ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"124"> sera un pié neuf pouces plus bas que la profondeur qu'on a dessein de lui donner. Elevez & adossez contre la terre le mur de maçonnerie H, depuis le fond jusqu'au niveau de la terre, & bâti de moellons & libages, avec du mortier de chaux & sable tout autour; ensuite commencez le massif du fond I, d'un pié d'épaisseur, & construit des mêmes matériaux & mortier; on joindra au mur, & au plat - fond, un massif ou chemise de ciment K, de neuf pouces d'épaisseur bâti de petits cailloux de vigne mis par lits, & couverts de mortier de chaux & ciment, qu'il ne faut point épargner, de maniere que les cailloux ne se touchent point, & regorgent de mortier partout; il faudra enduire le tout avec du mortier plus fin, c'est - à - dire, avec du ciment passé au sas avant que de le délayer avec la chaux, unir cet enduit avec la truelle, & le frotter ensuite plusieurs jours avec de l'huile.

Les bassins de plomb (fig. 3.) n'ont de singulier, dans leur construction, que les murs faits du mortier de plâtre, parce que la chaux mine le plomb; on fera le mur de terre L, du double d'épaisseur de celui du plat - fond M, & l'on pratiquera dessus ces murs les talles de plomb n, n, n, qui seront jointes ensemble avec des noeuds de soudure o, o, o.

Les bassins en terre franche sont à peu près construits comme ceux de glaise, à l'exception que les corrois seront plus larges, ayant trois & quatre piés, & les murs d'un pié & demi ou deux, seront en mortier de terre seulement, & fondés sur la masse de terre franche qui regne dans tout le terrein. Ces bassins se peuvent faire avec un seul mur du côté de l'eau, en délayant la terre franche sur le bord, & la coulant dans le corroi.

On aura soin d'entourer le pourtour des bassins, de bordures de gason, afin de préserver les corrois de l'ardeur du soleil. (K)

Bassin (Page 2:124)

Bassin (Marine.) on donne ce nom, dans les ports de mer, au lieu où l'on retire les vaisseaux pour les mettre plus à l'abri, les radouber, les armer & desarmer avec plus de facilité, ou y faire les réparations nécessaires. Voyez Pl. VII. fig. 1. Mar. un bassin coté A A, & sa disposition au milieu de l'arsenal. Il y a deux sortes de bassins; les uns qu'on peut emplir & mettre à sec à volonté, au moyen d'une écluse qui en ferme l'entrée; & d'autres qui sont tout ouverts, & dont le fond étant de vase molle, se remplit d'eau quand la mer monte, & se vuide quand elle descend. Voyez Darse. (Z)

Bassin (Page 2:124)

Bassin, en terme d'Anatomie, est la partie la plus inférieure de la cavité de l'abdomen: il est ainsi appellé de sa ressemblance à un bassin ou à une aiguiere, appellée pelvis en Latin. Voyez Abdomen.

Le bassin est toûjours plus large ou plus grand dans les femmes que dans les hommes, pour faire place à l'accroissement du foetus. Voyez Matrice.

Cette cavité est très - bien fortifiée par les os, pour mettre à couvert des injures du dehors les parties qui y sont contenues. Le bassin est formé ou environné par les os des hanches, le coccyx, & l'os sacrum. Voyez Hanche, Coccyx.

Le bassin des reins est un grand sinus ou cellule membraneuse dans la partie concave des reins. Voy. l'article Anat. les Planch. & leur explic. Voy. Reins. Des douze mammelons des reins sortent douze canaux appellés tuyaux membraneux, fistuloe membranaceoe; ils se réunissent ensuite en trois grosses branches, d'où enfin il en résulte une seule qui forme le bassin; ce bassin venant encore à se contracter, se termine en un canal membraneux appellé l'urétere. Voy. Mammelon & Uretere.

