Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Ils se sont ajustés ensemble pour cela, Ils se
sont concertés, ils sont convenus entre eux
des moyens à employer pour faire réussir
cette affaire. Ils ne sauront jamais s'ajuster,
Ils ne sauront jamais s'accorder, s'entendre.

Ajuster un différend, Le terminer à l'amiable.

Fig., Ajuster des passages d'un auteur qui
paraissent opposés,
Les concilier ensemble,
faire voir qu'ils n'ont qu'un même sens.
Comment ajusterez-vous ces passages opposés?

Fig., Cela s'ajuste mal au dessein que vous
avez,
Cela ne s'y accommode pas, n'y convient
pas.

AJUSTER signifie encore Mettre une chose
en état de bien faire son effet. Ajuster un
ressort. Ajuster une machine. Ajuster son fusil
pour tirer.

Ajuster son coup, Faire ce qu'il faut pour
frapper juste, pour atteindre au but. Il ajusta
son coup et blessa le sanglier. Ajuster un lièvre,
une perdrix, etc.
On dit encore absolument
Ajuster, Viser juste. Le gibier est parti trop
vite, je n'ai pas eu le temps d'ajuster.

Ajuster toutes choses pour quelque dessein,
Prendre des mesures pour en assurer la
réussite.

En termes de Manège, Ajuster un cheval,
Lui enseigner ses exercices. Il a ajusté son
cheval sur les voltes. Il l'a ajusté à toutes sortes
d'airs de manège.

AJUSTER signifie aussi Embellir par des
ajustements. Il a bien ajusté sa maison. Voilà
une chambre bien ajustée. Vous avez bien
ajusté votre cabinet, votre jardin.

Il s'emploie de même en parlant de la
Parure dans l'habillement, et alors il s'applique
principalement aux Femmes. Ses femmes de
chambre ne peuvent jamais venir à bout de
l'ajuster à son gré. Cette femme est deux heures
à s'ajuster.

S'AJUSTER signifie également S'habiller.
Il vieillit en ce sens.

Il s'emploie quelquefois ironiquement et
familièrement. Voilà votre habit bien ajusté,
vous voilà bien ajusté,
Vous êtes couvert de
boue, de poussière, vos vêtements sont déchirés.
On l'a bien ajusté, on l'a ajusté de toutes
pièces.

AJUSTEUR. n. m. T. d'Arts. Celui qui
assemble les pièces exécutées par d'autres.

En termes de Monnayage, il se dit de Celui
qui ajuste les monnaies.

AJUSTOIR. n. m. Petite balance où l'on
pesait et ajustait les monnaies avant de les
marquer et qu'on appelle maintenant TRÉBUCHET.

AJUTAGE. n. m. T. d'Arts. Tuyau court
qu'on adapte à un orifice d'écoulement pour
en accroître ou en modifier le jeu. Gros ajutage.
Petit ajutage. Ajutage à tête d'arrosoir.
Il faut mettre un plus gros, un plus petit
ajutage à cette fontaine. L'ajutage est trop
petit.
On dit aussi AJOUTOIR.

ALAISE. n. f. Osier ou jonc qui fixe une
jeune branche d'arbre.

Il désigne aussi une Planche emboîtée dans
une autre pour l'élargir.

Il désigne également un Drap plié que
l'on place sous un malade. On écrit aussi
ALÈSE.

ALAMBIC. n. m. Sorte de vaisseau, de
formes très variées, qui sert à distiller et dont
les pièces essentielles sont une cucurbite et
un chapiteau. Alambic de verre. Alambic de
cuivre. Alambic de terre. Le bec d'un alambic.
Le col d'un alambic. Il faut mettre cela à
l'alambic. Passer à l'alambic. Passer par
l'alambic.

Fig., Cette affaire a passé par l'alambic,
Elle a été examinée avec un grand soin, avec
une grande exactitude, elle a été discutée et
approfondie.

ALAMBIQUER. v. tr. Distiller. Il ne
s'emploie qu'au figuré. Alambiquer l'esprit,
s'alambiquer l'esprit, la cervelle,
Torturer
l'esprit, le rendre trop subtil.

Il s'emploie aussi comme verbe intransitif
et signifie Raffiner, subtiliser. Dans ces sortes
de matières, il ne s'agit pas d'alambiquer. Allez
au fait, sans alambiquer plus longtemps.

Esprit alambiqué, Qui aime à raffiner, à
subtiliser. Style alambiqué.

ALANGUIR. v. tr. Rendre languissant. Sa
maladie l'a tout alangui.

S'ALANGUIR signifie Devenir languissant.
En prenant de l'âge, il s'est beaucoup alangui.
Fig., Son style s'alanguit.

ALANGUISSEMENT. n. m. État d'une personne
rendue languissante. Elle tomba dans
un grand alanguissement.

Par extension, Alanguissement du corps,
Alanguissement de l'esprit.

ALARGUER. v. intr. T. de Marine. Se
mettre au large, s'éloigner de la côte ou de
quelque vaisseau. Il a vieilli.

ALARMANT, ANTE. adj. Qui alarme. Nouvelle
alarmante. Situation alarmante.

ALARME. n. f. Signal pour faire courir aux
armes ou pour appeler au secours. Chaude
alarme. Fausse alarme. Sonner l'alarme. Canon
d'alarme. Cloche d'alarme.

Il se dit d'une Émotion causée dans un
camp, dans une place de guerre, à l'approche
ou sur le bruit de l'approche des ennemis.
Donner l'alarme. L'alarme est au quartier, est
au camp. Les ennemis nous donnaient de fréquentes
alarmes.

