Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 27

à marquer de l'admiration. Ah est quelquefois particule admirative.

ADMIRATION. s.f. Sentiment de celui qui regarde une chose comme merveilleuse dans son genre. Quand il voit un beau tableau, il est en admiration, Il est ravi en admiration. Avoir de l'admiration. Être saisi d'admiration. Causer de l'admiration. Donner de l'admiration. S'attirer l'admiration de tout le monde. Mouvement d'admiration. Transport d'admiration. C'est un sujet d'admiration. C'est une chose digne d'admiration.

ADMIRER. v.a. Considérer avec surprise, avec étonnement ce qui paroît merveilleux. Admirer les oeuvres de Dieu. Admirer l'immensité du Ciel. Admirer une beauté parfaite. Admirer la sagesse, la valeur, la magnificence d'un Prince.

Il se dit aussi de la surprise que cause ce qui paroît extrême, excessif dans son genre. J'admire la folie des hommes. Je vous admire de vouloir qu'on suive aveuglément vos avis.

ADMIRÉ, ÉE, participe .

ADMISSIBLE. adj. de t. g. Valable, recevable, qui peut être admis. Ses moyens de Requête civile ont été jugés admissibles. Ses moyens de faux ont été déclarés pertinens & admissibles.

ADMISSION. s.f. Action par laquelle on est admis. Depuis son admission aux Ordres sacrés, il a toujours vécu en bon Ecclésiastique.

ADMONÉTER. v.a. Terme de Pratique, dont on se sert, lorsqu'un particulier ayant manqué en quelque chose qui ne mérite pas une grande punition, le Juge le mande pour lui faire quelque remontrance à huis clos, avec défense de récidiver. La Cour ordonna qu'il seroit mandé & admonété. On l'a admonété.

ADMONÉTÉ, ÉE, participe Il est quelquefois substantif, & signifie action d'admonéter. L'admonété n'emporte point d'interdiction.

ADMONITION. s.f. Action d'admonéter, avertissement. Après plusieurs admonitions. Après deux ou trois admonitions.

ADOLESCENCE. s.f. L'âge qui est depuis la puberté jusqu'à la majorité, c'est-à-dire, depuis quatorze ans jusqu'à vingt-cinq. Il ne se dit guère que des garçons. Au commencement de l'adolescence. Il est encore dans l'adolescence.

ADOLESCENT. s.m. Jeune garçon. Il ne se dit guère qu'en plaisantant. Un jeune adolescent.

ADONIEN. adj. Il se dit d'un vers composé d'un dactile & d'un spondée. Le dernier vers des strophes en vers Saphiques est un vers Adonien.

ADONIS. s.m. Plante qui approche de la renoncule, & qui vient dans les blés.

ADONISER. v.a. Terme de plaisanterie & de pure conversation, qui ne se dit qu'en parlant du trop grand soin que prend un homme de s'ajuster pour paroître plus jeune ou plus beau. Il s'emploie principalement avec le pronom personnel. Il aime à s'adoniser.

ADONISÉ, ÉE, participe .

ADONNER. S'ADONNER. v. qui ne s'emploie qu'avec le pronom personnel. Se plaire particulièrement à quelque chose, s'y appliquer avec chaleur. Il s'adonne à l'étude, aux plaisirs, à la chasse.

On dit aussi, S'adonner à un lieu, à une personne, pour dire, Fréquenter un lieu, une personne; voir fréquemment, familièrement une personne.

On dit aussi, qu'Un chien s'est adonné à un homme, lorsqu'il s'est attaché à suivre quelqu'un qu'il a rencontré par hasard; & on dit qu'Il s'adonne à la cuisine, pour dire, qu'Il y est continuellement.

S'ADONNER Se dit aussi en parlant de chemin. Ainsi on dit, Je vous prie de passer chez moi, si votre chemin s'y adonne, pour dire, Si c'est votre chemin d'y passer en allant ailleurs. En ce sens il est familier.

ADONNÉ, ÉE, participe Un homme [alt p. 20] adonné à l'étude. Être adonné au jeu. Être adonné aux femmes.

ADOPTER. v.a. Choisir quelqu'un pour fils; le faire entrer dans les droits & dans toutes les obligations d'un véritable fils. Ce qui n'étoit en usage que chez les Romains. Auguste adopta Tibère. Chez les Romains, ceux qu'on avoit adoptés passoient dans la famille & sous la puissance de celui qui les adoptoit.

ADOPTER Se dit au figuré, & signifie, Considérer & regarder comme sien. J'adopte vos sentimens. Je n'adopterai jamais une pareille opinion.

ADOPTÉ, ÉE, participe .

ADOPTIF, IVE. adj. Qui est adopté. Enfans adoptifs. Fils adoptif. Fille adoptive. Dans le langage de l'Écriture, Jesus-Christ nous a fait enfans adoptifs de son Père.

ADOPTION. s.f. Action d'adopter. Tibère n'étoit fils d'Auguste que par adoption. L'Écriture nous dit que nous sommes les enfans de Dieu par adoption, que nous sommes des enfans d'adoption.

ADORABLE. adj. de t. g. Digne d'être adoré. Dieu seul est adorable. Les mystères de la Religion sont adorables. La Providence de Dieu est adorable en toutes choses.

ADORABLE Se dit par exagération de ce que l'on estime ou que l'on aime extrêmement. Ainsi un amant dit de sa maîtresse, qu'Elle est adorable. Et dans le style familier, en parlant d'un honnête homme qui est d'un commerce doux & capable des meilleurs procédés, on dit, que C'est un homme adorable.

ADORATEUR. s.m. Celui qui adore. Les adorateurs du vrai Dieu. Les vrais adorateurs.

On dit par exagération, qu'Un homme est adorateur d'une femme, qu'il est de ses adorateurs, pour dire, qu'Il l'aime passionnément. Et qu'Un homme est adorateur d'un autre homme, pour dire, qu'Il est prévenu d'une estime extraordinaire pour lui, qu'il l'admire en tout ce qu'il fait.

ADORATION. s.f. Action par laquelle on adore. L'adoration n'est dûe qu'à Dieu seul. L'adoration des Idoles est un crime de Lèze-majesté divine.

On dit aussi, L'adoration de la Croix, Aller à l'adoration de la Croix: mais cela ne se dit que par relation à Jésus-Christ.

On se sert aussi du mot d'adoration, en parlant de la cérémonie qui se pratique à l'égard d'un Pape nouvellement élû, lorsqu'il est mis sur l'Autel après son élection, & que les Cardinaux lui vont rendre hommage. Et c'est en ce sens qu'on dit, Aller à l'adoration du Pape.

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