L'urine étant séparée du sang par les canaux urinaires, auxquels elle a été apportée par les mammelons, les tuyaux membraneux la reprennent pour la reporter dans le bassin, d'où elle se décharge dans l'urétere, & de - là dans la vessie, &c. Voy. Urine, &c.

Bassin oculaire (Page 2:124)

Bassin oculaire, instrument de Chirurgie, petite soûcoupe ovale très - commode pour laver l'oeil. Sa matiere est d'argent; sa construction consiste en une petite gondole qui a environ un pouce cinq lignes de long, sur dix ou onze lignes de diametre, plus élevé par les angles que dans le milieu, afin de s'accommoder à la figure globuleuse de l'oeil: elle n'a pas plus de cinq lignes de profondeur, & est montée sur un pié artistement composé, comme on peut le voir dans la fig. 16. Pl. XXIII. ce pié a environ deux ou trois pouces de hauteur.

Pour se servir de cet instrument, il faut le remplir à moitié de la liqueur avec laquelle on veut bassiner l'oeil, puis on le prend par le pié, & l'on baisse la tête, afin de faire entrer le globe de l'oeil dans la soûcoupe, qui est construite de façon à occuper toute la circonférence de la cavité orbitaire: on ouvre ensuite l'oeil, & la liqueur contenue dans ce bassin le mouille parfaitement.

Fabrice d'Aqua - pendente, célebre Medecin - Chirurgien, & professeur d'Anatomie à Padoue, a le premier imaginé l'application des remedes aqueux sur l'oeil: il se servit d'abord de ventouses communes que l'on tenoit sur l'oeil avec la main, comme le bassin oculaire dont on vient de parler; ce qu'il remarqua être fort incommode: il en fit faire avec des anses sur chaque côté, dans lesquelles on passoit un cordon pour attacher le vase derriere la tête. Ces petits vaisseaux de crystal faits de façon à s'appliquer exactement sur la circonférence de l'orbite, lui parurent exiger encore une perfection; car les liqueurs tiedes faisant transpirer la partie, & la matiere de cette transpiration ne trouvant aucune issue, l'oeil & les parties qui l'avoisinent pouvoient se gonfler par l'usage de ces remedes. Pour prévenir les fluxions, & autres accidens qui seroient l'effet du défaut de transpiration, il fit ajoûter au - dessus de la gondole un petit tuyau percé, par lequel on pût aussi verser les liqueurs convenables au moyen d'un entonnoir, après avoir mis le vase en situation. L'auteur la nomme phiole oculaire, & assûre avoir dissipé des cataractes commençantes par l'usage des remedes convenables appliqués par le moyen de cet instrument. (Y)

Bassin (Page 2:124)

Bassin (vente au) Comm. nom que l'on donne à Amsterdam aux ventes publiques qui se font par autorité de justice, & où préside un officier commis par les bourgue - mestres, qu'on nomme vendu - meester, c'est - à - dire, maître de la vente. On appelle cette vente vente au bassin, parce qu'avant que de délivrer les lots ou cavelins au plus offrant & dernier enchérisseur, on frappe ordinairement sur un bassin de cuivre, pour avertir qu'on va adjuger. Voyez Vendumeester. (G)

Bassins (Page 2:124)

Bassins d'une balance, sont deux especes de plats qu'on suspend au bout des bras d'une balance, & dans lesquels on met les poids qu'on veut peser. V. Balance. (O)

Bassin (Page 2:124)

Bassin, terme de Boulanger, est une espece de casserole à queue de tole blanche, ou fer - blanc épais, dont on se sert pour puiser l'eau dans la chaudiere, & la mettre dans le pétrin en quantité convenable. Voy. Pl. du Boulanger, fig. 4.

Bassin (Page 2:124)

Bassin, instrument de Chapelier, c'est une grande plaque ronde de fer ou de fonte, qui se place sur un fourneau, pour bâtir les étoffes dont on compose les chapeaux.

