé cette Province sovs
son obéissance. Dans tous les Pays, dans
toutes les terres de l'obéissance du Roi.
Se soustraire à l'obéissance, de l'obéissance
d'un Prince. Rentrer dans l'obéissance,
sous l'obéissance de son Frine>
Rendre obéissance.
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