Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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[Rézistance, té: 1re é fer. 3e lon. au 1er, é fer. au 2d.] 1°. Ne céder pas au choc, à l'impression. "Matière qui résiste au ciseau, viande dûre, et qui résiste au couteau. Des bottes qui résistent à l'eau. "Vieux château, qui a résisté jusqu'ici aux injûres du tems. = 2°. Faire éfort contre. "Résister aux énemis. "Ce cheval résiste au cavalier. Et sans régime. "Ce Comandant ne se rendit que quand il ne put plus résister. = 3°. S'oposer à; tenir ferme contre. "Résister à quelqu'un: Je lui ai résisté en face. "Résister à la grâce, à la volonté de Dieu. Résister à la tentation, aux passions, à l'adversité. = 4°. Suporter facilement la peine, le travail. "Il résiste à toutes les fatigues. "Ce malade est bien afaibli: s' il vient encôre un redoublement, il n'y résistera pas. = Et en parlant de quelque incomodité, comme fumée, mauvaise odeur, etc. on dit, qu'on n'y peut plus résister; l'endurer. "C'est un homme qui se vante, qui contredit toujours~, qui redit toujours la même chôse: il n'y a pas moyen d'y résister.
   Rem. On dit, résister à. Le Chev. Follard et Mde. de B... ont dit: résister contre. "Elle étoit en état de résister contre la Cavalerie. "Une Armée, contre laquelle Leicester étoit hors d'état de résister. C'est contre l'usage et l'analogie. = Ce verbe peut quelquefois régir la prép. à et l'infinitif. "Ces substances fournissent ce feu, tandis qu'elles résistent à en recevoir dailleurs. Journ. de Litt. = Santeul, dans une de ses lettres, lui fait régir la préposition de. "J'avois toujours résisté de vous faire ce présent. — Ces régimes de l'infinitif sont peu usités, sur-tout le dernier. Santeul aurait mieux dit, en disant: j' avais résisté à la pensée, ou à l'envie de vous faire ce présent. — L'Académie ne done d'exemple que du régime des noms. = Le P. La Ruë emploie résistant, comme adjectif verbal. "Nation puissante, et plus de deux mille ans résistante aux efforts des plus redoutables ennemis. Cet adjectif n'a pas été admis par l'usage. Il faut dire, qui avait résisté plus de deux mille ans aux éforts, etc.
   RÉSISTANCE, s'emploie dans les divers sens de son verbe. La résistance de la matière; étofe qui n'a point de résistance. "Les assiégés ont fait une grande, une belle résistance. "Les journées de Fribourg et

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