Les Chapeliers ont aussi des bassins à dresser les bords des chapeaux: ces bassins ont au milieu une ouverture ronde, assez grande pour y faire entrer les formes les plus larges. Ces bassins sont ordinairement de plomb, & ont par - dessus deux mains, afin que le chapelier puisse les mettre sur les bords des [p. 125] chapeaux, & les enlever facilement. V. Chapeau. Voyez la fig. 4. Pl. du Chapelier.

Bassin a barbe (Page 2:125)

Bassin a barbe, est une espece de plat creux, rond, & quelquefois ovale, dont les Barbiers - Perruquiers se servent pour savonner le visage des personnes qu'ils rasent. Ce plat est toûjours échancré par un de ses côtés, afin de pouvoir être serré près du cou de la personne qu'on savonne, de peur que l'eau de savon qui tombe du visage ne coule le long du cou & sur les habits.

Les bassins à barbe se font de plusieurs sortes de matieres; il y en a de fayence, de porcelaine, d'étain, de cuivre, d'argent, &c. Voyez sa fig. Plan. du Perruquier.

Bassin (Page 2:125)

Bassin, s. m. (Lunetier.) les Miroitiers - Lunetiers se servent de divers bassins de cuivre, de fer ou de métal composé, les uns grands, les autres plus petis, ceux - ci plus profonds, ceux - là moins, suivant le foyer des verres qu'ils veulent travailler. Voyez les fig. 1. & 2. Pl. du Lunetier; la premiere représente un bassin de six pouces de foyer; B le bassin, A son profil: la seconde représente un bassin de trois pouces de foyer; B est le bassin, & C son profil. Ces bassins sont représentés dans les figures scellées sur la table de l'établi.

C'est dans ces bassins que se font les verres convexes: les spheres, qu'on nomme autrement des boules, servent pour les verres concaves; & le rondeau, pour les verres dont la superficie doit être plane & unie. Voyez ces deux derniers outils à leurs lettres.

On travaille les verres au bassin de deux manieres: pour l'une l'on attache le bassin à l'arbre d'un tour, & l'on y use la piece, qui tient avec du cimeut à une molette de bois, en la présentant & la tenant ferme de la main droite dans la cavite du bassin, tandis qu'on lui donne avec le pié un mouvement convenable: pour l'autre, on affermit le bassin sur un billot ou sur un établi, n'y ayant que la molette garnie de son verre qui soit mobile. Les bassins pour le tour sont petits, & ne passent guere six à sept pouces de diametre: les autres sont très - grands, & ont plus de deux piés de diametre.

Pour dégrossir les verres qu'on travaille au bassin, on se sert de grès & de gros émeri: on les adoucit avec les mêmes matieres, mais plus fines, & tamisées: le tripoli & la potée servent à les polir: enfin on en acheve le poliment au papier, c'est - à - dire, sur un papier qu'on colle au fond du bassin. Quelques-uns appellent ces bassins des moules, mais improprement. Voyez Miroitier & Lunette.

La maniere la plus convenable pour faire ces bassins, est le fer & le laiton, l'un & l'autre le plus doux qu'on puisse trouver: car comme ils doivent être formés sur le tour, la matiere en doit être traitable & douce, mais pourtant assez ferme pour bien retenir sa forme dans le travail des verres. Ces deux sortes de matieres sont excellentes, & préférables à toutes les autres: le fer néanmoins est sujet à la rouille, & le laiton ou cuivre jaune à se piquer & verdir par les liqueurs acres & salées; c'est pourquoi ces deux matieres demandent que les instrumens qui en sont faits soient proprement tenus, bien nettoyés & essuyés après qu'on s'en est servi. L'étain pur & sans alliage est moins propre pour le premier travail de verre qui est le plus rude, à cause que sa forme s'altere aisément: on peut cependant l'employer utilement après l'avoir allié avec la moitié d'étain de glace. Le métal allié, qu'on ne peut former au tour à cause de sa trop grande dureté, comme celui des cloches qui est composé d'étain & de cuivre, ne vaut rien pour les formes dont nous parlons.

