ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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seroient rachetés pour un certain prix; c'étoit cinq sicles pour les garçons, & trois pour les filles. Voyez Sicle.

Purification de la sainte Vierge

Purification de la sainte Vierge, fête solemnelle que l'église romaine célebre tous les ans le 2 de Février, en mémoire de ce que la sainte Vierge, par humilité, se présenta au temple pour satisfaire à la loi de Moïse, dont nous avons parlé dans l'article précédent. On la nomme encore la fête de la présentation de Jésus Christ & la chandeleur. Voyez Chandeleur.

Quelques - uns ont écrit que cette sête fut instituée sous l'empire de Justinien, l'an 542, à l'occasion d'une grande mortalité qui emporta cette année là presque tous les habitans de Constantinople; mais on croit communément qu'elle est plus ancienne, & que ce prince ne fit qu'en fixer le jour au second Février, & ordonner qu'on la célébreroit d'une maniere uniforme dans tout l'empire. C'est la premiere fête de la Vierge qui ait été de précepte pour la cessation des oeuvres serviles. Elle l'étoit dejà en France du tems du roi Pepin. Bollandus & Baillet, vies des saints.

Purification des trompettes

Purification des trompettes, (Hist. anc.) tubilustrium, étoit une fête chez les anciens romains. On appelloit ainsi le jour auquel ils faisoient la purification de leurs trompettes sacrées, & la cérémonie de cette purification s'appelloit de même, & se faisoit le cinquieme & le dernier jour de la fête de Minerve. Cette derniere fête s'appelloit quinquatrus ou quinquatria, & on la célébroit deux fois par an.

Ce mot est composé de tuba, trompette, & de lustro, je purifie.

Purification

Purification, (Chimie.) opération chimique qui consiste à séparer d'un corps des substances étrangeres, auxquelles il n'étoit mêlé que superficiellement ou aggrégativement. C'est par cette derniere circonstance que la purification differe de la séparation chimique proprement dite. On purifie le nitre, par exemple, en le séparant de certains autres sels confondus ou constitués dans une espece d'aggrégation avec lui. Cette opération se fait par le moyen de la crystallisation; car les crystaux distincts & bien formés de nitre, n'admettent point de ces sels, dont les uns, tels que le nitre à base terreuse, & le sel marin à base terreuse, sont incapables de crystallisation, & un autre, savoir, le sel marin crystallisé dans d'autres circonstances que le nitre. La rectification, la filtration, la despumation, la clarification, sont des especes de purification. Voyez ces articles.

La purification des sujets pharmaceutiques s'appelle dépuration. Voyez Dépuration. (b)

PURIM

PURIM, s. m. nom qui en hébreu signifie sorts, & que les juifs modernes donnent à une de leurs fêtes qu'ils célebrent en mémoire d'Esther, parce que cette reine empêcha que les Juifs captifs à Babylone, ne fussent entierement exterminés par Aman. Ils ont ainsi appellé cette fête à cause des sorts dont il est fait mention dans le ix. chap. du livre d'Esther. Leon de Modene, dans son traité des cérémonies des Juifs, part. III. chap. x. dit que cette fête dure deux jours, dont le premier est le plus solemnel, & est précédé d'un jeûne. Pendant ces deux jours tout travail ou négoce est interdit. On lit le premier jour tout le livre d'Esther. Pendant la lecture les auditeurs, lorsqu'on prononce le nom d'Aman, frappent des mains en signe de malédiction. On fait ce jour - là de grandes aumônes en public; les parens s'envoient réciproquement des présens; les écoliers en font à leurs maitres; les chefs de famille à leurs domestiques, &c. Enfin la fête est signalée par des festins & d'autres marques de joie, à l'imitation de ce qui est rapporté au dernier chapitre du livre d'Esther, qu'en reconnoissance de leur délivrance, les Juifs firent des banquets, s'envoyerent des présens l'un à l'autre, & des dons aux pauvres. Le second jour se passe en un festin que chacun s'efforce de rendre le plus splendide qu'il lui est possible.

