* Acacia, suc épaissi, gommeux, de couleur
brune à l'extérieur, & noiràtre ou roussâtre, ou jaunâtre
en - dedans; d'une consistance ferme, dure, s'amollissant
dans la bouche; d'un goût austere astringent,
non desagréable, formé en petites masses arrondies
du poids de quatre, six, huit onces, & enveloppé
de vessies minces. On nous l'apporte d'Egypte par Marseille; on estime le meilleur celui qui
est récent, pur, net, & qui se dissout facilement
dans l'eau. On tire ce suc des gousses non mûres d'un
arbre - appellé acacia folio scorpioidis leguminosoe, C.
B. P. C'est un grand arbre & fort branchu, dont
les racines se partagent en plusieurs rameaux, & se
répandent de tous côtes, & dont le tronc a souvent
un pié d'épaisseur, & égale ou même surpasse en
hauteur les autres especes d'acacia. Il est ferme, garni
de branches & armé d'épines; ses feuilles sont menues,
conjuguées, & rangées par paires sur une côte
de deux pouces de longueur: elles sont d'un verd
obscur, longues de trois lignes, & larges à peine d'une
ligne. Les fleurs viennent aux aisselles des côtes
qui portent les feuilles, & sont ramassées en un bouton
sphérique porté sur un pédicule d'un pouce de
longueur; elles sont d'une couleur d'or & sans odeur,
d'une seule piece en maniere de tuyau grêle, renflé à
son extrémité supérieure, & découpé en 5 quartiers.
Elles sont garnies d'une grande quantité d'étamines
& d'un pistil qui devient une gousse semblable en
quelque façon à celle du lupin, longue de cinq pouces
plus ou moins, brune ou roussatre, applatie,
épaisse d'une ligne dans son milieu, plus mince sur les
bords, large inégalement, & si fort retrécie par intervalle,
qu'elle représente 4. 5. 6. 8. 10. & même
un plus grand nombre de pastilles applaties liées ensemble
par un fil. Elles ont un demi - pouce dans leur
pius grande largeur, & la partie intermédiaire a à peine
une ligne: l'intérieur de chacune est rempli par une
semence ovalaire, applatie, dure, mais moins que
celle du cormier; de couleur de chataigne, marquée
d'une ligne tout autour comme les graines de tamarins,
& enveloppéé d'un mucilage gommeux, & un
peu astringent ou acide, & roussâtre. Cet arbre
est commun au grand Caire; on arrose d'eau les
gousses qui ne sont pas encore mûres; on les broie:
on en exprime le suc qu'on fait bouillir pour l'épaissir,
puis on le met en petites masses. Ce suc analysé donne
une portion médiocre de sel acide, très - peu de sel
alkali, beaucoup de terre astringente, & beaucoup
d'huile ou subtile ou grossiere. On le place entre les
astringens incrassans & repercussifs: il affermit l'estomac,
fait cesser le vomissement, arrête les hémorrhagies
& les flux de ventre: on le donne depuis 3 >
jusqu'à 3 j. sous la forme de poudre ou de bol, ou
dans une liqueur convenable. Les Egyptiens en ordonnent
tous les matins à ceux qui crachent le sang
la quantité d'un gros dissoûte dans une liqueur, &c.
Le suc d'acacia entre dàns la thériaque, le mithridat,
les trochisques de Karabé, & l'onguent styptique
de Charas.
Il sert aux Corroyeurs du grand Caire pour noircir
leurs peaux. A cet acacia vrai on substitue souvent
l'acacia nostras. Voyez Acacia nostras. Le suc de
l'acacia nostras est plus acide que l'autre; on le tire
des cerises de cette plante récentes & non mûres: il
a à peu près les mêmes propriétés que l'acacia vrai.
ACACIENS
* ACACIENS, adj. pris subst. Ariens ainsi nommés
d'Acace de Caesarée leur chef.
ACADEMICIEN, ACADEMISTE
* ACADEMICIEN, ACADEMISTE, sub. m. Ils
sont l'un & l'autre membres d'une société qui porte
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