ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 13:595

gle. La somme de ces surfaces donnera celle de la pyramide.

La surface externe d'une pyramide droite, qui a pour base un polygone régulier, est égale à la hauteur d'un des triangles qui la composent, multipliée par la circonférence entiere de sa base.

Représenter une pyramide sur un plan. Représentez la base, par exemple, le triangle ABC (si l'on veut une pyramide triangulaire) sans exprimer le côté AB, que l'on suppose n'être point visible. 2°. Construisez sur AC & CB les triangles ADC & CBD, ensorte qu'ils se rencontrent en quelque point déterminé, par exemple en D; menez les lignes AD, CD, BD, & vous aurez la représentation de la pyramide triangulaire ADBC.

Construire une pyramide avec du carton. Supposons, par exemple, que l'on veuille une pyramide triangulaire. 1°. Décrivez, avec le rayon AB, un arc BE, fig. 79. & appliquez dessus trois cordes égales BC, CD & DE; 2°. construisez sur CD un triangle isoscele DFC, & menez les lignes AD & AC. Découpez ce carton suivant le contour de la figure, en pliant le carton suivant les lignes AC, AD, ensorte que AB & AE se joignent, & vous aurez une pyramide.

Pyramide tronquée, voyez Tronqué. Chambers. (E)

Pyramide

Pyramide, (Hydr.) est dans une fontaine une tige commune à plusieurs coupes de marbre, de pierre ou deplomb, qui vont en diminuant, & se terminent par un bouillon qui tombe sur la coupe du sommet, d'où il se répand sur les inférieures en formant des nappes jusques dans le bassin d'en - bas. (K)

Pyramide

Pyramide, instrument de Chirurgie; piece essentielle du trépan couronné. Voyez Trépan. (Y)

Pyramide de Porsenna

Pyramide de Porsenna, (Ant. rom.) ancien monument, en Italie, dans l'Etrurie, près de la ville de Clusium. Porsenna, roi d'Etrurie, fut, selon Varron, enterré hors de la ville de Clusium. On lui dressa un monument de pierre quarré. Chaque côté étoit de trois cens piés, & la hauteur de cinquante. Au - dessous de la base il y avoit un labyrinthe, dont on ne pouvoit sortir. Au haut on voyoit cinq pyramides, quatre sur les angles & une au milieu: elles avoient 75 piés par en - bas, 150 de hauteur, & finissoient en pointe. Sur le sommet étoit un cercle de bronze, auquel on avoit attaché une chaîne, qui portoit des sonnetes qu'on entendoit au moindre vent; ce qui ressembloit au bruit que faisoient les chaudrons de la forêt de Dodone. Enfin, Varron ajoute que sur chacune de ces plaques de bronze il y avoit quatre pyramides qui portoient un second plan, sur lequel étoient cinq autres pyramides, dont il ne donne point la hauteur. (D. J.)

Pyramide

Pyramide, (Archit.) on nomme ainsi tout monument qui a une large base quarrée, & qui aboutit en pointe; telle est la pyramide de Cestius, & les pyramides d'Egypte dont on parlera dans les articles suivans. Les pyramides qui sont fort étroites par le bas, se nomment aiguilles ou obélisques. Voyez Obélisques. (D. J.)

Pyramide de Cestius

Pyramide de Cestius, (Antiq. rom.) Cette pyramide qu'on voit à Rome, est un monument singulier par son antiquité & par ses peintures. On érigea ce monument pour servir de mausolée à C. Cestius, l'un des sept officiers qu'on nommoit épulons ou traiteurs des dieux.