PURISTE

PURISTE, s. m. (Gramm.) on nomme puriste, une personne qui affecte sans cesse une grande pureté de langage. Ces sortes de gens, dit la Bruyere, ont une fade attention à ce qu'ils disent, & l'on souffre avec eux dans la conversation de tout le travail de leur esprit; ils sont comme paitris de phrases, & de petits tours d'expression, concertés dans leur geste & dans tout leur maintien; ils ne hasardent pas le moindre mot, quand il devroit faire le plus bel effet du monde; rien d'heureux ne leur échappe; rien chez eux ne coule de source & avec liberté: ils parlent proprement & ennuyeusement; ils sont puristes. (D. J.)

PURITAINS

PURITAINS, s. m. pl. (Hist. ecclés. mod.) c'est ainsi que l'on nomma en Angleterre les partisans d'une secte de la religion protestante, qui faisoit profession d'une plus grande pureté que les autres dans la doctrine & dans les moeurs, & qui sous ce prétexte, se livra à toute la fureur & les excès que le fanatisme puisse inspirer. Henri VIII. en se séparant de l'église romaine, avoit conservé presque tous les dogmes que cette église enseigne, ainsi que la plus grande partie des rits & des cérémonies que son culte prescrit. Sous Edouard VI. son fils, les ministres qui gouvernoient durant la minorité de ce ce prince, favorisant les opinions de la réforme, firent que la religion anglicane s'éloigna encore davantage de la foi catholique. Sous le regne de Marie, qui en conservant l'ancienne religion, avoit adopté les maximes sanguinaires de Philippe II. son époux, on chercha à rétablir par le fer & par le feu la religion primitive de l'Angieterre, qui avoit été considérablement altérée sous les regnes précédens. Les violentes persécutions de Marie obligerent un grand nombre de ceux qui avoient embrassé les nouvelles opinions, à chercher un asyle dans les pays étrangers. Là ils eurent occasion de fréquenter les sectateurs de Calvin & de sa réforme. La reine Elisabeth étant montée sur le trône, changea toutes les mesures prises par sa soeur pour le rétablissement de la religion catholique. Cette princesse accorda toute sa protection aux Protestans; elle persécuta les Catholiques sans cesser pour cela de conserver un grand nombre de leurs cérémonies, ainsi que la hiérarchie des évêques, l'habillement des prêtres, &c. Alors les Protestans qui pendant le regne de Marie s'étoient retirés en France, à Genève & dans les Pays - bas, retournerent dans leur patrie, & y rapporterent avec eux les sentimens de Calvin, & le zele que la nouveauté inspire aux partisans d'une secte. Quelques écossois revinrent aussi dans leur pays, & y apporterent leurs opinions & leur fanatisme. Le plus bouillant de ces zélateurs écossois s'appelloit Jean Knox. Ce prédicateur insolent s'éleva avec une furie incroyable contre la fameuse reine Marie Stuart, qui professoit la religion catholique. Il ne lui donnoit d'autre nom que celui de Jezabel. Il cherchoit à soulever les peuples contre le gouvernement de cette princesse; & cet apôtre fougueux, rempli de la lecture de l'ancien Testament, où il n'avoit puisé que l'indocillité & l'intolérance du peuple juif, ne rappelloit à ses auditeurs que les exemples d'Agag roi des Amalécites, tué par Samuël, des prêtres de Baal, égorgés par le prophete Elie, &c. Secondé par d'autres fanatiques aussi pervers que lui, & par des enthousiastes qui prenoient le ton des prophetes, Jean Knox parvint à allumer le zele féroce de ses compatriotes. Il fut cause de tous les malheurs de la reine d'Ecosse. Ils ne finirent que par la catastrophe sanglante qui lui fit perdre la tête sur un échafaud.

