Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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n'est point usitée dans le droit français.

ADVERBE. s. m. T. de Gram. Partie invariable du discours, qui se joint avec les verbes et avec les adjectifs, et qui les modifie de diverses manières. Adverbe de lieu. Adverbe de temps. Adverbe dérivé d'un verbe. Adverbe dérivé d'un adjectif. Ici etsont des adverbes de lieu. Aujourd'hui, demain, bientôt, tantôt, sont des adverbes de temps. Beaucoup et peu sont des adverbes de quantité. Doucement et fortement sont des adverbes de qualité et de manière.

ADVERBIAL, ALE. adj. T. de Gram. Qui tient de l'adverbe. Il se dit De deux ou de plusieurs mots qui, étant joints ensemble, ont force et signification d'adverbe. A contre-temps, sens dessus dessous, sont des façons de parler adverbiales, des phrases adverbiales, des locutions adverbiales.

ADVERBIALEMENT. adv. T. de Gram. D'une manière adverbiale. Dans cette phrase, Chanter juste, l'adjectif juste est pris adverbialement.

ADVERBIALITÉ. s. f. T. de Gram. Qualité d'un mot qui est considéré comme adverbe. Il y a des mots dont l'adverbialité est accidentelle. Il est peu usité.

ADVERSAIRE. s. m. Celui qui est opposé, et sur lequel on veut remporter l'avantage. Il se dit en parlant De combats réels ou simulés, de disputes, de procès, de contestations. Vaincre son adversaire, ses adversaires. Désarmer son adversaire. Ménager, écraser son adversaire. Faible adversaire. Adversaire puissant, généreux. Il est mon adversaire. J'ai pour adversaire un homme fort habile.

Il se dit quelquefois d'Une femme, sans prendre le genre féminin. Cette femme est un dangereux adversaire.

ADVERSATIF, IVE. adj. T. de Gram. Il ne s'emploie guère que dans cette locution, Conjonction, particule adversative, Particule qui marque quelque opposition, quelque différence entre ce qui la précède et ce qui la suit. Mais est une conjonction adversative, une particule adversative.

ADVERSE. adj. des deux genres Contraire, opposé. Il n'est usité que dans ces locutions: Fortune adverse, Fortune contraire, défavorable. En style de Palais, La partie adverse, La personne contre qui l'on plaide; et, L'avocat adverse, L'avocat qui plaide pour la partie adverse.

ADVERSITÉ. s. f. État, situation de celui qui éprouve les rigueurs du sort. Être dans l'adversité. Tomber dans l'adversité. Être constant dans l'adversité. Succomber à l'adversité. Sa vie a été mêlée d'adversité et de prospérité.

Il se dit aussi d'Un malheur, d'une infortune, d'un accident fâcheux; et, dans ce sens, il s'emploie plus ordinairement au pluriel. Les adversités que Dieu nous envoie. Il a soutenu de grandes adversités. Il a eu de grandes adversités à essuyer.

ADYNAMIE. s. f. T. de Médec. État morbide, principalement caractérisé par l'abattement de la physionomie, la flaccidité des chairs, la difficulté du mouvement ou son impossibilité, l'affaiblissement des sensations, etc.

ADYNAMIQUE. adj. des deux genres T. de Médec. Qui appartient à l'adynamie. État adynamique. Fièvre adynamique.

AÉRER. v. a. Donner de l'air, chasser le mauvais air. Aérer une chambre, une salle de spectacle, l'intérieur d'un vaisseau.

AÉRÉ, ÉE. participe Il s'emploie aussi adjectivement, et se dit D'un bâtiment qui est en bel air, en grand air. Une maison bien aérée.

AÉRIEN, IENNE. adj. Qui est d'air, qui appartient à l'air, qui est un effet de l'air, ou qui se passe dans l'air. Un corps aérien. Les démons, les esprits aériens. Un phénomène aérien. La perspective aérienne.

En termes d'Anat., Voies aériennes, conduits aériens, L'ensemble des conduits destinés à porter l'air dans les poumons, c'est-à-dire, le larynx, la trachée-artère, et les bronches avec leurs ramifications. On dit plus exactement, Voies, conduits aérifères.

En Ichthyologie, Vésicule aérienne. Voyez VÉSICULE.

AÉRIFÈRE. adj. des deux genres T. d'Anat. Voyez AÉRIEN.

AÉRIFORME. adj. des deux genres Il se dit Des fluides qui, différant de l'air atmosphérique par leur nature propre, lui ressemblent par leur constitution physique, étant transparents, élastiques, compressibles, etc. Le gaz hydrogène est une substance aériforme.

