Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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ABATU


ABATU, ÛE, part. pass. et adj. [abatu; tout bref au masc. l'u es long au fém. abatûë.] L'Acad. ne le met que participe. Il est pourtant aussi adjectif au figuré, et même très-élégant.
   Comme participe il s'emploie ou seul,
   Dieu voit l'orgueil à ses pieds abatu.
   Ou avec la prép. par: "L'esprit abatu par les soins rongeans de la pauvreté, n'est guère capable de mouvemens nobles et élevés. St. Evr. — Comme adjectif, il suit toujours le subst. qu'il modifie: "Nos Cypriens abatus pleuraient comme des femmes. Télém.

ABB


ABB. Dans les mots qui commencent par cette syllabe on n'a jamais prononcé qu'un b. — Aujourd'hui même on n'en écrit plus qu'un, excepté dans Abbé et ses dérivés. Autrefois on écrivait Abbécher, abboyer, abbréger, abbreuver, etc.

ABBATIAL


ABBATIAL, ALE, adj. [Abaci-al, ale, tout bref, le t y a le son du c;] apartenant à l' Abbé ou à l'Abbesse: "Palais abbatial, Maison abbatiale, Droits abbatiaux, etc.

ABBAYE


ABBAYE, s. f. [Pron. Abéïe. L'i est long; dern. e muet.] M. de Wailly remarque fort bien qu'on devrait écrire Abéïe, parce qu'en écrivant Abbaye, on confond la prononciation de ce mot avec ceux de cette terminaison en aye, je paye, j'essaye, et qu'on est par-là tenté de prononcer Abé-ie, comme on prononce je pé-ie. — J'ajoute que, puisqu'on dit Abbé, Abbesse; Abéïe serait plus suivant l'analogie, mais le tyran des Langues, l'usage lui est contraire.
   Anciennement on écrivait Abbayie. On ne fesait pas attention que l'y grec fait fonction de deux i, dont le premier se joint à l'a pour former la dipht. ai, qu'on prononce é, et le 2e. s'unit avec la voyelle suivante. — Plus récemment, les ennemis de l'y grec, parce qu'il est d'origine étrangère, ont écrit Abbaïe, ou avec Richelet, Abaïe avec un seul b. Mais ils pèchent contre la prononciation. Car avec cette orthographe il faudrait prononcer, Aba-ïe. Voy. A n°. I. ou .
   ABBAYE, est un Monastère gouverné par un Abbé ou une Abbesse. — Il se prend quelquefois pour les seuls bâtimens du Monastère; Abbaye bien bâtie, Abbaye qui tombe en ruine.

ABBÉ


ABBÉ, s. m. [Abé, bref, 2e. é fermé] celui qui possède une Abbaye. Ce mot a fourni quelques proverbes à la Langue. — Pour

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