ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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aient été pratiqués mille fois. Enfin la guerre, dit le célebre commentateur de Polybe, est l'art de ruser & de tromper finement par principes & par méthode. Celui qui excelle le plus dans cet art, est sans doute le plus habile; mais chacun ruse selon la portée de son esprit & de ses connoissances. Deux généraux médiocres se tromperont réciproquement tous les deux comme deux enfans; deux habiles comme des hommes faits; ils mettront en oeuvre tout ce que la guerre a de plus subtil, de plus grand, & de plus merveilleux. Voyez Surprises. (Q)

Ruse

Ruse, le bout de la ruse, (Vénerie.) il se dit lorsqu'on trouve au bout du retour qu'a fait une bête, que ses voyes sont simples, qu'elle s'en va, & qu'elle perce.

RUSELLAE

RUSELLAE, (Géog. anc.) ville d'Italie. C'étoit selon Denis d'Halicarnasse, l. III. p. 139. l'une des douze villes des anciens Toscans; elle devint dans la suite colonie romaine, comme nous l'apprennent Pline, l. III. c. v. & une ancienne inscription rapportée par Holstonius, p. 39. Les habitans de cette ville sont appellés Ruscellani, par Tite - Live, l. XXVIII. c. xlv. C'est le Rosellum de l'itinéraire d'Antonin. Cette ville conserve encore son ancien nom, car Léander dit qu'on l'appelle présentement Rosella. (D. J.)

RUSER

RUSER, (Véner.) lorsqu'une bête qui est chassée va & vient sur les mêmes voyes, dans un chemin ou autres lieux, à dessein de se défaire des chiens, on dit qu'elle ruse.

RUSHDEN

RUSHDEN, (Géog. mod.) bourg d'Angleterre, dans la province de Northampton, où naquit, en 1638, Daniel Whitby, théologien anglois, fameux par quantité d'ouvrages. Il cessa de vivre en 1726, âgé de 88 ans; il alla à l'église en bonne santé la veille de sa mort; à son retour chez lui, il dit qu'il se trouvoit foible, se mit au lit, & mourut pendant la nuit.

C'étoit un homme très - versé dans la lecture des Peres, dans la théologie polémique, & sur - tout dans les controverses contre l'église romaine qui en sont la principale partie; il se dévoua aux étades les plus graves, ne connut ni les plaisirs ni les intérêts du siecle, & étoit novice dans les affaires du monde, à un point inconcevable.

Outre un grand nombre de traités & de sermons contre les dogmes & la foi de l'église romaine, il a mis au jour d'autres ouvrages très - estimés; entre autres, 1°. des discours sur la vérité & la certitude de la religion chrétienne. 2°. Sur la nécessité & l'utilité de la révélation. 3°. Sur les lois ecclésiastiques & civiles, faites injustement contre les hérétiques. 4°. Examen variantium lectionum Joannis Millii, in novum Testamentum, avec de nouvelles notes sur le nouveau Testament, & sept discours à ce sujet. Londres 1710. in - fol. 5°. Paraphrase & commentaires sur le nouveau Testament. Londres 1703, 2 volumes in - fol. & c'est - là son principal ouvrage.

Il y faut ajouter ses dernieres pensées, contenant les corrections de divers endroits de ses commentaires sur le nouveau Testament, avec cinq discours publiés par son ordre. Londres 1727. in - 8°. « Quand, dit - il, je fis mes commentaires sur le Testament, je suivis avec trop de précipitation la route battue par d'autres théologiens reputés orthodoxes, concevant que le Pere, le Fils, & le S. Esprit, étoient un seul & même Dieu, en vertu de la même essence indivisible communiquée par le Pere. Je suis à présent convaincu que cette notion confuse est une chose impossible, & remplie d'absurdités & de contradictions palpables; ainsi tous les sens qu'on a voulu donner au terme de Personne, différens du sens simple & naturel, en vertu duquel on entend par - là un agent intelligent, réel, sont des expli<cb-> cations contraires à l'évidence lumineuse de la vérité, comme le docteur Clarke, Jackson, & autres, l'ont démontré ».