En Angleterre les Puritains n'avoient pas moins page n="582"> de fanatisme que leurs freres d'Ecosse, mais le gouvernement rigoureux de la reine Elisabeth, jalouse de ses prérogatives, ne leur permit point de l'exercer. Cette princesse alarmée des entreprises audacieuses des nouveaux sectaires, dont les opinions devenoient dangereuses pour son trône, crut devoir les réprimer. Peut être l'eût - elle fait efficacement si ces fanatiques n'eussent trouvé parmi ses ministres des protecteurs cachés, qui paroient les coups que l'autorité vouloit leur porter. L'animosité de ces nouveaux sectaires contre la religion catholique, faisoit qu'ils ne trouvoient point la religion établie en Angleterre, assez éloignée de celle du pape. Ils appelloient cette derniere la religion de l'antechrist, la prostituée de Babylone, &c. L'ordre des évêques leur paroissoit odieux, il n'étoit à leurs yeux qu'un reste du papisme; ils condamnoient l'usage du surplis dans les ecclésiastiques; la confirmation des enfans; le signe de la croix dans le baptême; la coutume de donner un anneau dans les mariages; l'usage de se mettre à genou en recevant la communion; celui de faire la révérence en prononçant le nom de Jesus, &c. Tels étoient les objets de la haine des puritains. Ils sont bien propres à nous faire voir à quel point les plus petites cérémonies peuvent échauffer l'esprit des peuples, lorsqu'elles donnent matiere aux disputes des Théologiens.

Persécuter une secte, c'est la rendre intéressante. Si Marie n'eût point tourmenté les Protestans, il n'y eût peut être jamais eu de puritains en Angleterre. Lorsqu'ils y revinrent sous Elisabeth, ils furent regardés ocmme des confesseurs de la foi; ils ne tarderent point à faire des prosélytes, leur nombre augmenta journellement. Enfin sous les regnes suivans ils se rendirent formidables au souverain & à la religion établie dans le royaume. Charles I. en qualité de chef suprème de l'église anglicane, ayant voulu établir l'uniformité du culte en Ecosse comme en Angleterre, rencontra dans les puritains un obstacle invincible à ses desseins. Ces sectaires aveuglés par leur zele fougueux, exciterent dans la Grande Bretagne des guerres civiles qui l'inonderent du sang de ses citoyens. Des ambitieux profiterent de l'égarement dans lequel le fanatisme avoit jetté les peuples; ils mirent le comble à ces désordres par le supplice du roi, que Cromwel & ses adhérens firent périr sur un échafaud. Tels sont les effets de la persécution & du fanatisme; telles sont les suites de l'importance que les souverains mettent dans les disputes théologiques. Elles entraînent presque toujours des animosités si cruelles qu'elles menacent de ruine les états les plus puissans. La mort de Charles I. fit tomber les Anglois sous la tyrannie de Cromwel. Cet usurpateur prit le titre fastueux de protecteur de la nation. Après le rétablissement de Charles II. le pouvoir des puritains qui avoient causé tant de maux à leur patrie, fut entierement anéanti. Ils sont connus aujourd'hui sous le nom de presbytériens, & quoiqu'ils n'admettent ni l'hiérarchie épiscopale, ni le surplis, ils sont maintenant sujets paisibles d'un état que leurs prédécesseurs ont ébranlé.

PURLIEU

PURLIEU, s. m. terme de Jurisprudence angloise, composé, comme l'on voit, des deux mots françois pur & lieu, est un morceau de terre contigu à une fôrêt royale à laquelle il avoit été joint par ordonnance d'un roi, mais de laquelle un autre roi postérieur l'a démembré, pour en faire jouir ceux à qui il en a octroyé la possession franchement & librement, & sans être assujettis aux lois & ordonnances concernant les forêts. Voyez Forêt.

