Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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AMPLIFIER. v. tr. Rendre ample. Amplifier
une nouvelle. Il amplifie toujours les choses.
Il amplifie tout ce qu'il dit.
Absolument, Il
amplifie toujours.

En termes d'Optique, il signifie Grossir, en
parlant des verres, des lunettes.

AMPLITUDE. n. f. Étendue considérable.
Amplitude de la nature.

Il se dit aussi, comme terme didactique,
de la Grandeur linéaire ou angulaire servant
à mesurer un phénomène. Amplitude d'une
oscillation. Amplitude du jet, d'un projectile.
L'intensité du son dépend de l'amplitude des
vibrations.

AMPOULE. n. f. Petite fiole renflée se
terminant en pointe. La sainte ampoule, Fiole
où l'on conservait l'huile qui servait à l'onction
des rois de France, dans la cérémonie du sacre.

Par analogie, il désigne des Appareils de
verre servant à l'éclairage, la lumière étant
produite par l'incandescence dans le vide de
fils dans lesquels circule un courant. Ampoule
électrique.

Il se dit aussi, en termes de Médecine, de
Petites tumeurs formées par des sérosités
accumulées sous l'épiderme. Il lui est venu
une ampoule à la main. Il a des ampoules, de
grosses ampoules aux mains, sous les pieds.

Il se dit encore, en termes de Botanique,
des Renflements qu'on observe sur la tige des
plantes aquatiques.

AMPOULÉ, ÉE. adj. Qui est enflé. Il ne
se dit qu'au figuré et seulement en parlant
des Paroles ou des écrits qui ont de l'exagération.
Discours ampoulé. Style ampoulé.
Vers ampoulé. Éloge ampoulé.

AMPUTATION. n. f. T. de Chirurgie. Action
d'amputer. Amputation d'un bras. Il n'a été
sauvé que par l'amputation de sa jambe. Les
chirurgiens opinèrent pour l'amputation.

AMPUTER. v. tr. T. de Chirurgie. Enlever,
à l'aide d'instruments tranchants, un membre,
une partie du corps. Amputer une jambe.

Par extension, Amputer un blessé. Son
participe passé s'emploie comme nom. Un
amputé,
Un homme qui a subi une amputation.

AMULETTE. n. f. Figure ou objet portatif
auquel on attache une confiance superstitieuse.
Porter une amulette sur soi pour se
préserver de la mort, des dangers, etc.

AMURE. n. f. T. de Marine. Manoeuvre,
cordage servant à fixer le coin d'une basse
voile opposé à celui qui est attaché à la vergue,
du côté du vent.

Avoir les amures à tribord, à bâbord, se dit
Quand la voilure est disposée pour recevoir
le vent par la droite ou par la gauche. On
dit de même Prendre les amures à tribord, à
bâbord; changer d'amures.

AMURER. v. tr. T. de Marine. Tendre,
raidir plus ou moins l'amure d'une voile, afin
de présenter celle-ci selon l'angle qu'elle doit
former avec le vent. Amurer une voile.

AMUSABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être amusé. Cet homme-là n'est plus
amusable.

AMUSANT, ANTE. adj. Qui amuse, qui
divertit. C'est un esprit amusant. C'est la personne
du monde la plus amusante. C'est un
homme d'une conversation amusante. Un livre
amusant. Une comédie amusante.

AMUSEMENT. n. m. Ce qui amuse. Doux
amusement. Amusement innocent. La musique
est pour lui un amusement et non pas une
occupation. On lui a procuré toutes sortes
d'amusements.

Il signifie quelquefois Perte de temps,
retardement. Pas tant d'amusement, allez
vite où je vous ai dit.

Il signifie aussi Tromperie, promesses trompeuses.
Tout ce que vous me dites là n'est qu'un
amusement. Je suis las de tant d'amusements.
Ce sens a vieilli.

AMUSER. v. tr. Divertir par des choses
agréables. En attendant le souper, on amusa
la société par un concert. C'est un homme qui a
l'art d'amuser agréablement ceux qui vont chez
lui. Amuser des enfants.

Il signifie aussi Repaître de vaines espérances.
Il l'amuse de belles paroles. Il y a trois
ans qu'il l'amuse de la sorte.

AMUSER signifie encore Occuper en faisant
perdre le temps. Amuser quelqu'un. Il ne faut
rien, il ne faut qu'une mouche pour l'amuser.
Il vous amuse pour vous tromper. Amuser
l'ennemi.

Prov. et fig., Amuser le tapis, Parler de
choses vaines et vagues, pour faire passer le
temps. Il sait amuser le tapis. C'est pour
amuser le tapis.
Cette locution signifie aussi
Dire beaucoup de paroles, dans une affaire,
sans arriver au fait. Pendant une heure il
n'a fait qu'amuser le tapis.

S'AMUSER signifie Prendre plaisir à quelque
chose. Je me suis beaucoup amusé à ce spectacle.

S'AMUSER À signifie S'occuper par simple
divertissement et pour ne pas s'ennuyer. Il
s'amuse depuis quelque temps à faire des expériences
de physique. C'est perdre son temps que
de s'amuser à faire des vers, quand on n'a
point de talent pour la poésie.

Fam., À quoi vous amusez-vous de parler
à un fou?
De quoi vous avisez-vous, etc.? On
dit aussi Ne vous amusez pas à le plaisanter,
il n'entend pas raillerie.

Prov. et fam., S'amuser à la moutarde,
S'arrêter à des bagatelles, à des choses inutiles.

S'amuser de quelqu'un, Se moquer de lui.

S'amuser de peu de chose, Trouver facilement
à se divertir, à se distraire.

Employé absolument, S'AMUSER signifie
quelquefois Perdre le temps. Ne vous amusez
pas, on vous attend. Il s'est amusé en route.

