ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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sance, il fut exposé par sa nourrice qui étoit fille, & qu'une premiere faute n'avoit pas rendu plus sage. Frappée de ce qu'elle avoit à craindre dans cet état, elle disparut après avoir porté l'enfant sur un fumier, où il passa toute la nuit. Heureusement c'étoit dans la belle saison; on le retrouva le lendemain en bonne santé; & comme son corps étoit formé par les graces, l'enfant devint après cette avanture encore plus cher à ses parens. Il fit ses études à Paris, & s'est illustré dans les lettres, dans l'église, dans le sacré college, & dans plusieurs négociations.

Etant envoyé en Pologne en 1694, il y devint un objet d'admiration & de crainte. Orné des dons du corps & de l'esprit, aimable courtisan, génie agréable, beau parleur, politique délié plus que profond, il n'étoit venu que pour l'ambassade, & on l'eût pris pour le premier ministre de Pologne. Avant son arrivée, les Allemands primoient à la cour; les François prirent le dessus. Il étoit de tous les conseils secrets; & pendant que le roi étoit obligé de penser à sa santé, il s'enfermoit souvent avec la reine. Les femmes & les courtisans oisifs en plaisantoient, sans penser que la reine avoit renoncé aux foiblesses des femmes pour les passions des hommes.

Quoi qu'il en soit, sa négociation ne réussit pas, & à son retour le roi l'exila pour quelque tems dans son abbaye de Bonport. Etant rentré en grace, il fut employé dans des négociations à la cour de Rome, & ensuite il fut nommé plénipotentiaire aux conférences d'Utrecht. Durant la régence, le cardinal de Polignac fut exilé dans son abbaye d'Anchin, d'où il ne fut rappellé qu'en 1721. Il mourut à Paris en 1741 âgé de 80 ans, membre de l'Académie françoise, de celle des Sciences, & de celle des Belles - lettres.

Il aima toujours les beaux Arts & les Sciences. Il paroît dans son anti - Lucrece, aussi bon poëte qu'on peut l'être dans une langue morte. Malheureusement pour lui, en combattant Lucrece, il attaqua Newton. M. de Bougainville, secrétaire de l'academie des Belles Lettres, a donné une traduction françoise de ce poëme du cardinal de Polignac; mais déja peu de physiciens lisent le poëme même. Le Chevalier de Jaucourt.

PUY DE LA CONCEPTION

PUY DE LA CONCEPTION, s. m. (Hist. de l'ac. de Rouen.) elle a donné ce nom à une tribune élevée, sur laquelle on lisoit les pieces composées en l'honneur de l'immaculée conception de la sainte Vierge, & qui étoient couronnées par l'académie de ce nom à Rouen. Le mot puy vient de PO/DION, qui signifie appui, saillie, ou perron. Les premieres pieces qui furent présentées sur ce puy n'étoient que des chants royaux ou des ballades, que l'on appella palinods. Voyez Palinod.

PUY - DE - DOME

PUY - DE - DOME, (Géogr. mod.) montagne de France en Auvergne, & la plus haute de la province. Elle a 810 toises de haut. M. Pascal y fit ses expériences sur la pesanteur de l'air.

PUY - LAURENS

PUY - LAURENS, (Géogr. mod.) petite ville aujourd'hui bourg de France au Languedoc, dans le Lauragais, au diocèse de Lavaur. Cette petite ville fut érigée en duché par Louis XIII. en faveur de la niece du cardinal de Richelieu. Les calvinistes en ont été longtems les maîtres: ils y avoient érigé une académie qui a subsisté jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes. Long. 19. 40. lat. 43. 35.

PUY - L'EVÊQUE

PUY - L'EVÊQUE, (Géogr. mod.) petite ville, ou plûtôt bourg de France dans le Quercy, élection de Cahors. Long. 18. 54. lat. 44. 36.

PUY - NOTRE - DAME, ou PUY - EN - ANJOU

PUY - NOTRE - DAME, ou PUY - EN - ANJOU, (Géogr. mod.) petite ville ou bourg de France dans l'Anjou, à une lieue sud - ouest de Montreuil - Bellay, quatre de Saumur, & soixante - trois de Paris. Il y a un chapitre fondé par le roi Louis XI. composé d'un doyen & de douze chanoines. Long. 17. 20. latit. 47. 8.