On définit le purlieu une espace de terre joignant une forêt, déterminé par des bornes invariables qui servent simplement de monument de ce qu'il a été autrefois; lequel autrefois a fait partie de la forêt voisine, mais en a été depuis séparé après un acte de bornage préalablement fait pour distinguer la nouvelle forêt d'avec l'ancienne. Voyez Bornage.

Voici comment s'introduisirent les purlieux: Henri II. roi d'Angleterre, à son avénement à la couronne, prit tant tant de goût pour les forêts, que non content de celles qu'il trouva toutes plantées, quoiqu'en assez grand nombre & assez vastes, il commença à en aggrandir plusieurs, & y enclava les terres de ses sujets qui y étoient contiguës. Voyez Enforester.

Richard I. son successeur, bien loin de rétablir les forêts de son domaine dans leurs anciennes limites, leur donna encore plus d'étendue; & les choses resterent dans ce dernier état jusqu'à l'an 17 du roi Jean, que, la lésion étant notoire & indisposant toute la nation, les nobles & les plus notables sujets le supplierent de desenforester toutes les terres que ses prédécesseurs, que nous venons de nommer, & lui - même avoient enclavées dans leurs forêts; & le roi, après beaucoup de sollicitations & d'instances, prit enfin sur lui de signer & de sceller les articles qu'on lui demandoit touchant la liberté des terres, lesquels se trouvent la plûpart dans l'ordonnance des sorêts. Voyez Forêt.

En conséquence on fit choix de plusieurs nobles, au nombre de vingt - cinq, pour veiller à ce que l'octroi desdites franchises accordées & confirmées par le roi, sortît son plein & entier effet.

Les choses étoient dans cet état lorsque le roi Jean mourut. Henri III. lui ayant succédé, on lui fit les mêmes instances qu'à son prédécesseur. Henri, pour terminer cette affaire, nomma des commissaires à l'effet de distraire les nouvelles forêts d'avec les anciennes; il en fut dressé un état, & en conséquence beaucoup de bois & de terres furent desenforestées, avec faculté aux propriétaires de les convertir en terres labourables. Voyez Desenforester.

Cette ordonnance rendue, on arpenta quelquesunes des terres nouvellement enforestées, & l'on dressa des procès - verbaux à l'effet de constater à perpétuité quelles terres étoient d'anciennes forêts, & quelles étoient des forêts neuves. Cependant il paroit que la plûpart des terres nouvellement enforestées subsisterent en cet état pendant tout le regne d'Henri III.

Sous Edouard I. nouvelles supplications furent faites; & le nouveau roi nomma trois évêques, trois comtes & trois barons, à l'effet de faire & continuer les visites & recherches nécessaires, & en faire ensuite leur rapport à la cour de chancellerie, pour être en conséquence les anciennes forêts distinguées & fixées par des bornes invariables, à l'effet de constater pour toujours leur ancienneté.

Le roi fit aussi séparer des anciennes forêts les bois & les terres nouvellement enforestées, & en fit rapporter à la chancellerie un état par tenans & aboutissans, à l'effet de constater aussi à perpétuité la qualité de ces dernieres.

Voilà donc quelle a été l'origine des purlieux; car tous les bois & les terres qui avoient été enforestés par Henri II. Richard I. & le roi Jean, & qui par un bornage furent ensuite distingués des anciennes forêts, commencerent à s'appeller purlieux, c'est - à - dire lieux séparés des forêts anciennes par le bornage.

Mais quoique les terres nouvellement enforestées fussent distraites des anciennes forêts par le bornage, & rendus purlieux, elles ne l'étoient pas à l'égard de toutes les personnes; car en vertu de l'ordonnance des forêts, si le roi avoit enforesté les bois ou les terres de quelques - uns de ses sujets au préjudice des propriétaires, ces terres devoient être desenforestées sans délai, c'est - à - dire seulement en ce qui concernoit ceux à qui appartenoient les bois & les terres, lesquels pourroient comme propriétaires couper & abattre leurs bois selon leur bon plaisir, & sans en

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