Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page A546a

dans ses raisonemens, dans ses démarches. "Vous êtes étonée de la conduite de cette femme: elle est très-conséquente, et sait bien ce qu'elle fait. = Dans l'Ann. Litt. on lui fait regir la prép. à: "Les Stoïciens faisoient d' inutiles éforts pour être conséquens à leurs principes. — Ce régime est inusité. = Le P. Grifet l'associe avec être, impersonel: "Parce que Dieu est infiniment juste, il est conséquent que cette Justice, qui lui est essentielle, se communique à ses Jugemens. Cette manière de parler me paraît douteûse. — * Dans le sens d'important, considérable, il est du style mercantile. "Je vous ferai bientôt un envoi plus conséquent. "Il n'est pas de Fermiers, qui, l'un portant l'autre, ne nourrissent douze chevaux dans leurs fermes, pour peu qu' elles soient conséquentes. Anon. — Dans cet emploi, c'est un barbarisme, et l'on est étoné de le trouver dans le Journ. de Litt. "Je vous ai anoncé la prise de deux bâtimens Russes par les Anglois, parce que je regarde cet évènement comme un des plus extraordinaires et des plus conséquens, dans les circonstances actuelles. * "L'Auteur auroit déjà donné avis au Public, qu'il travailloit à un Poème conséquent. (l'Harmonie imitative de la Langue Française) Anoncer par un barbarisme un ouvrage de cette importance, ce n' était pas un début heureux. Ann. Litt. = Conséquent, ne se dit pas des chôses, à moins qu'elles n'aient un raport immédiat avec la persone. On dit, des raisonemens conséquens, une conduite conséquente, des démarches conséquentes.

CONSERVATEUR


CONSERVATEUR, TRICE, s. m. et f. CONSERVATION, s. f. [konsèrva-teur, trice, Konsèrva-cion, en vers, ci-on; 1re lon., 2e ê ouv.] Conservation, état d'une chôse conservée. — Conservateur, trice, celui ou celle qui conserve.
   Rem. 1°. CONSERVATION, a un sens passif: il n'exprime pas l'action de celui qui conserve, mais l'état de celui, ou de ce qui est conservé. La conservation des fruits, de la santé, de ses droits, sa conservation, etc. "Leibnitz s'exprime donc mal, lorsqu'il dit: "La Conservation de Dieu est une préservation et continuation des Êtres. Il falait dire, l'acte par lequel Dieu conserve les Êtres, est une continuation de création. Brevis esse laboro, obscurus fio.
   Je tâche d'être court, et je deviens obscur.
Ou, je pêche contre la Langue.

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.