Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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familier: grand bien vous fasse: "Prenez-en tant que vous voudrez, et grand bien vous fasse. Volt. — On dit, faire du bien, en parlant des chôses, ou faire grand bien: on l'a vu plus haut. Mde. de Sévigné dit, en ce sens: faire bien.: "Les eaux lui font très-bien depuis six jours. Cela n' est pas aussi conforme à l'usage. — Faire bien, signifie mieux, ce qui est dans l'ordre, et convenable. "Ce morceau fait bien dans cet endroit; cette figûre dans ce tableau. "Cet adjectif fait très-bien devant le substantif, etc. Il est-là adverbe.
   En bien, adv. Changement en bien. Parler en bien de tout le monde. Cela ne me touche ni en bien, ni en mal.

BIEN


BIEN, adv. Qui sert à marquer un certain degré de perfection, d'avantage, de bonheur, etc. "Il se porte bien, il parle bien; tout va bien, etc. — Il signifie aussi, beaucoup, fort, extrêmement; il travaille bien, il mange bien; il y avait bien du monde, etc.
   Rem. 1°. BIEN est le seul adverbe de comparaison après lequel on mette l'article du, de l', ou des. On dit: beaucoup de monde, et bien du monde; peu d'argent, et bien de l'argent; plus ou moins de gens; et bien des gens, etc.
   2°. BIEN se met toujours après le verbe dans les temps simples, mais avec l'infinitif et les temps composés, il est mieux de le placer devant cet infinitif et le participe. "Il chante bien; il a bien chanté; il faut le bien faire, et non pas le faire bien; il a chanté bien.
   3°. BIEN, devant les adjectifs, régit quelquefois de et l'infinitif: "Vous êtes bien bon de vous gêner: "Tu es bien foible de t'afliger à cet excès.
   4°. BIEN, au comencement de la phrâse. Vaugelas le condamnait dans la prôse, mais il trouvait qu'il avait bone grâce en vers. On ne l'emploie plus que dans le style marotique.
   Bien est-il vrai qu'il parloit comme un livre.
       Ververt.
  Bien est-il vrai que par le temps mûri,
  D'autres leçons mon esprit s'est noûrri. Rouss.
  Bien le savez, Marot, mon maître cher.        Id.
  BIEN avec en et prendre, régit le datif, et est suivi de la conjonction que, ou de la prép. de. C'est la seule ocasion où il se mette à la tête de la phrâse dans la prôse.

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