Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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de quelque partie de l'administration publique. Il est attaché à telle administration. Il y a beaucoup d'employés dans cette administration. Il est en procès avec telle administration, ou absolument, avec l'administration. L'administration des domaines, des douanes, de la loterie, des vivres, des postes, des hospices, etc. Les administrations publiques. L'administration centrale. Les bureaux, les registres d'une administration.

L'administration de la justice, L'exercice de la justice avec autorité publique. Il ne faut avoir aucun égard aux personnes dans l'administration de la justice. Les abus qui se commettent dans l'administration de la justice.

L'administration des sacrements, L'action de conférer les sacrements. Dans l'administration des sacrements, il faut prendre garde que...

ADMINISTRER. v. a. Gouverner, régir les affaires publiques ou particulières. Suger administra le royaume avec gloire. Administrer l'État, un État. C'est un homme qui a toujours sagement administré les affaires. On l'accusait d'avoir mal administré les affaires, d'avoir mal administré les finances, les revenus de l'État. Il a sagement administré les biens de son pupille. Il administre lui-même son bien.

Administrer la justice, Rendre la justice.

Administrer les sacrements, Conférer les sacrements; et, Administrer un malade, Lui donner le viatique et l'extrême-onction. On l'administra une heure avant sa mort.

ADMINISTRER s'emploie aussi dans la signification de Donner. Administrer un remède. Pop., Administrer des férules, des coups de bâton.

En termes de Pratique, Administrer des témoins, des preuves, des titres, Fournir des témoins, des titres, des preuves. Il administra les témoins nécessaires pour vérifier la dénonciation qu'il avait faite.

ADMINISTRÉ, ÉE. participe Il s'emploie substantivement, surtout au pluriel, et se dit Des citoyens par rapport aux administrateurs. Ce maire, ce magistrat est chéri de ses administrés.

ADMIRABLE. adj. des deux genres Qui mérite, qui attire l'admiration. Dieu est admirable dans ses oeuvres. Cet homme est admirable par sa vertu, dans sa conduite. Il a tenu, dans cette occasion, une conduite admirable. Ce peintre est admirable pour son coloris. Cet élixir a des vertus admirables.

Fam. et ironiq., Cet homme est admirable, ce qu'il fait est admirable, se dit Pour marquer qu'on est surpris ou choqué de ce qu'il dit, de ce qu'il fait. Vous êtes admirable de venir ici nous contrôler.

ADMIRABLEMENT. adv. D'une manière admirable. Cet ouvrage est admirablement écrit. Il peint, il chante, il danse admirablement bien, admirablement.

ADMIRATEUR, TRICE. s. Celui, celle qui admire, ou qui a coutume d'admirer. C'est un admirateur de l'antiquité. Il est de vos admirateurs. C'est un admirateur perpétuel. Elle est grande admiratrice de tout ce qui est nouveau.

ADMIRATIF, IVE. adj. Qui exprime l'admiration. Il s'emploie surtout en Grammaire. Point admiratif, Signe de ponctuation qui se marque ainsi!, et qui sert à faire connaître qu'il y a admiration ou exclamation dans la phrase. Particule admirative, Particule qu'on emploie aussi pour marquer l'admiration. Ah est quelquefois particule admirative.

Il se dit aussi Du ton, des gestes. Il prend toujours le ton admiratif. Ils témoignèrent leur satisfaction par des gestes admiratifs.

Par extension, Genre admiratif, se dit en parlant Des ouvrages de poésie et d'éloquence qui ont plus particulièrement pour objet d'exciter l'admiration. Corneille est supérieur dans le genre admiratif.

ADMIRATION. s. f. Sentiment de celui qui regarde une chose comme belle, comme merveilleuse dans son genre. Quand il voit un beau tableau, il est en admiration, il est ravi en admiration. Je suis dans l'admiration de ses vertus, de ses talents. Avoir de l'admiration. Être saisi d'admiration. Causer de l'admiration. Donner de l'admiration. S'attirer l'admiration de tout le monde. Mouvement d'admiration. Transport d'admiration. C'est un sujet d'admiration. C'est une chose digne d'admiration.

Il se dit quelquefois de L'objet même qu'on admire. On tient à ses vieilles admirations.

ADMIRER. v. a. Considérer avec un étonnement mêlé de plaisir, ce qui paraît beau, ce qui paraît merveilleux. Admirer la nature. Admirer l'immensité du ciel. Admirer la beauté d'une femme. Admirer les talents, les ouvrages d'un écrivain, d'un artiste. J'admire sa sagesse, sa valeur, sa magnificence. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Il s'admire lui-même.

