Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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   2°. On a remarqué, depuis long-temps, qu'on dit tendre des pièges, et dresser des embûches; cependant de grands Écrivains, ou faûte d'atention, ou se mettant au-dessus des règles et de l'usage, disent, tendre des embûches. M. d'Alembert fait dire à Germanicus: "Allez apprendre à mon père et à mon frère... les embûches qu'on m'a tendues. — M. l'Ab. Grosier prétend qu'on ne dit plus aujourd'hui les embûches que dans le style de la Chaire, quand on parle du démon, et qu' on ne soupçonerait pas un Philosophe de parler le langage de la mysticité. — Je crois que cette critique n'est pas fondée, et qu'embûches n'est pas rélégué chez les Ascétiques. — L'Acad. done trois exemples d'embûche, où il n'est question ni du démon, ni de la mysticité; mais elle dit dresser, et non pas, tendre des embûches.
   3°. EMBûCHE, personifiée, est une nouveauté qui peut devenir heureûse, et qui, à mon avis, le mérite. — Le Rédacteur du Mercûre parait ne pas l'aprouver.
   L'âge de fer, souillé des plus noirs attentats,
   Amenant l'avarice et l'embûche homicide,
   Chassa la foi sincère et la pudeur timide.
       Anon.

EME


EME. On dit, dans Trév., que les mots, qui finissent en eme ont la pénult. longue, comme carême, blême. Il pouvait ajouter, même, Baptême, Chrême (le St.), diadêmes etc.: mais cela n' est pas vrai de tous; car dans crème (la), je sème, il sème, la pénultième est douteûse, brève dans le cours de la phrâse, longue s'il la termine. — Les premiers doivent porter l'acc. circ., et les aûtres l'~ accent grâve.

ÉMENDER


ÉMENDER, v. act. [Émandé: 1re et dre é fer., 2e lon.] Corriger. Il ne se dit qu'au Palais: c'est un latinisme: emendare. "La Cour émendant, ordonne, etc.

ÉMERAûDE


ÉMERAûDE, s. f. [1re é fer., 2e et dre e muet, 3e lon.] Pierre précieûse, verte, diaphane, et la plus dûre, après le rubis.

ÉMERI


ÉMERI, ou ÉMERIL, s. m. [Trév. met les deux. L'Acad. ne met que le 1er.] Pierre ferrugineûse fort dûre, dont on se sert pour polir les métaux et les pierres.

ÉMERILLON


ÉMERILLON, s. m. ÉMERILLONÉ, ÉE, adj. [Emeri-glion, glioné, né-é: 1re é fer., 2ee muet; mouillez les ll.] Émerillon, petit oiseau de proie. Émerilloné, vif et gai, éveillé comme un émerillon. — Il n'est que du style familier. "Vous nous feriez plaisir

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