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Les gens de guerre, dit M. le maréchal de Puységur, dans son livre de l'art de la guerre, ne sauroient donner une plus grande marque de leur respect & de leur obéissance au roi, & à ceux qui le représentent dans les armées, quand ils sont à la tête des troupes, qu'en baissant les armes devant eux pour les saluer. Il ajoute, que le salut le plus simple est le plus noble pour des troupes.
L'ancien salut de la cavalerie consistoit à abaisser la pointe de l'épée devant celui qu'on saluoit, & à la relever ensuite. L'ordonnance du 22 Juin 1755, sur l'exercice de la cavalerie, établit un nouveau salut beaucoup plus composé que le précédent: il doit se faire en cinq tems, soit de pié ferme, ou en marchant.
Au deuxieme, à trois pas de distance, on étendra
le bras pour placer la main au - dessus du milieu de
la poche de l'habit étant boutonné, & l'on baissera
la pointe du sabre à la hauteur du poignet, observant
que la lame soit parallele au corps du cheval.
Au troisieme, à un pas de distance élevant un
peu le poignet, & le tournant en - dehors. on baissera
la pointe du sabre fort doucement, & autant
qu'il sera possible, sans forcer le poignet, tenant
toujours la lame parallele au corps du cheval, &
l'on restera dans la même position jusqu'à ce que la
personne que l'on salue soit éloignée de deux pas.
Au quatrieme, baissant le pouce pour contenir
la poignée, on relevera le sabre la pointe en - haut,
le tenant perpendiculaire, la garde vis - à - vis & à
six pouces de distance du teton droit, le coude à la
hauteur du poignet.
Au cinquieme, on portera le sabre à l'épaule,
comme il est prescrit pour les cavaliers ».
Quand les officiers doivent saluer de pié ferme, ils le font l'un après l'autre, en observant de garder les distances ci - dessus indiquées; de maniere que la pointe du sabre soit basse au moment du passage de la personne que l'on salue.
Le salut de l'étendard dont l'ordonnance du 22 Juin 1755 ne parle point, se fait en baissant la lame de l'étendard devant celui qu'on salue.
Si la simplicité du salut en fait la noblesse, comme le prétend M. le maréchal de Puységur, & comme il est difficile de ne pas en convenir, on peut juger aisément lequel des deux saluts précédens, savoir de l'ancien ou du nouveau, mérite la préférence. Comme la forme du salut n'est que de convention, & que la maniere d'y procéder est assez indifférente en elle<cb->
Pour le salut de l'esponton, lorsqu'il se fait de pié ferme, l'officier étant reposè sur cette arme, à la tête de sa troupe, doit faire le salut en quatre tems, suivant l'ordonnance du 14 Mai 1754.
Au deuxieme, la main droite quittant l'esponton,
la gauche le sera tourner doucement jusqu'à
ce que la lame soit baissée en avant près de terre,
& que le talon vienne joindre la main droite, qui
sera toujours à la hauteur de l'épaule.
Au troisieme, il ramenera l'esponton dans la même
situation où il étoit à la sin du premier tems.
Au quatrieme, il se remettra par un à - gauche,
comme il étoit avant de saluer.
Il ôtera ensuite son chapeau de la main gauche,
& ne le remettra que quand celui qui reçoit le salut l'aura dépassé de quelques pas.
L'officier qui salue doit avoir attention de commencer
les mouvemens assez à - tems pour que,
lorsqu'il baissera la lame de l'esponton, la personne
à laquelle il rend le salut soit encore éloignée de
trois pas, afin que quand elle sera vis - à - vis de lui,
il soit remis à sa place ».
Pour saluer de l'esponton en marchant, lorsque l'officier, portant l'esponton sur le bras gauche, sera environ à trente pas de la personne à qui le salut est dû, il portera l'esponton sur l'épaule droite en trois tems.
Au deuxieme, il le portera devant lui sur la droite,
le tenant perpendiculaire, le bras tendu en - avant.
Au troisieme, il le mettra sur l'épaule droite, le
tenant plat, le coude à la hauteur de l'épaule ».
L'officier qui fait ces mouvemens, doit avoir attention de s'éloigner de trois pas du rang, afin qu'en renversant l'esponton sur son épaule, la lame ne puisse pas blesser les soldats qui le suivent.
Il doit continuer à marcher dans cette position d'un pas égal, jusqu'à ce qu'il soit à neuf ou dix pas de la personne qui devra être saluée, & alors le salut se fera en six tems.
Aux deuxieme & troisieme tems, en avançant
successivement le pié droit & le pié gauche, on fera
tourner l'esponton de la main gauche, comme il a
été dit pour le salut de pié ferme, observant que
l'esponton se trouve droit lorsque le pié droit arrivera
à sa place, & que la lance soit près de terre
lorsque le pié gauche arrivera à la sienne.
Aux quatrieme & cinquieme tems, on fera les
mouvemens contraires à ceux qui auront été faits
aux deuxieme & troisieme, observant de même que
l'esponton se trouve droit à la fin du pas qui sera fait
du pié droit, & qu'il se trouve plat après qu'on y
aura joint la main droite, le pié gauche arrivant à
terre.
Au sixieme tems, en avançant le pié droit, on
remettra l'esponton sur l'épaule droite; ensuite
avançant le pié gauche on ôtera le chapeau que
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