Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 104

Il signifie aussi, Tarder, s'amuser, être quelque temps dans un lieu sans en bouger. Où vous êtes-vous arrêté? Nous nous sommes arrêtés une heure chez lui. Allez & revenez vîte sans vous arrêter. Il s'arrête à tout le monde, avec tout le monde.

Il signifie encore, Se contenir, cesser de faire quelque chose. Vos enfans jetent des pierres, dites-leur qu'ils s'arrêtent, faites-les arrêter. Arrêtez-vous donc. Si vous ne vous arrêtez, je vous ferai bien arrêter.

Il se dit encore figurément, & signifie, Se déterminer, se fixer. Après avoir écouté différentes propositions, il s'arrêta à la première. Après avoir vu toutes les étoffes qui étoient à vendre, il s'arrêta à celle-là.

Il signifie aussi, Avoir égard, faire attention. Il s'arrête à des apparences. Il ne faut pas s'arrêter à des bagatelles. Il ne faut pas s'arrêter à ce qu'il dit.

ARRÊTER est aussi neutre, & signifie, Cesser de marcher, & demeurer en un lieu pour quelque temps. Après deux jours de marche, nous arrêtâmes à un tel endroit.

ARRÊTÉ, ÉE, participe .

On dit, qu'Un homme n'a pas la vue arrêtée, pour dire, qu'Il n'a pas la vue assurée. Et qu'Il n'a pas l'esprit bien arrêté, pour dire, qu'Il n'est pas bien sensé.

On dit en Peinture, qu'Un dessein est arrêté, lorsque les contours en sont déterminés avec justesse & sans indécision.

ARRÊTISTE. s.m. Compilateur ou Commentateur d'Arrêts, de Déclarations, &c.

ARRHER. v.a. S'assurer de quelque chose en donnant des arrhes. Arrher des marchandises.

ARRHÉ, ÉE, participe .

ARRHES. s. f. pl. L'argent qu'on donne pour assurance de l'exécution d'un marché. Le marché est-il conclu? Donnez des arrhes. Il s'est engagé, il a pris des arrhes. Donner des arrhes au coche.

On dit familièrement, qu'On a donné des arrhes au coche, pour faire entendre qu'On s'est engagé dans quelque affaire, dans quelque société. Je ne puis plus m'en dédire, j'ai donné des arrhes au coche.

ARRHES se dit figurément dans ces phrases. Recevez ce petit présent pour arrhes de ma bonne volonté. Il n'y a point d'arrhes plus certaines du salut d'un Chrétien, que la bonne vie & les bonnes oeuvres.

ARRIÈRE. adv. En demeure. En ce sens on dit, qu'Un Trésorier, qu'un Fermier est en arrière, pour dire, que Le temps, le terme où il étoit obligé de payer, est déjà passé. Il étoit en arrière de trois quartiers. Un Fermier qui est toujours en arrière.

On dit aussi figurément D'une affaire, qu'Elle ne va ni en avant, ni en arrière, pour dire, qu'Elle est toujours dans le même état.

ARRIÈRE est aussi une préposition inséparable qui se joint à un autre mot, pour faire signifier à ce mot quelque chose de postérieur, qui est derrière. Cette préposition est opposée à avant. L'arrière-corps, l'avant-corps d'un bâtiment.

On dit substantivement, L'arrière d'un vaisseau, pour dire, La poupe.

ARRIÈRE-BAN. s.m. Assemblée de ceux qui tiennent des fiefs, ou qui, sans tenir de fief, sont Gentilshommes, convoquée par le Prince, pour le servir à la guerre. Convoquer l'arrière-ban. Assembler l'arrière-ban. Dès que l'arrière-ban fut en marche.

ARRIÈRE-BOUTIQUE. s.f. Boutique de plein-pied après la première. Ce Marchand a ses marchandises les plus précieuses dans son arrière-boutique.

ARRIÈRE-CORPS. s.m. Terme d'Architecture. La partie d'un bâtiment qui est derrière un autre.

ARRIÈRE-COUR. s.f. Petite cour, qui dans un corps de bâtiment sert à dégager les appartemens. Cette maison a une arrière-cour fort commode.

ARRIÈRE-FAIX. s.m. Les membranes où l'enfant est enveloppé, & qui sortent de la matrice après l'enfantement.

[alt p. 73] ARRIÈRE-FIEF. s.m. Fief mouvant d'un autre fief. Une terre qui a plusieurs arrière-fiefs.

ARRIÈRE-GARDE. s.f. La dernière partie d'une armée marchant en bataille. Les ennemis donnèrent sur l'arrière-garde. Ils harceloient perpétuellement l'arrière-garde.

ARRIÈRE-MAIN. s.m. Coup du revers de la main. Ce mot n'est guère d'usage qu'au jeu de la paume, où l'on dit, J'ai gagné la partie par un bel arrière-main.

On dit au même jeu, & au féminin, en parlant d'Un homme qui joue bien du revers de la raquette ou du battoir, qu'Il a l'arrière-main belle.

ARRIÈRE-NEVEU. s.m. Le fils du neveu. C'est son arrière-neveu.

On dit dans le style soutenu, Nos arrière-neveux, pour dire, La postérité la plus reculée.

ARRIÈRE-PETIT-FILS. s.m. Le fils du petit-fils ou de la petite-fille, par rapport au bisaïeul ou à la bisaïeule. Le Roi est arrière-petit-fils de Louis XIV.

ARRIÈRE-POINT. s.m. Rang de points continus qu'on fait avec une aiguille & du fil sur le poignet de la manche d'une chemise. Faire un rang d'arrière-points.

ARRIÉRER, S'ARRIÉRER. v. récipr. Demeurer derrière. L'Infanterie s'arriéra.

Il se dit figurément, en parlant du payement des redevances. Un Fermier qui s'arrière, qui s'est arriéré.

ARRIÉRÉ, ÉE, participe .

ARRIÈRE-SAISON. s.f. On appelle ainsi l'Automne, & plus ordinairement la fin de l'Automne. Les fruits de l'arrière-saison.

On dit, que Des pommes, des poires, & autres fruits, sont pour l'arrière-saison, pour dire, qu'Ils ne sont bons à manger qu'à la fin de l'Automne, ou même bien avant dans l'Hiver, lorsqu'on ne mange plus d'autres fruits. Le bon-chrétien, la reinette, ne se mangent que dans l'arrière-saison.

En parlant du blé & du vin, on appelle Arrière-saison, Les derniers mois qui précédent la récolte & les vendanges suivantes. Le blé se vend plus cher dans l'arrière-saison, c'est-à-dire, Dans les mois de Juin & de Juillet. Et Ce vin ne se boit que dans l'arrière-saison, c'est-à-dire, Dans le mois de Juillet & d'Août.

ARRIÈRE-VASSAL. s.m. Celui qui relève d'un Seigneur vassal d'un autre Seigneur. Il est arrière-vassal d'un tel Prince.

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