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Pour ce qui concerne les lois du mouvement accéléré,
Voyez
Les Accenses, selon Festus, étoient aussi des surnuméraires qui servoient à remplacer les Soldats tués dans une bataille ou mis hors de combat par leurs blessures. Cet Auteur ne leur donne aucun rang dans la Milice: mais Asconius Pedianus leur en assigne un semblable à celui de nos Caporaux & de nos Trompettes. Tite Live en fait quelque mention, mais comme de troupes irrégulieres, & dont on faisoit pcu d'estime. (G)
Il faut ici distinguer la chose, & le signe de la chose.
La chose, c'est la voix; la parole, c'est le moc, en tant que prononcé avec toutes les modifications établies par l'usage de la Langue que l'on parle.
Chaque nation, chaque peuple, chaque province, chaque ville même, differe d'un autre dans le langage, non - seulement parce qu'on se sert de mots différens, mais encore par la maniere d'articuler & de prononcer les mots.
Cette maniere différente, dans l'articulation des mots, est appellée accent. En ce sens les mots écrits n'ont point d'accens; car l'accert, ou l'articulation modifiée, ne peut affecter que l'oreille; or l'écriture n'est apperçue que par les yeux.
C'est encore en ce sens que les Poëtes disent: prêtez l'oreille à mes tristes accens. Et que M. Pelisson disoit aux Réfugiés: vous tâcherez de vous former aux accens d'une langue étrangere.
Cette espece de modulation dans les discours, particuliere à chaque pays, est ce que M. l'Abbé d'Olivet, dans son excellent Traité de la Prosodie, appelle accent national.
Pour bien parler une langue vivante, il faudroit avoir le même accent, la même inflexion de voix qu'ont les honnêtes gens de la capitale; ainsi quand on dit, que pour bien parler françois il ne faut point avoir d'accent, on veut dire, qu'il ne faut avoir ni l'accent Italien, ni l'accent Gascon, ni l'accent Picard, ni aucun autre accent qui n'est pas celui des honnêtes gens de la capitale.
Accent, on modulation de la voix dans le discours,
Selon le méchanisme des organes de la parole, il y a plusieurs sortes de modifications particulieres à observer dans l'accent en général, & toutes ces modifications se trouvent aussi dans chaque accent national, quoiqu'elles soient appliquées différemment; car, si l'on veut bien y prendre garde, on trouve partout uniformité & variété. Partout les hommes ont un visage, & pas un ne ressemble parfaitement à un autre; partout les hommes parlent, & chaque pays a sa maniere particuliere de parler, & de modifier la voix. Voyons donc quelles sont ces différentes modifications de voix qui sont comprises sous le mot général accent.
Premierement, il faut observer que les syllabes
en toute langue, ne sont pas prononcées du même
ton. Il y a diverses inflexions de voix dont les unes
élevent le ton, les autres le baissent, & d'autres enfin
l'élevent d'abord, & le rabaissent ensuite sur la
même syllabe. Le ton élevé est ce qu'on appelle accent aigu; le ton bas ou baissé est ce qu'on nomme
accent grave; enfin, le ton élevé & baissé successivement
& presque en même tems sur la même syllabe,
est l'accent circonflexe.
2. Outre cette variété dans le ton, qui est ou grave, ou aigu, ou circonflexe, il y a encore à observer le tems que l'on met à prononcer chaque syllabe. Les unes sont prononcées en moins de tems que les autres, & l'on dit de celles - ci qu'elles sont longues, & de celles - là qu'elles sont breves. Les breves sont prononcées dans le moins de tems qu'il est possible; aussi dit - on qu'elles n'ont qu'un tems, c'est - à - dire, une mesure, un battement; au lieu que les longues en ont deux; & voilà pourquoi les Anciens doubioient souvent dans l'écriture les voyelles longues, ce que nos Peres ont imité en écrivant aage, &c.
3. On observe encore l'aspiration qui se fait devant les voyelles en certains mots, & qui ne se pratique pas en d'autres, quoiqu'avec la même voyelle & dans une syllabe pareille: c'est ainsi que nous prononçons le héros avec aspiration, & que nous disons l'héroïne, l'héroïsme & les vertus héroïques, fans aspiration.
4. A ces trois différences, que nous venons d'observer dans la prononciation, il faut encore ajoûter la variété du ton pathétique, comme dans l'interrogation, l'admiration, l'ironie, la colere & les autrés passions c'est ce que M. l'Abbé d'Olivet appelle l'accent oratoire.
5. Enfin, il y a à observer les intervalles que l'on
met dans la prononciation depuis la fin d'une période
jusqu'au commencement de la période qui suit,
& entre une proposition & une autre proposition;
entre un incise, une parenthese, une proposition incidente,
& les mots de la proposition principale
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