Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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d'un criminel. "On lui mit les menottes.

MENSE


MENSE, s. f. [Quelques-uns écrivent comme on prononce, manse, le dérivant de mansus, qui signifiait autrefois une mesûre de terre, exemte d'impositions. Par la loi des Francs, chaque Église avait une manse, exemte de toute charge, mais non du service éclésiastique. — Le grand nombre écrit mense et le dérive de mensa, table.] On apèle mense abbatiale, le revenu, qui est dans le partage de l'Abbé; mense conventuelle, celui, qui est dans le partage des Religieux; et mense comune, celui, dont les religieux et l' Abbé jouïssent en comun.

MENSONGE


MENSONGE, s. m. MENSONGER, ÈRE, adj. [Mansonge, , gère: 1re et 2e lon. 3ee muet au 1er, é fer. au 2d, è moy. et long au 3e.] Mensonge, est 1°. Un discours contraire à la vérité, avec dessein de tromper. Quand on n'a pas ce dessein ce n'est qu'erreur ou fausseté. "Dire, faire un mensonge. "Ce livre est plein de mensonges. On a fait un livre, intitulé: les Erreurs de Voltaire. Quelqu'un voulait qu'on l'intitulât: les Mensonges de, etc. Voy. MENTERIE. — 2°. Erreur, illusion. "Le monde n'est qu'illusion, vanité et mensonge. = Dans le style de l'Ecritûre, l'esprit de mensonge, le Père du mensonge, le démon. = Le proverbe dit: tous songes sont mensonges; on doit mépriser les augûres, qu'on tire des songes.
   Rem. 1°. Mensonge est toujours masculin, dit Vaugelas quoique quelqu'uns de nos meilleurs Auteurs l'aient fait fém. — Ces Auteurs ne sont pas des plus modernes. — Le peuple lui done encôre ce genre dans plusieurs de nos Provinces. Il dit une mensonge, au lieu de, un mensonge, qu'il faut dire. = 2°. L'Éditeur des OEuvres de Bossuet emploie ce mot d'une manière, qui me parait bisârre, et c'est d' après Bossuet qu'il s'en sert. "* Le Siège de Pierre n'a pas besoin de notre mensonge, c. à. d. n'a pas besoin que nous lui atribuions de fausses prérogatives. L'expression n' est pas exacte ni pour la propriété du mot, ni pour le nombre: le pluriel aurait mieux convenu.
   MENSONGER, ÈRE, faux, faûsse, trompeur, trompeûse. C'est un mot poétique. Il ne se dit guère que des chôses. On dit bien beautés mensongères. Langue mensongère, la Grèce mensongère, et dans cette phrâse, beautés et langue sont personifiés: mais on ne dit point, un homme mensonger, une femme

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