Le changement d'opinion du docteur Whitby, après avoir fait si long - tems tous ses efforts pour établir la doctrine opposée, nous prouve que l'arianisme a quelque chose de bien séduisant pour les meilleurs esprits. (Le chevalier de Jaucourt.)

RUSHIN

RUSHIN, (Géog. mod.) chef - lieu, ou capitale de l'île de Man, dans sa partie méridionale, avec un château. Elle avoit autrefois un monastere de l'ordre de Citeaux, fondé en 1134, mais il ne subsiste plus depuis la réformation. (D. J.)

RUSIBIS portus

RUSIBIS portus, (Géog. anc.) port d'Asrique dans la Mauritanie Tingitane, selon Ptolomée, l. V. c. iij. L'itinéraire d'Autonin le marque dans la Mauritanie césariense, sur la route de Lemnoe à Carthage, entre Chuli municipium, & Paratianoe, à 60 milles du premier de ces lieux, & à 50 milles du second. Ptolomée, l. IV. c. iij. qui écrit Rusicada, la place sur le golfe de Numidie, entre Collops - magnus ou Cullu, & le promontoire Tretum. Dans la conférence de Carthage, n°. 198. l'évêque de Rusicade est nommé junior episcopus Rusiccadiensis. Cette ville a eté appellée autrefois le port de Constantine; son nom moderne est Succaicade, selon M. Dupin, dans sa remarque sur ce mot de la notice des évêchés d'Afrique; cependant cette ville est nommée Stora par Castald, Astora par Olivier, & Estora par Marmol. (D. J.)

RUSICADE, Rusicada

RUSICADE, Rusicada, (Géog. anc.) ville de l'Afrique propre, selon Pomponius, l. I. c. vij. & Pline, l. V. c. iij. C'est le même que Rusibis portus.

RUSMA

RUSMA, s. m. (Hist. nat. Minéralog.) nom donné par les peuples orientaux à cette substance que les Grecs ont nommé sory. Voyez Sory.

Le rusma est une sorte de vitriol qu'on trouve dans les mines de ce métal, & dont on se sert pour dépilatoire, en le mêlant avec de la chaux. M. Boyle rapporte qu'après avoir pulvérisé du rusma & de la pierre de chaux vive, en parties égales, il les laissa fondre pendant peu de tems dans l'eau, où ils formerent une pâte fort douce, qu'il appliqua sur une partie du corps couverte de poil; au bout d'environ trois minutes, il frotta cette partie d'un linge mouillé, & trouva le poil enlevé jusque dans les racines, sans que cette partie en ait souffert le moindre inconvénient. Le dépilatoire des éuropéens se fait communément avec de la chaux & de l'orpiment.

L'usage des dépilatoires est fort ancien. Il est certain que les courtisannes grecques & romaines s'en servoient; & c'est une des principales raisons pour lesquelles on n'apperçoit point aux statues antiques ce voile que la pudeur de la nature a placé aux parties deshonnêtes. Ces femmes servoient de modeles à l'artiste qui les représentoit telles qu'elles se montroient à lui. Ajoutez à ce motif celui de la beauté d'un contour ondulant & sinueux qu'une touffe ou tache isolée n'interrompoit point dans son cours d'une des aines à l'autre; la propreté si essentielle aux femmes, & si incompatible avec l'infirmité périodique; la chaleur du climat, & peut - être la commodité du plaisir & la volupté des regards.

RUSNAMEDGI EFFENDI

RUSNAMEDGI EFFENDI, s. m. (Hist. ottom.) c'est en Turquie le titre d'un officier des finances; il est le receveur général du trésor, & préside à la recette générale des finances, qui se fait les dimanches, lundis, mardis, & samedis, jour du grand divan, depuis la fin de l'audience à neuf heures, jusqu'à trois heures après midi. Cet officier a sous lui plusieurs commis qui reçoivent, examinent, pesent les monnoies, separent les especes, & composent les bourses sur lesquelles le rusnamedgi effendi appose un cachet; d'autres commis, sous son inspection,

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