ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"210"> qui s'éboule du rempart, & d'empêcher qu'en tombant elle ne comble le fossé. On l'appelle aussi lisiere & relais.

On plante ordinairement un rang de palissade sur la berme, afin d'empêcher l'ennemi de s'y établir aisément. On la fortifie encore quelquefois par une haie vive, qui lui sert d'une excellente défense. L'ennemi est obligé de la détruire avec le canon. Les palissades & cette haie vive assûrent aussi la place contre l'escalade, & rendent cette entreprise plus difficile. (Q)

Berme (Page 2:210)

Berme. s. f. terme d'Amydonniers; c'est un tonneau dans lequel ces artisans mettent les recoupes de froment ou le froment dont ils composent l'amydon, pour y fermenter ou y recevoir les autres préparations. Voyez Amydon.

BERMIERS & BERMIERES; c'est ainsi qu'on appelle (Page 2:210)

BERMIERS & BERMIERES; c'est ainsi qu'on appelle dans les salines, des ouvriers & des ouvrieres occupés à tirer & à porter la muire au tripot. Voyez Tripot, Muire, & Saline

BERMUDES (Page 2:210)

* BERMUDES (les) Géog. îles de l'Amérique septentrionale, vis - à - vis la Caroline, découvertes en 1522 ou 27, par Jean Bermudez Espagnol.

BERMUDIENNE (Page 2:210)

BERMUDIENNE, s. f. Bermudiana, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur liliacée, composée de six pétales. Le calice devient un fruit triangulaire, qui s'ouvre en trois parties, & qui est intérieurement partagé en trois loges remplies de semences arrondies. Tournesort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

BERNACLE (Page 2:210)

BERNACLE, oiseau. Voyez Cravant. (I)

Bernacle (Page 2:210)

Bernacle, s. f. concha anatifera, (Hist. nat.) coquillage, dont la coquille est composée de cinq pieces. M. Needham la décrit dans ses nouvelles observations microscopiques. Cette production se trouve dans la mer: on y peut distinguer trois parties différentes; le pédicule, la coquille, & l'animal qui est renfermé dans la coquille. Le pédicule est une sorte d'étui cylindrique qui a jusqu'à six pouces de longueur, il est noirâtre & compact: c'est par l'une des extrémités de cette sorte de pédicule, que le bernacle adhere aux rochers & aux vaisseaux. Le diametre de la cavité du pédicule n'est pas proportionné à celui de la circonférence extérieure, parce que le tuyau est formé par plusieurs membranes composées de fibres longitudinales qui s'étendent quelquefois au double de leur longueur ordinaire. Lorsque ces fibres se dessechent après la mort de l'animal, elles se durcissent, & deviennent rudes & grenues comme du chagrin.

« La coquille tient au pédicule, elle paroît être bivalve en apparence: mais si on l'examine un peu attentivement, on découvre bientôt que chacun de ses côtés est composé de deux pieces adhérentes l'une à l'autre par une fine membrane, qui en tapisse toute la surface concave, & qui s'insinuant entre chaque division, joint ces pieces ensemble, de façon que l'animal a l'avantage de pouvoir attirer à soi l'eau & la nourriture; & pour cela, il n'est pas nécessaire que les deux battans de sa coquille s'éloignent l'un de l'autre, comme ceux des huîtres & des moules; ils en sont empêchés par une charniere courbe & concave, dans les bords de laquelle ils sont engrenés, & qui s'étend aude - là de la moitié de leur circonférence: mais ils forment un angle à chacune de leurs divisions, & par - là ils laissent entr'eux une ouverture qui a à peu près la figure d'un rhomboïde. Ainsi tout ce qui est attiré par le jeu des cornes du poisson, est aisément retenu dans cette cavité. Lorsque l'animal est tranquille, sa coquille est toûjours ouverte, parce qu'il a continuellement besoin de nouvelle eau, qu'il suce & qu'il rejette alternativement; ce qu'on peut remarquer par le jeu de deux antennes correspondantes, qui ressemblent à celles de quelques insectes, & dont le mouvement répond assez bien à celui des oüïes des autres poissons ». Nouv. observ. microscop. pag. 220. & 221.

La tête de l'animal est au moins garnie d'une vingtaine de petites cornes ou bras de différente longueur; lorsqu'on voit ces prolongemens par le moyen du microscope, ils paroissent frangés; au lieu d'être rangés circulairement autour de la bouche, ils sont tous placés à côté; lorsqu'ils se contractent, ils forment des courbes irrégulieres enfermées les unes dans les autres. Il y a plusieurs incisions sur le côté concave, & on voit dans les intervalles compris entre ces incisions, des touffes de poil assez semblables à de petites brosses. M. Needham croit que lorsque l'animal les agite soit au - dedans de sa coquille, soit au - dehors, il forme dans l'eau un courant, & que par ce moyen il attire les animalcules dont il se nourrit. La tête hérissée de ces sortes de cornes peut sortir au - dehors de la coquille, & rentrer au - dedans.