Il se dit aussi, par critique ou par ironie, en parlant De ce qui paraît extrême, étrange, excessif dans son genre. J'admire la folie des hommes. Je vous admire de vouloir qu'on suive aveuglément vos conseils. J'admire comment on a pu prendre un semblable parti.

ADMIRÉ, ÉE. participe

ADMISSIBLE. adj. des deux genres Valable, recevable, qui peut être admis. Ses moyens de requête civile ont été jugés admissibles. Ses moyens de faux ont été déclarés pertinents et admissibles. Cette excuse est admissible. Cette raison est admissible, n'est pas admissible.

ADMISSION. s. f. Action par laquelle on est admis. Depuis son admission aux ordres sacrés, il a toujours vécu en bon ecclésiastique. Depuis son admission dans la compagnie, il n'y a pris séance qu'une fois.

ADMONÉTER. v. a. T. de Jurispr. dont on se servait autrefois Lorsqu'un particulier ayant commis une faute qui ne méritait pas une grande punition, le juge le mandait pour lui faire quelque remontrance à huis clos, avec défense de récidiver. La cour ordonna qu'il serait mandé et admonété. On l'a admonété. Plusieurs disent et écrivent, Admonester.

ADMONÉTÉ, ÉE. participe Il est quelquefois substantif, et signifie, Action d'admonéter. L'admonété n'emportait point d'interdiction.

ADMONITION. s. f. Action d'admonéter, avertissement. Après plusieurs admonitions.

ADOLESCENCE. s. f. L'âge qui suit la puberté jusqu'à l'âge viril, c'est-à-dire, depuis quatorze ans jusqu'à vingt-cinq. Il ne se dit guère qu'en parlant Des garçons. Au commencement de l'adolescence. Il est encore dans l'adolescence. La fleur de l'adolescence.

ADOLESCENT, ENTE. s. Celui, celle qui est dans l'âge de l'adolescence. On ne le dit guère que d'Un jeune homme, et le plus ordinairement en plaisantant. Un jeune adolescent.

Il s'emploie quelquefois adjectivement. Un jeune homme encore adolescent.

ADONIEN ou ADONIQUE. adj. et s. m. Il se dit D'un vers composé d'un dactyle et d'un spondée. Il y a un rhythme d'ode, en grec et en latin, qui se compose de trois vers saphiques et d'un vers adonien, ou de trois saphiques et d'un adonien.

ADONIS. s. m. (On fait sentir l'S.) T. de Mythol. Nom d'un jeune homme célèbre par sa beauté, et qui fut aimé de Vénus. On l'applique, par antonomase et en plaisantant, à Un jeune homme qui fait le beau, qui est très-soigneux de sa parure. C'est un Adonis.

ADONIS en Botanique, se dit d'Une plante à fleurs rouges ou citrines, qui approche de la renoncule, et qui vient dans les blés.

ADONISER. v. a. Parer avec un extrême soin, avec une grande recherche. Cette mère gâte son fils, elle se plaît à l'adoniser. Il est familier.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel; et alors on le dit surtout Du trop grand soin que prend un homme de s'ajuster pour paraître plus jeune ou plus beau. Il aime à s'adoniser.

ADONISÉ, ÉE. participe

ADONNER (S'). v. pron. Se plaire particulièrement à quelque chose, s'y appliquer avec chaleur, s'y livrer habituellement. Il s'adonne à l'étude, aux plaisirs, à la chasse. Il s'est adonné à boire.

S'adonner à un lieu, à une société, à une personne, Fréquenter habituellement un lieu, une société, voir fréquemment, familièrement une personne.

Ce chien s'est adonné à moi, M'ayant rencontré par hasard, il s'est attaché à me suivre. Ce chien s'adonne à la cuisine, Il y est habituellement.

Je vous prie de passer chez moi, si votre chemin s'y adonne, Si c'est votre chemin d'y passer en allant ailleurs. Cette phrase vieillit.

ADONNÉ, ÉE. participe Un homme adonné à l'étude. Une femme adonnée au jeu. Être adonné aux femmes.

ADOPTANT. s. m. T. de Droit. Celui qui adopte quelqu'un. L'adoptant et l'adopté.

ADOPTER. v. a. Choisir quelqu'un pour fils ou pour fille, et lui en donner les droits civils, en remplissant certaines conditions prescrites par la loi. Auguste adopta Tibère. Chez les Romains, ceux qu'on avait adoptés passaient dans la famille et sous la puissance de celui qui les avait adoptés. Il vient d'adopter ce jeune homme. N'ayant pas d'enfants, ils adoptèrent un orphelin.

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