LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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forêt. Ils ont abattu nos fruits. Il a abattu
son bois de haute futaie. Il le prit rudement
au collet, et l'abattit sous lui. On
lui a abattu la tête de dessus les épaules.
Il lui abattit le bras d'un coup de sabre.
Ce chasseur est adroit, il abat bien du gibier.
Ce cheval est fougueux, on est contraint
de l'abattre pour le ferrer. Ces moissonneurs
abattent tant d'arpens de blé en
un jour. Abattre des quilles.
Abattre
Abattre, signifie figurément Affoiblir,
diminuer, abaisser, faire perdre
les forces, le courage. Une fièvre
continue abat bien un homme. Cette maladie
a bien abattu ses forces. Cette perte
lui a abattu le courage, a abattu sa fierté.
Ces deux Maisons, ces deux Puissances
sont ennemies, elles font leurs efforts
pour s'abattre l'une l'autre. La moindre
affliction l'abat.
On dit au jeu de Trictrac, Abattre
du bois, pour dire, Jouer beaucoup de
dames de la pile, afin de caser plus
aisément. On le dit aussi au jeu--de
quilles, pour, Abattre bien desquilles.
On dit aussi figurément et familièrement,
Abattre bien du bois, pour,
Expédier beaucoup d'affaires en peu
de temps. On dit de même, Abattre de
la besogne.
On dit proverbialement, que Petite
pluie abat grand vent, pour, qu'Une
petite pluie fait cesser un grand vent.
Et on le dit figurément, pour, que Peu
de chose calme une grande colère,
fait cesser un grand ressentiment.
Abattre
Abattre, s'emploie avec le pronom
personnel. On dit qu'Un cheval s'abat,
pour dire, Que les pieds lui manquent,
et qu'il tombe tout d'un coup. En galopant,
son cheval s'est abattu sous lui.
Le terrain est glissant, si vous poussez
votre cheval, il s'abattra. Et on dit d'Un
oiseau de proie, qu'Il s'abat sur sa
proie, pour dire, qu'Il fond dessus. On
dit aussi: Une volée de pigeons s'abattit
sur mon champ. Un orage terrible va s'abattre
sur nous, pour, Fondre sur nous.
On dit encore, que Le vent s'abat, qu'il
est abattu, pour dire, qu'Il s'apaise,
qu'il est apaisé.
Abattu, ue
Abattu, ue. participe.
ABATTURES
ABATTURES. s. f. plur. Terme de
chasse. Foulures qu'un cerf laisse dans
les broussailles où il a passé.
ABAT--VENT
ABAT--VENT. subst. masc. Charpente
couverte d'ardoises ou de tuiles,
et qui garantit du vent et de la pluie
les ouvertures d'une maison, d'un
clocher.
ABB
ABBATIAL, ALE
ABBATIAL, ALE. adj. Appartenant
à l'Abbé ou à l'Abbesse. Palais
Abbatial. Maison Abbatiale. Les droits
Abbatiaux. Fonctions Abbatiales. Dignité
Abbatiale. Mense Abbatiale.
ABBAYE
ABBAYE. subst. f. (On prononce
Abéie.) Monastère d'Hommes, qui a
pour Supérieur un Abbé; ou de Filles,
qui a pour Supérieure une Abbesse.
Abbaye Royale, ou de Fondation Royale.
Abbaye en Règle. Abbaye en Commende.
Abbaye sécularisée. Une Abbaye fort
riche. Le Roi lui a donné une Abbaye.
Abbaye de l'Ordre de S. Benoît, de
l'Ordre de cîteaux, de l'Ordre dePrémontré.
Il se prend quelquefois pour Les seuls
bâtimens du Monastère. Une Abbaye
bien bâtie. Une Abbaye qui tombe en
ruine.
On dit proverbialement et figurém.
Pour un Moine l'Abbaye ne faut pas,
pour, Que quand plusieurs personnes
ont fait quelque partie ensemble, et
que quelqu'une d'entre elles manque à
s'y trouver, on ne laisse pas de faire
ce qui avoit été résolu.
ABBÉ
ABBÉ. s. m. Celui qui possède une
Abbaye. Abbé de l'Ordre de S. Benoît.
Abbé régulier. Abbé crossé et mitré.
Élire un Abbé. Bénir un Abbé. Abbé
triennal. Abbé Commendataire.
On dit figurément et proverbialem.
que Pour un Moine on ne laisse pas de
faire un Abbé, pour dire, qu'Encore
qu'un homme manque à une assemblée,
à une partie de divertissement
où il devroit être, on ne laisse pas de
délibérer sans lui, ou de faire ce qu'on
avoit résolu.
Quand quelqu'un n'est pas encore
venu pour manger, et que néanmoins
on se met toujours à table, on dit proverbialement
et figurément, On l'attend
comme les Moines font l'Abbé.
On dit proverbialement et figurém.
Le Moine répond comme l'Abbé chante,
pour, Ordinairement les Inférieurs se
conforment aux Supérieurs.
