Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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A. s. m. La première lettre de notre alphabet, et la première des voyelles. La lettre A. Un grand A. Un petit a. Un A majuscule. Un a romain. Un a italique. Des a mal formés. La voyelle A. A est long dans Blâme. A est bref dans Glace. A, dans les mots Casuel, basilique, larron, etc., a un son intermédiaire. A ne se prononce pas dans quelques mots, tels que Août, taon, etc.

Une panse d'a, La première partie d'un petit a, dans l'écriture ordinaire.

Prov., N'avoir pas fait une panse d'a, N'avoir rien écrit, rien copié, de ce qu'on devait écrire, copier; et, figurément, N'avoir rien composé, n'être point auteur. Depuis deux jours, mon copiste n'a pas fait une panse d'a. Cet homme n'a fait de sa vie une panse d'a.

Prov. et fig., Il n'en a pas fait, il n'y a pas fait une panse d'a, se dit De quelqu'un qui veut composer un ouvrage, mais qui n'y a pas encore travaillé, ou qui n'a aucune part à un ouvrage d'esprit qu'il s'attribue ou qu'on lui attribue. Il laisse croire que cet ouvrage est de lui; mais il n'en a pas fait une panse d'a, il n'y a pas fait une panse d'a.

Fam., Ne savoir ni A ni B, Ne savoir pas lire; et, figurément, Être fort ignorant.

Fam., N'en être qu'à l'A b c; renvoyer quelqu'un à l'A b c; etc. Voyez A B C.

À. préposition. Il se place devant différentes parties du discours, et sert proprement à marquer Tendance ou direction vers un lieu, vers un terme ou un objet quelconque. (Lorsqu'il précède l'article masculin suivi d'une consonne, on le contracte en au, pour à le; et lorsqu'il précède l'article pluriel des deux genres, on le contracte en aux, pour à les.) Aller à Rome, à l'église, à l'armée. Marcher à l'autel. Arriver à bord. Il vient à nous. Envoyer à l'école. Tourner à droite, à gauche. Retourner à la ville. Rentrer au logis. Voyage à Naples, à la campagne. La route de Paris à Versailles. Monter à cheval. Mettre pied à terre. S'élancer au plus fort de la mêlée. Revenir à la charge. Se mêler à la foule. Conduire un homme au supplice, à la mort. Attacher à la muraille. Atteler à la charrue. Tendre les mains au ciel. Se prosterner aux genoux de quelqu'un. Jeter au feu. Tirer au blanc. Atteindre au but. Quelquefois on l'unit à la préposition jusque, qui marque plus précisément le terme ou le but. J'irai jusqu'à tel endroit.

Il s'emploie, par extension, devant les mots qui indiquent Le terme, ou le but, la fin d'une action quelconque. --- Devant les substantifs: Écrire à son ami. Parler à son père. Obéir aux lois. L'obéissance, la soumission aux lois. Renvoyer une affaire au lendemain. Remettre une cause à huitaine. Travailler aux mines. Atteindre à la perfection. En venir à des injures, à des reproches. Condamner à une peine. Pousser à bout. Réduire au tiers, au quart, à la moitié. Servir à tel usage. Tirer à sa fin. Tourner à la louange, à la honte, à l'avantage de quelqu'un. Toutes nos actions doivent tendre à la gloire de Dieu, à la plus grande gloire de Dieu. Boire à la santé de quelqu'un. --- Devant les infinitifs: Il demande à sortir. Il aime à lire et à écrire. Il vise, il tend à vous supplanter. Il aspire à vous plaire. Je parvins à le persuader. Quel empressement à le servir! Il s'est abaissé à le prier, jusqu'à le prier. Elle s'est emportée à lui dire, jusqu'à lui dire que... Tous s'accordent à le louer. Je me décidai à partir. Répugner à faire une chose. J'aviserai à le faire. Inviter à dîner. Obliger à payer, à fuir, etc. (Nous avons rejeté à la fin de cet article quelques emplois particuliers de l'infinitif avec la préposition À.)

Il s'emploie particulièrement devant le régime ou complément indirect des verbes transitifs, pour marquer de même Le terme, la fin de l'action que le verbe exprime. Donner une bague à quelqu'un. J'ai prêté ce livre à mon frère. Enseigner la géographie à un enfant. Dire un mot, faire un salut à quelqu'un. S'appliquer, s'adonner à l'étude. Adressez-vous à lui.

C'est pour cela que des verbes qui semblent désigner un rapport tout opposé à celui de tendance, de direction vers un but, qui expriment au contraire extraction, séparation, sont cependant suivis de la préposition À, qui précède leur régime ou complément indirect. Arracher une dent à quelqu'un. Ôter à quelqu'un ses vêtements. Se soustraire au danger, au châtiment. Etc.

Dans certaines phrases elliptiques, la préposition À marque Consécration, dédicace, envoi à une personne. À Dieu très-bon et très-grand. Aux dieux lares. Au Dieu inconnu. Aux grands hommes la patrie reconnaissante. Un tel à un tel, salut. Hymne à Vénus. Épître de Boileau à Molière, à Racine.

On doit rapporter à cet emploi de la préposition À La suscription ou l'adresse ordinaire des lettres missives: À Monsieur N.; À Madame...

Dans quelques autres phrases elliptiques, analogues aux précédentes, la même préposition marque Une louange ou un blâme, une sorte de voeu pour ou contre quelqu'un ou quelque chose. Honneur aux braves!

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