Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page C197a

POINÇON


POINÇON, s. m. [Poein-son: deux syll.] Il a deux sens, qui n'ont aucun raport l'un à l'aûtre. = Instrument de métal, qui a une pointe pour percer, pour poindre. Il en est de diférentes formes, et l'on s'en sert à divers usages. Poinçon, avec lequel on marque la vaisselle d'argent. Poinçon, dont on se sert pour l'empreinte des monaies et des médailles. Poinçon, avec lequel on frape les matrices, qui servent à fondre les caractères d'Imprimerie. = Aiguille de tête, au haut de laquelle il y a quelque pierre enchâssée, et qui sert à la coîfure des Femmes.
   2°. POINÇON, sorte de toneau, qui tient à peu prês les deux tiers d'un muid.

POINDRE


POINDRE, v. act. et n. [Poein-dre: 1re lon. 2e e muet.] Piquer. En ce sens, il est peu usité. Il ne se dit guère que dans cette phrâse proverbiale: oignez vilain, il vous poindra; poignez vilain, il vous oindra: caressez un mal-honête homme, il vous fera du mal; faites-lui du mal: il vous caressera. = Anciènement, on fesait un grand usage de ce mot. On disait, au présent, il poinct.
   Un gros sot en rithmes compôse
   Des vers par lesquels il me poinct.
       Marot.
Il n'est plus bon que pour le marotique ou le burlesque.
   Et moi chétif, de vos suivans le moindre,
   Combien de fois, las! me suis-je vu poindre
   De traits pareils.
       Rousseau, Ép. à Marot.
POINDRE, neut. paraitre, ne se dit qu' à l'infinitif. "Le jour, le soleil comence à poindre. "Les herbes comencent à poindre au printems. "La barbe comence à poindre à ce jeune homme. = Benserade a dit, au figuré:
   De tous les maux on vit poindre l' engeance.
= * Ablancourt l'a employé au présent. "Sortons, voilà le jour qui poind. = On dirait aujourd'hui, qui comence à poindre.

POING


POING, s. m. [Poein: monos. Le g est muet et oisif: il ne se prononce jamais.] Main fermée. "Coup de poing: se batre à coups de poing. = Flambeau de poing, qu'on porte à la main. = Mener une Dame sur le poing par la main. (st. badin.) = Pieds et poings liés. * Bossuet emploie cette expression dans une ocasion, où l' on en desirerait une plus noble. "Il m'acuse d'avoir livré la Religion Chrétiène pieds et poings liés aux Infidèles. = Faire le coup de poing, se batre comme

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.