On dit aussi, Jouer à l'Abbé, pour,
Jouer à une sorte de jeu, où l'on est
obligé de faire tout ce que fait celui
qu'on a pris pour être le conducteur
du jeu, et auquel on donne alors le
nom d'Abbé.
On appelle communément Abbé,
tout homme qui porte un habit ecclésiastique,
quoiqu'il n'ait point d'Abbaye.
ABBESSE
ABBESSE. s. fém. Supérieure d'un
Monastère de Filles, qui a droit de
porter la crosse. Abbesse triennale. Abbesse
perpétuelle. Nommer, élire, bénir
une Abbesse.
ABC
A B C
A B C. (On prononce Abécé.) s. m.
Petit Livret contenant l'Alphabet et
la combinaison des lettres pour apprendre
à lire aux enfans. Acheter un
A b c pour un enfant.
Il signifie figurément, Le commencement
d'un art, d'une science, d'une
affaire. Ce n'est là que l'A b c desMathématiques.
On dit proverbialement et figurém.
Renvoyer quelqu'un à l'A b c, pour,
Le traiter d'ignorant; Remettre quelqu'un à l'A b c, pour, L'obliger à recommencer
tout de nouveau.
ABCÉDER
ABCÉDER. verbe neut. Terme de
Chirurgie. Se tourner en abcès. Cette
tumeur abcédera.
ABCÈS
ABCÈS. s. masc. Apostème. Amas
d'humeurs corrompues qui se fixent en
quelque partie du corps, et qui y forment
une tumeur. Abcès dangereux.
Abcès au poumon. Abcès au foie. Vider
un abcès. L'abcès a crevé. Il y a danger
qu'il ne se forme un abcès.
ABD
ABDALAS
ABDALAS. subst. mas. plur. Nom
général que les Persans donnent aux
Religieux; ce que les Tures appellent
Derviches, et ce que les Chrétiens
nomment Moines.
ABDICATION
ABDICATION. s. fém. Action par
laquelle on renonce volontairement à
une dignité souveraine dont on est revêtu.
Il se dit en parlant De celui qui
abdique, et de la chose abdiquée.
L'abdication de Dioclétien. L'abdication
de Charles--Quint. L'abdication de l'Empire,
etc.
ABDIQUER
ABDIQUER. v. a. Abandonner la
possession d'un État, d'une Dignité
souveraine, et y renoncer entièrement.
Abdiquer la Royauté. Abdiquer la Couronne.
Abdiquer l'Empire.
Il se dit aussi en parlant Des Magistrats
des anciens Romains. Abdiquer
la Dictature. Abdiquer le Consulat.
Abdiquer les honneurs.
Par extension, il se dit Des principaux
emplois et des places éminentes.
Ce Général d'Ordre a abdiqué.
Il se met aussi absolument. Ce Prince
a abdiqué, on l'a forcé d'abdiquer.
Abdiqué, ée
Abdiqué, ée. participe.
ABDOMEN
ABDOMEN. s. m. (On fait sentir
l'N.) Mot purement Latin, que les
Anatomistes ont transporté dans notre
Langue, pour signifier Le bas--ventre.
Les muscles de l'Abdomen.
ABDOMINAL, ALE
ABDOMINAL, ALE. adj. Qui appartient
au bas--ventre ou à l'abdomen.
Des artères abdominales.
ABDUCTEUR
ABDUCTEUR. adj. Terme d'Anatomie.
Nom qui se donne à différens
muscles, dont la fonction est de mouvoir
en dehors les parties auxquelles
ils sont attachés. Muscle abducteur.
Il se prend aussi substantivement.
L'abducteur de l'oeil.
ABDUCTION
ABDUCTION. s. f. Terme de Logique.
Manière d'argumenter, par laquelle,
en accordant la majeure d'un
syllogisme, on exige les preuves de la
miueure, pour déterminer la conséquence.
ABE
ABÉCÉDAIRE
ABÉCÉDAIRE. adj. C'est l'ordre
des lettres suivant l'alphabet françois.
Ordre abécédaire.
ABECQUER
ABECQUER ou ABÉQUER. v. act.
Donner la becquée à un jeune oiseau.
Il est familier.
ABÉE
ABÉE. s. f. Ouverture par laquelle
coule l'eau qui fait moudre un moulin.
Il se dit par corruption pour Baie.
Voyez Baie.
ABEILLE
ABEILLE. sub. fém. Mouche à miel.
Abeilles dorées. Essaim d'abeilles. Une
ruche d'abeilles. Les abeilles volent sur
les fleurs. L'aiguillon des abeilles.
ABERRATION
ABERRATION. s. f. (On prononce
les R.) Terme d'Astronomie. Mouvement
apparent et fort petit qu'on observe
dans les étoiles, et que les Astronomes
attribuent au mouvement de
la lumière combiné avec le mouvement
de la terre. L'aberration des Fixes.
On appelle en Optique, Aberration,
L'espace qu'occupent autour d'un
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