Il y a au milieu du groupe de ces cornes, précisément au - dessus de la bouche, une trompe qui renferme une sorte de langue longue & ronde, à peu - près comme celle du pivert. La bouche du bernacle est composée de six lames qui peuvent s'écarter les unes des autres, & qui sont dentelées comme une scie sur leur bord convexe; ces lames sont disposées en cercle, & sixées par l'une de leurs extrémités; leur arrangement e tel qu'en s'élevant & s'abaissant alternativement, leurs dents se correspondent; elles sont appliquées les unes contre les autres, de façon qu'elles forment une ouverture plissée; le corps du bernacle est assez ressemblant à une petite huître.

En l'ouvrant, M. Needham a trouvé dans plusieurs une excroissance bleue placée de chaque côté & immédiatement au - dessous du groupe des cornes. Ces excroissances, vûes au microscope, ont paru être un sac membraneux rempli de petits globules bleus d'une figure ovoïde & uniforme, & assez semblables au frai des autres poissons. M. Needham soupçonne que les bernacles se multiplient comme les polypes, c'est - à - dire, par une sorte de végétation: mais il ne l'assûre pas, parce qu'il n'a pas pû acquérir des preuves convaincantes sur ceux qu'il a vû morts; cependant il en a trouvé six ou sept en groupe intimement joints ensemble par leur extrémité, & qui ressembloient plûtôt à des rejettons que produit une même racine, qu'à des branches qui naissent d'un même tronc, ou à des petits qui sortent du corps de la mere: mais il n'a pas pu déterminer si cette sorte d'union vient de ce que la multiplication de cet animal est analogue à celle du polype, ou simplement de ce que différentes portions de frai se touchent & croissent sans s'écarter les unes des autres.

M. Needham fait mention d'une autre espece de bernacles plus petite que la précédente. « On les trouve aussi adhérentes aux rochers & aux vaisseaux; ils different principalement des autres, en ce que la coquille qui renferme immédiatement leur corps avec le pédicule sur lequel il est fixé, est logee dans une autre coquille univalve, qui a la forme d'un cone tronqué, qui s'attache contre le fond des vaisseaux, comme celle d'un gland de mer avec laquelle il est aisé de la confondre, page. 125». reste ces petits bernacles sont assez ressemblans aux grands.

M. Needham fait observer qu'il y a beaucoup d'analogie entre ces bernacles & les animalcules à roues, dont M. Leuwenhoek a découvert deux especes, & les polypes à pennaches de M. Trembley. On a appellé le bernacle, concha anatifera, parce qu'on croyoit autrefois qu'il sortoit de ce coquillage une espece de canard. Voyez Cravant. (I)

BERNAGE (Page 2:210)

* BERNAGE, s. m. (OEconomie rustiq.) On entend par ce mot, dans les campagnes où il est en usage, des mêlanges de grains, qui se font pour la nour<pb-> [p. 211] riture des bestiaux, & qui se sement avant l'hyver.

BERNARD - L'HERMITE (Page 2:211)

BERNARD - L'HERMITE, cancellus, animal du genre des crustacées, aussi appellé le soldat. Il n'est pas recouvert en entier d'une taie comme les autres crustacées, ayant par conséquent des parties molles à découvert. Il se réfugie dans les coquilles vuides qu'il rencontre, & c'est toûjours dans celles qui sont tournées en vis; il se loge aussi dans les zoophytes qui ont des cavités propres à le recevoir, ou dans d'autres choses qu'il trouve convenables pour le mettre à l'abri de tout ce qui pourroit le blesser, & assez légeres pour qu'il puisse se déplacer avec sa loge lorsqu'il veut changer de lieu. Il vit solitaire, c'est pourquoi on lui a donné le nom de bernard - l'hermite; celui de soldat vient sans doute de ce qu'il se tient dans sa coquille comme un sentinelle dans son poste, ou de ce qu'il se revêt & qu'il s'arme, pour ainsi dire, d'une coquille étrangere.

Le corps de cet animal est allongé comme celui des langoustes; il a deux cornes longues & menues de couleur jaune, celle du reste du corps est mêlée de rouge & de jaune. Ses yeux sont assez élevés; sa bouche est entourée de petits filamens: il a deux longues pattes qui ont des serres courtes; l'une de ces pattes est presque toûjours plus grosse que l'autre. Rondelet prétend que la gauche est toûjours la plus grosse: mais il y en a aussi qui ont au contraire la patte droite plus grosse que la gauche. Le bernard - l'hermite a de chaque côté deux autres jambes longues, courbes & pointues; ce qui fait en tout six jambes, qu'il allonge en sortant à demi de sa coquille, & qu'il accroche quelque part lorsqu'il veut changer de lieu; c'est aussi par le moyen de ces pattes, qu'il saisit les petits poissons ou les insectes dont il se nourrit. Cet animal a, outre ces six jambes, trois prolongemens de chaque côté au - delà de la poitrine; ces prolongemens n'ont chacun que le tiers de la longueur de chaque jambe; ils font mous, & ils tiennent à la partie du corps qui n'est recouverte que par une peau très - mince. Le reste a une espece d'écaille plus molle que celle des écrevisses. Rondelet a distingué les mâles des femelles par les oeufs qu'il a vu attachés au - dehors du corps de la femelle pendant l'été, lorsque le bernard l'hermite sort au - dehors de sa coquille. Voyez Rondelet, lib. XVIII. des poissons, & les Mért. de l'Academie royale des Sciences, année 1710. pag. 465.