Elle est quarrée, & finit en pointe aiguë. Sa hauteur est de six vingt piés, & sa plus grande largeur de quatre - vingt - quatorze. La masse du monument est de brique, mais il est tout revêtu de marbre blanc. On entre dans ce mausolée par un passage bas & étroit, qui en traverse l'épaisseur jusqu'au milieu: là on trouve une petite chambre voûtée, longue de dix<cb-> neuf piés, large de treize, & haute de quatorze. Cette chambre est enduite d'un stuc blanc & poli, sur lequel on voit encore quelques figures de femmes, plusieurs vases, & d'autres ornemens. Une de ces figures tient un vase dans lequel les uns mettent de l'eau lustrale: d'autres du vin; une autre figure a de grandes flutes.

On est partagé sur le sujet de ces peintures; les uns veulent que ce soit des préparatifs de funérailles, & d'autres que ce soit un banquet: ce qui semble favoriser ce dermer sentiment, c'est que les figures sont habillées de diverses couleurs: ce qui ne s'accorde pas avec les cérémonies des funérailles qu'on pratiquoit sous Auguste, tems auquel on conjecture que Cestius vivoit: au reste, ces peintures sont en détrempe, & il y a des endroits qui ont encore beaucoup d'éclat: ce fut Alexandre VII. qui répara cette pyramide en 1673. (D. J.)

Pyramides d'Egypte

Pyramides d'Egypte, (Antiq. d'Archit. égypt.) regum pecunioe otiosa ac stulta ostentatio, selon la définition de Pline.

En effet, quoique ce soit un ouvrage prodigieux d'architecture, c'est le plus inutile que les hommes ayent jamais exécuté; cependant comme ce monument est le plus célebre de l'antiquité, que tous les historiens en ont parlé avec admiration, qu'il subsiste encore de nos jours, du moins en partie, & que nos voyageurs modernes, Thevenot, le Brun, Gréaves, le pere Vansleb, Gemelly & autres ont été exprès sur les lieux pour le décrire & le mesurer, il convient d'entrer ici dans des détails un peu étendus sur ces fameuses pyramides.

Les anciens tombent tous d'accord qu'elles ont été bâties, pour servir de tombeaux à ceux qui les ont élevées: Diodore de Sicile & Strabon le disent clairement: les Arabes le confirment, & le tombeau qu'on voit encore aujourd'hui dans la plus grande pyramide, met la chose hors de doute.

Si l'on cherche la raison qui porta les rois d'Egypte à entreprendre ces grands bâtimens, Aristote insinue que c'étoit un effet de leur tyrannie: Pline pense qu'ils les ont élevées en partie par ostentation, & en partie pour tenir leurs sujets occupés, & leur ôter les occasions de penser à quelque révolte. Mais, quoique ces raisons puissent y être entrées pour quelque chose, on croit trouver la principale dans la théologie même des Egyptiens. Servius, en expliquant cet endroit de Virgile,

animamque sepulcro Condidimus. assure que les Egyptiens croyoient que l'ame demeuroit attachée au corps, tant qu'il restoit en son entier; ces peuples, dit ce savant commentateur, embaument leurs corps, afin que l'ame ne s'en sépare pas sitôt, pour passer dans un autre corps. C'est pour conserver les corps incorruptibles, qu'ils avoient inventé ces précieuses compositions dont ils les embaumoient, & qu'ils leur ont bâti de superbes monumens plus magnifiques que tous leurs palais. Ce fut par cette même raison, que les rois de Thebes en éleverent de pareils qui ont bravé tant de siecles; & Diodore de Sieile nous apprend qu'il paroissoit par les commentaires sacrés des Egyptiens, qu'on comptoit quarante - sept de ces superbes tombeaux, mais qu'il n'en restoit plus que dix - sept du tems de Ptolomée Lagus. Ces tombeaux que vit Strabon, proche de Syene dans la haute Egypte, avoient été bâtis pour la même fin.

Long - tems après le regne des premiers rois de Thèbes, ceux de Memphis s'étant trouvés les maîtres, & ayant la même croyance sur la résidence des ames auprès des corps, éleverent ces superbes pyramides, qui sont encore aujourd'hui l'admiration de

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.