Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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direct, ayant le sens d'être apuyé. "Le plancher apuye sur les murs; il est posé sur, il est porté par les murs.
   Rem. 1°. Au fut. et au condit. apuyer n'est que de trois syll. en vers.
   Des Princes qu'apuyeront des sujets infidèles.
       Gustave.
Le Poète aurait dû écrire apuiront.
2°. Apuyer, actif, a quelquefois pour 2d régime la prép. de. "Il lui donoit des instructions qu'il apuyoit de divers exemples. Télém.Apuyer neutre, la prép. sur. "Il faut apuyer sur les bonnes raisons, et glisser sur les mauvaises. — S'apuyer, aussi la prép. sur. "S'apuyer sur des bras de chair, (sur les hommes) c'est s'apuyer sur des roseaux fragiles. — Être apuyé, au propre, la prép. contre, ou sur: il est apuyé contre un arbre, sur le coude, etc. Au figuré, les prép. de ou par: sa prétention est apuyée de bonnes raisons, par de puissantes recommandations, etc.
   3°. Apuyer ne se dit point activement des persones, du moins dans le sens propre. M. de Saint Marc reprend Boileau d'avoir dit de la Piété:
   L'espérance au front gai l'apuye et la soutient.
Il faut dire; que la Piété s'apuyait sur l'espérance, pour parler selon l'exactitude gramaticale. Dict. Gram.

APRE


APRE. Il n'y a sous cette terminaison que câpre et âpre, dont la pénult. soit longue.

ÂPRE


ÂPRE, adj. [1re lon. 2e e muet.] 1°. Rude, désagréable au goût par sa rudesse. Âpre à la langue, au goût; poires âpres, etc. = 2. Rude au toucher, qui fait une impression désagréable, incomode. Le froid est âpre, ce feu est bien âpre. = 3°. Difficile, raboteux en parlant des chemins; à travers les âpres montagnes, aspera montium. = 4°. On dit, au figuré, réprimande fort âpre, esprit âpre et austère, humeur, caractère âpre et difficile. "Le combat fut fort âpre. = 5°. Il se dit de certains animaux, et des homes même, dans le sens d'ardent, avec la prép. à devant les noms et les verbes: "Ce chien est âpre à la curée, à poursuivre le gibier. "C'est un homme âpre à l'argent, au gain, au jeu, à la chasse, âpre à se venger, etc.
   Rem. 1°. On écrivait autrefois, aspre, asprement.
   2°. Âpre est beau en vers: "Cette âpre vertu. Corn. Cet âpre courroux. Rac. Durant

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