AÉROGRAPHIE. s. f. Description, théorie de l'air.

AÉROLITHE. s. m. Pierre tombée du ciel. On a trouvé dans ce champ un aérolithe qui pèse au moins vingt livres.

AÉROLOGIE. s. f. Traité sur l'air et sur ses différentes propriétés.

AÉROMANCIE. s. f. Art prétendu de deviner par le moyen de l'air et des phénomènes aériens.

AÉROMÉTRIE. s. f. Science qui a pour objet la constitution physique de l'air, et qui en mesure et en calcule les effets mécaniques. Éléments d'aérométrie.

AÉRONAUTE. s. des deux genres Celui, celle qui parcourt les airs dans un aérostat.

AÉROSTAT. s. m. Espèce de ballon rempli d'un fluide plus léger que l'air, au moyen duquel on peut s'élever dans l'atmosphère.

AÉROSTATION. s. f. Art de faire des aérostats et de les employer.

AÉROSTATIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à l'aérostation. Ballon aérostatique. Machine aérostatique.

AÉTITE. s. f. Espèce de pierre, nommée aussi Pierre d'Aigle, parce qu'on a prétendu qu'elle se trouvait dans le nid des aigles.

AFFABILITÉ. s. f. Qualité de celui qui reçoit et qui écoute avec bonté et douceur ceux qui ont affaire à lui. Il se dit principalement en parlant De la manière dont on reçoit ses inférieurs. Recevoir avec affabilité. Il a beaucoup d'affabilité. L'affabilité de ce prince lui gagnait tous les coeurs.

AFFABLE. adj. des deux genres Qui a de l'affabilité. C'est un homme extrêmement affable. Il est d'un caractère doux et affable. On dit aussi, Des manières affables.

AFFABLEMENT. adv. Avec affabilité. Il est peu usité.

AFFABULATION. s. f. T. didactique. Partie d'une fable, d'un apologue, qui en explique le sens moral.

AFFADIR. v. a. Rendre fade. Affadir une sauce, un ragoût, en y mêlant quelque chose de trop doux.

Il se dit figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit. Affadir un discours par des pensées et par des expressions affectées et doucereuses.

AFFADIR signifie aussi, Causer une sensation désagréable au palais, à l'estomac par quelque chose de fade. Une sauce qui affadit le coeur, qui affadit.

Il s'emploie figurément, dans le même sens. Des louanges outrées affadissent le coeur.

AFFADI, IE. participe

AFFADISSEMENT. s. m. Effet que produit la fadeur. Affadissement de coeur.

Il s'emploie figurément. Louer jusqu'à l'affadissement.

AFFAIBLIR. v. a. Rendre faible. On a trop raboté cette planche, on l'a affaiblie. Les débauches affaiblissent le corps. Le vin pris avec excès affaiblit les nerfs, affaiblit le cerveau, affaiblit la vue. Affaiblir un parti. Affaiblir une armée. Affaiblir la puissance de son ennemi. L'âge affaiblit l'esprit, affaiblit la mémoire. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Il s'affaiblit. Son esprit s'affaiblit.

Affaiblir les monnaies, les espèces d'or et d'argent, En diminuer le poids ou le titre.

AFFAIBLI, IE. participe

AFFAIBLISSANT, ANTE. adj. Qui affaiblit. Il y a des remèdes fortifiants, il y en a d'affaiblissants.

AFFAIBLISSEMENT. s. m. Débilitation, diminution de forces. Il se dit Des forces du corps, de celles de l'esprit, de celles d'un État, d'un parti, etc. L'affaiblissement du corps. L'affaiblissement de la vue. L'affaiblissement de la voix. L'affaiblissement d'une armée. L'affaiblissement des forces ennemies.

AFFAIRE. s. f. Ce qui est le sujet de quelque occupation. Affaire agréable. Affaire importante. Je suis à présent de loisir, je n'ai aucune affaire. Il n'a d'autre affaire que de se divertir. Il est fort occupé, il a bien des affaires, il a mille affaires. Je suis accablé d'affaires. Il a affaire. Il est en affaires. Toutes affaires cessantes. Toute affaire cessante. L'affaire du salut est la plus grande d'un chrétien.

J'en fais mon affaire, Je m'en charge, je réponds du succès. Dites-moi la place que vous désirez, j'en fais mon affaire.

Fam., C'est mon affaire, se dit À une personne qui veut nous détourner de quelque dessein, en nous faisant voir le danger, les inconvénients qui sont à craindre; et signifie, Cela ne regarde que moi, ne peut compromettre, léser ou exposer que moi

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