Il se dit figurément de Toute sorte de
frayeur subite. Il a pris l'alarme bien légèrement.
Vous nous avez donné une alarme bien
chaude, bien des alarmes. Par cette nouvelle, il
a porté l'alarme dans toute la famille.

Prov. et fig., L'alarme est au camp, se dit
en parlant de Quelque chose qui met tout
d'un coup plusieurs personnes en éveil et en
émoi.

Il se dit aussi pour Inquiétude, souci,
chagrin, et, en ce sens, il s'emploie souvent
au pluriel. Il est toujours en alarme.
La présence de cet homme dans la ville la tient
en alarme. Il est dans de grandes alarmes,
dans de terribles alarmes, dans de continuelles
alarmes. Il n'est pas encore revenu de ses
alarmes. On vivait alors au milieu des
alarmes.

ALARMER. v. tr. Troubler, effrayer, à
propos d'un fait qui va ou qui peut se produire.
Il ne faut pas que cela vous alarme.
Il fut fort alarmé de cette nouvelle. Sa maladie
nous a bien alarmés. Il s'alarme sans cesse.
On croirait qu'il aime à s'alarmer. Je ne
m'alarme pas du bruit. Ne vous alarmez pas
de tous ces faux bruits.

Il signifie aussi Faire prendre inopinément
les armes à une garnison. Alarmer la garnison.

ALARMISTE. n. des deux genres. Celui,
celle qui se plaît à répandre des bruits alarmants.

ALATERNE. n. m. T. de Botanique.
Arbrisseau, espèce de nerprun, dont les
feuilles sont rangées alternativement le long
des tiges.

ALBÂTRE. n. m. Sorte de gypse d'une
pâte homogène, d'un grain fin, demi-translucide,
susceptible d'un beau poli, et qui
présente quelquefois des veines colorées. Albâtre
oriental. Vase d'albâtre. Blanc comme l'albâtre.
Albâtre naturel. Albâtre artificiel.

Fig., Un sein d'albâtre, Un sein extrêmement
blanc. On dit de même L'albâtre de
son sein.

ALBATROS. (On prononce l'S.) n. m.
T. de Zoologie. Genre d'oiseaux palmipèdes,
de la famille des Longipennes, qui habitent
les mers australes et qui sont très voraces.
L'albatros est le plus grand des oiseaux aquatiques.

ALBERGE. n. f. Sorte d'abricot dont la
pulpe est très adhérente au noyau. Un panier
d'alberges.

ALBERGIER. n. m. Arbre qui porte des
alberges.

ALBINISME. n. m. T. de Médecine.
Absence plus ou moins complète de pigment,
manifestée par une décoloration de la peau
et des cheveux qui sont presque blancs et
des yeux qui sont grisâtres ou rougeâtres.

ALBINOS. (On prononce l'S.) n. des deux
genres
. Celui, celle qui est atteint d'albinisme.
Les albinos ont les yeux tellement sensibles
qu'il leur est impossible de supporter
la lumière du jour.

ALBUGINÉ, ÉE. adj. T. de Médecine. Qui
est blanc, en parlant de certains tissus, de
certaines membranes. Tunique albuginée.
Fibre albuginée. La membrane albuginée de
l'oeil.

ALBUGINEUX, EUSE. adj. T. de Médecine.
Qui est blanchâtre.

ALBUM. (UM se prononce OME.) n. m.
Cahier ou registre destiné à recevoir des dessins,
des autographes, des photographies, etc.
Recueil de compositions reproduites par la
gravure. Écrire une pensée sur un album. Un
album de caricatures. Toute une époque revit
dans les albums de Gavarni.

Il signifie, en termes d'Antiquités romaines,
Tablettes de bois ou pan de mur blanchi
sur lesquels l'autorité faisait inscrire ce
qu'elle voulait faire savoir au public.

ALBUMINE. n. f. T. de Chimie. Blanc
d'oeuf ou Substance azotée de même nature
qu'on trouve dans diverses matières végétales
et animales. Albumine animale, végétale.

ALBUMINEUX, EUSE. adj. Qui contient
de l'albumine. Liquide albumineux. Substance
albumineuse.

ALBUMINOÏDE. adj. des deux genres. Qui
a les caractères de l'albumine.

Il s'emploie en termes de Chimie, comme
nom masculin, pour désigner les Substances
azotées, animales ou végétales.

ALBUMINURIE. n. f. T. de Médecine.
Maladie dans laquelle on émet des urines qui
contiennent de l'albumine.

ALCADE. n. m. Juge ou magistrat d'Espagne,
dont l'attribut distinctif est une longue
baguette blanche.

ALCAÏQUE. adj. des deux genres. T. de
Prosodie ancienne
. Il se dit d'une Sorte de
vers ou mètre grec qui fut inventé par Alcée
et adopté par les Latins. Un vers alcaïque.
Une strophe alcaïque.
Dans ce sens, il est
quelquefois nom masculin. Un alcaïque.

ALCALESCENT, ENTE. adj. T. de Chimie.
Qui devient alcalin.

ALCALI. n. m. T. de Chimie. Substance
qui a des propriétés chimiques analogues à
celles de la soude, c'est-à-dire qui bleuit
le tournesol rouge et se combine avec les
acides pour former des sels. Les anciens chimistes
ne connaissaient que trois alcalis, l'ammoniaque,
la potasse et la soude : ils nommaient
le premier alcali volatil, et les deux
autres alcalis fixes. Les alcalis ont la plus
grande tendance à s'unir avec les acides.

ALCALIN, INE. adj. T. de Chimie. Qui a
rapport aux alcalis. Caractère alcalin. Propriété,
réaction alcaline. Saveur alcaline. Substance
alcaline. Sel alcalin. Terres alcalines.

ALCALISER. v. tr. T. de Chimie. Faire
développer dans une substance les propriétés

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