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Page A086b
ou satirique, on emploie encore
aller avec le participe actif des autres verbes. Gresset
dit de Boileau qu'il,
Ne seroit point au nombre de ses Dieux
Si de l'oprobre, organe impitoyable...
Il n'eût chanté que les malheureux
noms
Des Colletets, des Cotins, des Pradons:
Mânes plaintifs qui sur le noir rivage
Vont regrettant, que ce censeur sauvage...
Les ait privès du commun avantage
D'être cachés dans la foule
des morts.
S'en aler dans les petites pièces de poèsie est
joint aussi à des participes passifs.
Les fleurs, qu'Amour répand sur
notre vie,
Il ne les fait éclôre qu'au
printemps;
Et leur fraîcheur s'en va
bientôt flétrie,
Après avoir brillé quelques
instans.
Mais l'amitié, par qui l'âme
est nourrie,
Porte des fruits et les porte en tout tems.
MM. du Brueil et de Pecmeja.
6°. Il en va, et il en est de, ont le même
sens: mais le 1er. est moins usité. "Voici comment il
en alla, dit la Fontaine, c. à. d. ce qu'il en fut, ce qu'
il en arriva. "Il en va, ce me semble des églogues,
dit Fontenelle, comme des habits que l'on prend dans des balets, pour
représenter des paysans. On dit plus ordinairement, il en est
de... comme, etc.
7°. ALLER est subst. dans
cette phrase: au pis aller.
Style proverbial ou familier — Aller
vite en besogne, expédier les affaires promptement; aller
à tout vent, n'avoir pas de résolution fixe. — On dit
d'un homme habile, qu'il sait aler et parler; de celui qui done
tous ses soins à une affaire, qu'il y va de cul et de tête;
et de celui qui frape de toute sa force, qu'il n'y va pas de main
morte. — On dit aussi d'une chôse incontestable, cela va
sans dire; de ce qui se fait sans peine: cela va tout seul;
de ce qui a trompé les espérances qu'on en avait conçues,
cela s'en est allé en eau de boudin ou à vau-l'
eau; des affaires qu'on néglige. Cela va comme il plaît
à Dieu, etc. etc.
ALLER par haut et par bas,
se dit quand on a pris médecine.
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ALLEU
ALLEU, ou ALEU, s. m. [A-leu.
2 brèves.] Plusieurs, et M. Moreau entr'autres, disent au
pluriel tantôt alleux et tantôt alleus. Le Dict.
de Trévoux écrit aleuds: le d est inutile;
et si on le met au pluriel par respect pour l'étymologie, il faudrait,
pour être conséquent, l'écrire aussi au singulier.
Ferrière
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