Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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de se servir de ce mot. Depuis quelque tems il est devenu à la mode, et une femme d'esprit aurait honte de dire aujourd'hui qu'elle n'en a pas entendu parler. = On l' emploie au figuré. "On s'intéressoit, on raisonnoit; peu à peu on s'échauffoit. En général, dans toutes les affaires susceptibles de discussion, c'est un malheur que cette effervescence. Linguet. "Effervescence causée par un zèle de parti et par d'odieuses animosités. Targe. = * M. Moreau dit, effervescence de gloire; mais ce mot, au figuré, ne doit se dire que d'une passion, d'un sentiment exalté. "Philippe dut à cette effervescence de gloire (les Croisades) le repos des dernieres années de sa vie. — Cet illustre Auteur a-t-il entendu par gloire, l'amour de la gloire? L'expression aurait plus de justesse: mais gloire n'a pas cette signification.

EFFET


EFFET, ou EFET, s. m. [Efè: 1re é fer., 2e è moy. — On écrivait aûtrefois effect.] 1°. Ce qui est produit par quelque caûse. "L'effet d'une machine, d' une mine, d'une médecine, etc. Bon éfet, mauvais éfet. "Elle a produit un bon effet, etc. "Votre discours a fait effet, un grand effet sur son esprit. = 2°. Il se prend pour l'exécution d'une chôse. "En venir à l'effet. Mettre à effet. "Il en faut voir l'effet. "La chose a eu son effet, etc. = On dit en ce sens, pour cet éfet, à cet éfet (le 1er est plus d'usage que le 2d), pour l'exécution de quoi. "À~ quel effet? à quelle intention? pourquoi? — À~ l'éfet de... pour l'acomplissement de... Celui-ci se dit au Palais. = 3°. Partie d'un bien d'un particulier, sur-tout d'un homme d'afaires. "Ce billet n'est pas un trop bon effet. "Les effets d'une succession. Effet dans le commerce, etc. Il se dit le plus souvent au pluriel.
   EN EFET, adv. Réellement: "Il a raison en effet: il le mérite en effet. — Il se met quelquefois à la tête de la phrâse. Voy. EFFECTIVEMENT. "Nous devons aimer Dieu. En effet, qu'y a-t-il de plus raisonnable que d'aimer un pere, un bienfaiteur, etc.
   Rem. 1°. * On disait autrefois, sortir son éfet, pour avoir son éfet (n°. 2°.) Cette façon de parler est un latinisme, mais latinisme barbâre. C'est du latin du Code, Lata Sententia sortitur effectum. Les bons Auteurs ont toujours dit: Habere, obtinere effectum, perduci ad effectum. Vaug. — Sortir son éfet, est resté au

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