Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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ou satirique, on emploie encore aller avec le participe actif des autres verbes. Gresset dit de Boileau qu'il,
   Ne seroit point au nombre de ses Dieux
   Si de l'oprobre, organe impitoyable...
   Il n'eût chanté que les malheureux noms
   Des Colletets, des Cotins, des Pradons:
   Mânes plaintifs qui sur le noir rivage
   Vont regrettant, que ce censeur sauvage...
   Les ait privès du commun avantage
   D'être cachés dans la foule des morts.
S'en aler dans les petites pièces de poèsie est joint aussi à des participes passifs.
   Les fleurs, qu'Amour répand sur notre vie,
   Il ne les fait éclôre qu'au printemps;
   Et leur fraîcheur s'en va bientôt flétrie,
   Après avoir brillé quelques instans.
   Mais l'amitié, par qui l'âme est nourrie,
   Porte des fruits et les porte en tout tems.
       MM. du Brueil et de Pecmeja.
6°. Il en va, et il en est de, ont le même sens: mais le 1er. est moins usité. "Voici comment il en alla, dit la Fontaine, c. à. d. ce qu'il en fut, ce qu' il en arriva. "Il en va, ce me semble des églogues, dit Fontenelle, comme des habits que l'on prend dans des balets, pour représenter des paysans. On dit plus ordinairement, il en est de... comme, etc.
   7°. ALLER est subst. dans cette phrase: au pis aller.
   Style proverbial ou familierAller vite en besogne, expédier les affaires promptement; aller à tout vent, n'avoir pas de résolution fixe. — On dit d'un homme habile, qu'il sait aler et parler; de celui qui done tous ses soins à une affaire, qu'il y va de cul et de tête; et de celui qui frape de toute sa force, qu'il n'y va pas de main morte. — On dit aussi d'une chôse incontestable, cela va sans dire; de ce qui se fait sans peine: cela va tout seul; de ce qui a trompé les espérances qu'on en avait conçues, cela s'en est allé en eau de boudin ou à vau-l' eau; des affaires qu'on néglige. Cela va comme il plaît à Dieu, etc. etc.
   ALLER par haut et par bas, se dit quand on a pris médecine.

ALLEU


ALLEU, ou ALEU, s. m. [A-leu. 2 brèves.] Plusieurs, et M. Moreau entr'autres, disent au pluriel tantôt alleux et tantôt alleus. Le Dict. de Trévoux écrit aleuds: le d est inutile; et si on le met au pluriel par respect pour l'étymologie, il faudrait, pour être conséquent, l'écrire aussi au singulier. Ferrière

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