Il signifie encore Se livrer aux plaisirs. À
force de s'amuser, il a ruiné sa santé.

AMUSETTE. n. f. Petit amusement. Les
poupées sont des amusettes d'enfants. Il regarde
cela comme des amusettes. Ce n'est pour lui
qu'une amusette.
Il est familier.

AMUSEUR. n. m. Celui qui amuse. Il ne
s'emploie qu'avec une nuance défavorable.
Cet écrivain, avec tout son succès, n'est qu'un
amuseur.

AMUSOIRE. n. f. Moyen d'amuser, de distraire.
Cela n'est pas sérieux, ce n'est qu'une
amusoire.
Il est familier et très peu usité.

AMYGDALE. n. f. T. d'Anatomie. Chacune
des deux glandes, en forme d'amande, qui
sont aux deux côtés de la gorge, sous la
luette. Avoir les amygdales enflées. Enlever
les amygdales.

AMYGDALITE. n. f. T. de Médecine.
Inflammation des amygdales.

AMYGDALOÏDE. n. f. T. de Minéralogie.
Pierre qui, au milieu d'éléments d'une autre
nature, renferme des parties ayant la forme
d'une amande.

AMYLACÉ, ÉE. adj. T. didactique. Qui
ressemble à l'amidon. Fécule amylacée.

AN. n. m. Temps que met la terre à accomplir
une révolution autour du soleil et
qui se divise en douze mois. Après un an
entier. Après un an révolu. Au bout de l'an
il arriva que... Le premier jour de l'an. Le
nouvel an. L'an passé. L'an dernier. L'an
prochain. Il y a deux ans, trois ans, etc. Au
bout de cinquante ans. Il n'a pas encore vingt-
cinq ans accomplis. Il a dix ans de service.

AN tend de plus en plus à être remplacé
par son synonyme ANNÉE (Voyez ce mot). Il
n'existe plus que dans quelques expressions.

Dès ses jeunes ans, Dès sa première jeunesse.
Dans ses vieux ans, sur ses vieux ans,
Dans sa vieillesse. On dit quelquefois absolument
Les ans, L'âge en général. La fleur
des ans. Le poids, le fardeau des ans. L'injure,
l'outrage des ans.

Service de bout de l'an, ou simplement Bout
de l'an,
Le service qu'on fait dans une église
pour une personne, un an après sa mort.

L'an du monde; l'an de grâce, l'an du salut,
l'an de Notre-Seigneur, l'an de l'Incarnation,

Formules dont on se sert, suivant qu'on suppute
les temps par rapport à la création du
monde ou à la naissance de JÉSUS-CHRIST.

An premier, an deux, an trois, etc., se disait
particulièrement des Années de l'ère républicaine
des Français, commencée le 22 septembre
1792. La Constitution de l'an III, de
l'an VIII. Le 16 floréal an IV
ou de l'an IV.

Prov. et fam., Je m'en soucie, je m'en moque
comme de l'an quarante,
Cela m'est complètement
indifférent.

Le Jour de l'An, Le premier jour de l'an.

Bon jour et bon an. Façon de parler proverbiale
et populaire, employée pour saluer
les personnes, la première fois qu'on les voit,
dans les premiers jours de chaque année.

Bon an, mal an, Compensation faite des
mauvaises années avec les bonnes. Bon an,
mal an, ce pré lui rapporte tant de foin. Bon
an, mal an, sa terre lui vaut dix mille francs
de rente.

Par an, Chaque année. Sa terre lui rapporte
tant par an.

En termes de Jurisprudence, An et jour,
L'année révolue et un jour par delà. Prescription
de l'an et jour.

ANA. n. m. Terminaison empruntée à un
suffixe pluriel neutre latin et ajoutée au nom
d'un auteur pour indiquer un Recueil de ses
pensées détachées, de ses observations, de ses
bons mots, ou des pensées, des anecdotes qu'il
a recueillies. Le Ménagiana. Le Boloeana.

Il s'emploie souvent isolé, pour désigner
un Recueil de ce genre. C'est un ana. Défiez-
vous des faiseurs d'ana. Cela traîne dans tous
les ana.

ANABAPTISME. n. m. Doctrine hérétique
qui soutient qu'on ne doit pas baptiser les
enfants avant l'âge de raison, ou qu'à cet âge
il faut les baptiser de nouveau.

ANABAPTISTE. n. m. Celui qui est partisan
de l'anabaptisme.

ANACARDE. n. m. Fruit de l'anacardier.

ANACARDIER. n. m. T. de Botanique.
Arbre de la famille des Térébinthacées originaire
des Indes.

ANACHORÈTE. (CH se prononce K.) n. m.
Religieux qui vit seul dans un désert. Les
anachorètes de la Thébaïde. Un saint anachorète.
Un repas d'anachorète.

Il signifie par extension Celui qui vit loin
du monde. Ce savant est un anachorète. Il mène
une vie d'anachorète.

ANACHRONISME. n. m. Faute contre la
chronologie. Virgile s'est permis un anachronisme
en supposant Énée contemporain de
Didon.

Il se dit, par extension, de Toute erreur
qui consiste à attribuer des usages, des
idées, etc., aux hommes d'une époque où
ces idées, ces usages n'étaient pas encore
connus. Les peintres italiens ont fait beaucoup
d'anachronismes dans le costume. C'est un véritable
anachronisme que de prêter des discours
chevaleresques à un Athénien, à un Romain.

ANACOLUTHE. n. f. T. de Grammaire.
Tournure de phrase par laquelle on abandonne
une construction commencée pour en
prendre une autre.

ANACRÉONTIQUE. adj. des deux genres.
T. de Littérature. Qui a le ton, la manière des
pièces d'Anacréon, en parlant d'un certain

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