On peut préparer ces deux matieres à recevoir la forme de deux manieres, suivant qu'elles sont malléables ou fusibles: elles demandent toutes deux des modeles sur lesquels elles puissent être formées, au moins grossierement d'abord, pour qu'on puisse ensuite les perfectionner au tour. La matiere malléable demande pour modele des arcs de cercle, faits de matiere solide sur les diametres des spheres desquelles on veut les former. Celle qui est fusible demande des modeles entiers de matiere aisée à former au tour; comme de bois, d'étain, &c. pour en tirer des moules dans lesquels on puisse la jetter pour lui donner la forme la plus approchante de celle qu'on desire; car il est ensuite fort aisé de la rendre réguliere, & de la perfectionner au tour.

Quoiqu'on puisse forger les formes de laiton ou cuivre jaune à froid au marteau, je conseille cependant de les mouler en fonte, & de leur donner même une épaisseur convenable à la grandeur de la sphere dont on veut les former, aussi bien qu'à la largeur de la superficie qu'on veut leur donner: premierement à cause qu'étant forgées & écrouïes à froid, elles feroient aisément ressort sur leur largeur, & qu'elles altéreroient par ce moyen leur forme dans l'agitation du travail; en second lieu, pour empêcher par cette épaisseur convenable que ce métal s'échauffant sur le tour, ne se roidisse contre l'outil, comme il fait pour l'ordinaire, se rejettant dehors avec violence jusqu'à s'applanir, ou même devenir convexe de concave qu'il étoit, s'il n'a pas une épaisseur suffisante pour résister à son effort.

Pour faire les modeles qui doivent servir à faire les moules de ces platines, on ne sauroit employer de meilleure matiere que l'étain, à cause qu'on peut le fondre avec peu de feu, & le tourner nettement sans altérer sa forme. Le bois néanmoins qui est plein, comme le poirier ou le chêne, qui est gras & moins liant étant bien sec, y peut servir assez commodément: pour l'empêcher même de s'envoiler, & de se déjetter à l'humidité de la terre ou du sable qui servent à les mouler, aussi - bien que dans les changemens de tems, il convient de l'enduire & imbiber d'huile de noix, de lin, ou d'olive au défaut de ces deux premieres, laissant doucement sécher ces modeles d'eux - mêmes, dans un lieu tempéré & hors du grand air.

La meilleure maniere de mouler ces modeles, est celle où l'on employe le sable. Tout cuivre n'est pas propre pour faire ces formes: on doit choisir celui qui est jaune, & qu'on nomme laiton doux; on peut aussi se servir d'étain pur d'Angleterre, ou de celui d'Allemagne, allié avec moitié d'étain de glace. Le fer bien doux est aussi fort propre pour faire les bassins à travailler les verres.

M. Goussier a trouvé une méthode de donner aux bassins & aux moules dans lesquels il fond les miroirs de télescopes, telle courbure qu'il peut souhaiter, soit parabolique, elliptique, hyperbolique, ou autre dont l'équation est donnée. Cette méthode sera expliquée dans un ouvrage particulier qu'il doit donner au public, sur l'art de faire de grands télescopes de réflexion, d'en mouler les miroirs, de maniere qu'ils sortent du moule presque tout achevés.

Nous allons expliquer la machine dont il se sert pour concaver les formes ou bassins concaves de courbure sphérique: cette machine est la même que celle dont il se sert pour donner aux bassins ou aux moules toute autre courbure, en y faisant seulement quelques additions dont nous donnerons l'idée à la fin de cet article.

Cette machine représentée fig. 9 - 15. Pl. du Lunetier, est proprement un tour en l'air, dont l'axe F H est vertical; il passe dans deux collets F & H, fixés l'un à la table & l'autre à la traverse inférieure d'un fort établi, qui est lui - même fortement attaché au mur de l'attelier.

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