RICOCHET, s. m. (Méch.) on dit qu'un corps
fait des ricochets, lorsqu'ayant été jetté obliquement
sur la surface de l'eau, il se réfléchit au lieu de la
pénétrer, & y retombe ensuite pour se réfléchir de
nouveau.
Pour avoir une idée bien claire de la cause du ricochet, représentons nous un cercle CMH, fig. 52.
n°. 2. méch. qui passe obliquement d'un fluide moins
resistant, comme l'air, dans un fluide plus résistant,
comme l'eau; & supposons d'abord que ce cercle
soit sans pesanteur, soit CA la direction du centre
dans un tems où le cercle est enfoncé de la quantité
Oa, en sorte que EM soit la surface commune qui
sépare les deux milieux; & supposons que cet enfoncement
EaM est encore assez petit pour que le
point E se trouve sur le quart de cercle AB; il est
clair, 1°. que les arcs AM, AH, aussi - bien que les
arcs BE, be, étant égaux & dans le même fluide,
& semblablement posés de part & d'autre de CA,
l'impression du fluide sur ces arcs ne peut donner
d'impulsion au centre C, que suivant GN directement
opposée à CA. 2°. Les arcs EM, eH, étant
de même égaux, & semblablement posés de part &
d'autre de CA, mais dans des fluides différens; il
s'ensuit que puisqu'on suppose le fluide où est l'arc
EM plus résistant que celui où est l'arc cH, l'effort
suivant Cb qui resulte de l'impression du fluide sur
l'arc EM, l'emportera sur l'effort suivant CB qui resulte
de l'impression du fluide sur l'arc eH. Le centre
C sera donc poussé suivant Cb, & comme sa tendance
est en même tems suivant CA, l'action conjointe
de ces deux forces lui fera décrire l'arc ou la petite
ligne Ci; d'où l'on voit que la direction CA du centre
C doit s'écarter continuellement de la ligne Ca,
perpendiculaire à la surface des deux fluides, au
moins tant que le point E est sur le quart du cercle
AB.
On voit donc que tant que le point E est sur le
quart du cercle AB, la direction CA du centre C
s'éloigne toujours de la perpendiculaire Ca: d'où il
s'ensuit qu'à mesure que le cercle s'enfonce. le point
A monte, aussi - bien que les points E, M, & le
point B descend; donc le point E & le point B doivent
se rencontrer. Lorsque le point E & le point
B se sont rencontrés, le centre C doit continuer à se
mouvoir sur une ligne courbe: car il est aisé de voir
que la force suivant Cb continuera de l'emporter sur
la force suivant CB, (fig. 52. n°. 3. méch.) & il est
bon de remarquer en passant, qu'on ne doit plus
avoir alors égard à la résistance faite aux arcs B E, be,
qui par leur position sont à couvert de l'impulsion
du fluide; donc le point B descendant toujours vers
a, les points E, M, montent vers D, en même tems
que le point b. Or cela posé, il peut arriver trois cas
différens.
1°. Si le point M (fig. 52. n°. 4.) rencontre le
point b avant que d'arriver en D, c'est - à - dire avant
que le cercle soit enfoncé tout - à - fait, il est visible
qu'à l'instant de cette rencontre, l'effort suivant Cb
deviendra nul, puisque le cercle présentera au nouveau
fluide une moitié entiere BAb partagée en deux
également par la direction CA; le centre C ira donc
en ligne droite, au - moins pour cet instant; mais dans
les instans suivans, le cercle continuera de présenter
une moitié entiere au fluide, comme il est aisé de
le voir; donc le centre continuera d'aller en ligne
droite; donc dans ce cas - ci, le cercle cessera de décrire
une courbe avant que d'être enfoncé tout - à - fait;
d'où il s'ensuit que la direction CA, dans le nouveau
fluide, étant donnée, on pourra déterminer aisément
quelle étoit la quantité de l'enfoncement du
cercle lorsqu'il a cessé de décrire une courbe; il ne
faudra pour cela que mener BCb perpendiculaire à
CA, & du point b la ligne bO perpendiculaire à la
verticale DCa; l'abscisse Oa exprimera la quantité
de l'enfoncement qu'on cherche.
2°. Si les points E, M, arrivent en D précisément
au même instant que le point b, alors il est vrai
que le centre C décrit une courbe pendant tout le
tems que le cercle s'enfonce; mais on voit aussi que
le cercle ne s'enfonce dans le nouveau fluide, que de
la quantité précise de son diametre, & qu'il décrit
après son immersion, une ligne droite parallele à
la surface qui sépare les deux fluides.
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