PUY, St. Martin du

PUY, St. Martin du (Géogr. mod.) petite ville, ou plûtôt bourgade du Nivernois, sur les confins de la Bourgogne.

Magdelenet (Gabriel) poëte latin & françois, naquit dans ce bourg en 1587, & mourut à Auxerre en 1661, âgé d'environ 74 ans, sans avoir été marié. Il s'attacha principalement à la poésie latine, où il s'est acquis de la réputation par la correction de ses vers; mais on n'a de lui qu'un fort petit volume de poésie sous ce titre: Gabrielis Magdeleneti carminum, libellus, Paris 1662 in - 12, contenant 124 pages; ce ne sont presque que des vers lyriques bien travaillés & bien limés, mais sans feu, sans étincelle de génie, & presque tous à la louange de Louis XIII, de Louis XIV, & de leurs ministres. L'auteur étoit sur sa personne comme dans ses vers, toujours propre en linge, en habits, & dans tout ce qui regardoit le soin de sa figure, sans affectation néanmoins, & sans airs.

PUYCERDA

PUYCERDA, (Géog. mod.) en latin du moyen âge, podium Ceretanum, ville d'Espagne dans la Catalogne, capitale de la Cerdaigne, entre les rivieres de Ségre & de Carol, au pié des Pyrénées, dans une belle plaine, à 21 lieues au couchant de Perpignan, & à 20 au nord - ouest de Barcelone; elle est fortifiée, & a des eaux minerales. Long. 19. 25. lat. 42. 36.

PYANEPSIES

PYANEPSIES, s. f. pl. (Myth.) fête que célébroient les Athéniens dans le mois appellé chez eux Pyanepsion, qui selon le plus grand nombre des critiques, étoit le quatrieme mois, & répondoit à la fin de Septembre & au commencement d'Octobre. Voy. Fête.

Plutarque rapporte l'institution de cette fête à Thésée, qui à son retour de Crete fit un sacrifice à Apollon de tout ce qui restoit de provisions dans son vaisseau, les mettant toutes dans une grande chaudiere, les faisant bouillir pêle - mêle, & s'en régalant avec ses six compagnons; coutume qui depuis fut observée religieusement lors de cette fête. Le scholiaste d'Aristophane dit que ce fut pour acquitter un voeu qu'il avoit fait à Apollon dans une tempête.

M. Baudelot écrit ce mot par u, puanepsia, & dit que cette fête fut instituée en mémoire de l'heureux retour de Thésée après la défaite du Minautaure. Voyez Minautaure.

Les auteurs grecs ne sont pas d'accord sur l'origine & la signification du mot pyanepsion, qui a donné le nom à cette fête. Harpocration l'appelle proeanopsia; il ajoute que selon d'autres, elle se nomme panopsia, parce que lors de cette fête, on voit tous les fruits en maturité. Hesgebius écrit pyanensia, & le fait venir de W=U/ANON, feve, & E)\YW, cuire, parce qu'à cette fête les Athéniens cueilloient leurs feves, & après en avoir fait cuire dans un grand vaisseau, en distribuoient à toute l'assemblée, en mémoire du repas que Thésée avoit fait avec ses compagnons à son retour de Crete. Dans cette même fête un jeune garçon portoit un rameau d'olivier, chargé d'olives de tous côtés, dans lequel étoient entortillés plusieurs flocons de laine, & le mettoit à la porte du temple d'Apollon comme une offrande.

PYANEPSION

PYANEPSION, (Calendrier d'Athènes.) mois attique, qui prit son nom de la fête en l'honneur d'Apollon, appellée pyanepsies. On n'est point d'accord si Pyanepsion est le quatrieme ou cinquieme mois des Athéniens, c'est - à - dire s'il répond au mois d'Octobre ou de Novembre. Scaliger est d'un avis, Pétau d'un autre, & Potter d'un troisieme. Le meilleur est de conserver le mot grec Pyanepsion, sans rien déterminer. (D. J.)

PYCNOCOMON

PYCNOCOMON, s. m. (Botan.) POKNO/KOMON; plante qui suivant Dioscoride, a ses feuilles semblables à celle de la roquette, mais rudes, épaisses, & plus

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