Il y a dans les îles de l'Amérique des bernard - l'hermite qui ont trois ou quatre pouces de longueur. On rapporte que cet animal vient une fois chaque année sur le bord de la mer, pour y jetter ses oeufs & changer de coquille; car il est obligé de quitter la coquille dans laquelle il s'étoit logé, parce qu'ayant grossi pendant l'année, il se trouve gêné dans cette coquille. Alors il se transporte sur le rîvage, & il cherche une nouvelle coquille qui puisse lui convenir. Des qu'il en a rencontré une, il sort de l'ancienne, il essaye son nouveau logement; & s'il est convenable, il s'en empare & y reste: mais il est souvent obligé d'entrer dans plusieurs coquilles avant que d'en trou ver une qui lui soit proportionnée. S'il arrive que deux bernard - l'hermite s'arrêtent à la même coquille, ils se la disputent; le plus foible est contraint de la céder au plus fort. Cet animal fait un petit cri lorsqu'on le prend. Il faut éviter qu'il ne saisisse le doigt avec sa serre; car il fait beaucoup de mal, & ne lâche que très - difficilement. Les habitans du pays le mangent, & le trouvent très - bon: mais on dit qu'il est pernicieux pour les étrangers. Voyez Hist. gén. des Antilles, par le P. du Tertre. Voyez Crustacées. (I)

BERNARD (Page 2:211)

* BERNARD, (le grand Saint) Géog. montagne de Suisse & de Savoie, entre le Valais & le val d'Aost, à la source de la Drance & de la Doria.

BERNARDIA (Page 2:211)

* BERNARDIA, (Hist. nat. bot.) plante ainsi ap<cb-> pellée par M. Guillaume Houstoun, du nom de M. Bernard de Jussieu, démonstrateur en Botanique au Jardin - royal de Paris. Elle est mâle & femelle: la plante mâle produit de petits chatons qui tombent quand ils sont mûrs. La femelle a des fleurs dont le pétale est couleur de vermillon: ces fleurs sont suivies d'un fruit à trois coques, semblables à celles du ricin. On en compte de quatre especes.

BERNARDINS (Page 2:211)

BERNARDINS, s. m. pl. (Hist. lés.) religieux fondés par S. Robert, abbé de Molesme, & ensuite de Cîteaux en Bourgogne, d'où ils sont nommés R<-> ligieux de Citeaux. Leur ordre est une réforme de celui de S. Benoît: mais parce qu'il a été fort étendu par S. Bernard, abbé de Clairvaux, on les appelle Bernardins, nom sous lequel ils sont plus connus en France, que sous celui de Cisterciens. Voyez Cisterciens. Ils portent une robe blanche avec un scapulaire noir par - dessus, & hors du cloître une robe noire avec un capuce de même couleur, dont la pointe leur descend par derriere jusqu'à la ceinture. Au choeur ils sont vêtus d'une large robe blanche à grandes manches, avec un chaperon blanc.

On compte en France cinq abbayes de Bernardins, chefs d'ordre: savoir, Cîteaux, Clairvaux, Pontigny, la Ferté, & Morimont. Les ordres d'Alcantara & de Calatrava en Espagne, sont compris dans l'ordre de S. Bernard, aussi - bien que les Feuillans, nouvelle réforme commencée au xvie. siecle. Les religieuses appellées Bernardines, suivent la regle de saint Benoît; & sont vêtues de blanc comme les Bernardins. (G)

BERNAUDOIR (Page 2:211)

BERNAUDOIR, s. m. (Bonneterie) c'est un grand panier d'osier, à claire voie, rond & oblong, dont l'usage est pour nettoyer les brins de laine que l'on ramasse dessous la claie, apres que la laine est battue: on prend ces brins, on les met dans le bernaudoir, & avec une baguette on les agite circulairement jusqu'à ce qu'ils soient ouverts & assez nets pour être ajoûtés au reste de la laine battue. Voyez Planche du Bcnnetier, fig. 1. un bernaudoir.

BERNAW (Page 2:211)

* BERNAW, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg, à deux lieues de Berlin. Il y en a encore deux autres de même nom, l'une dans l'évêché de Ratisbonne; & l'autre dans le haut Palatinat.

BERNBOURG (Page 2:211)

* BERNBOURG, (Géog.) petite ville d'Allemagne, du cercle de la haute Saxe, & dans la principauté d'Anhalt, sur la riviere de Sara. Long. 30. lat. 51. 55.

BERN - CASTEL (Page 2:211)

* BERN - CASTEL, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Treves, sur la Moselle, entre Trarbach & Weldens.

BERNE (Page 2:211)

BERNE, (Marine.) mettre le pavillon en berne, c'est hisser le pavillon au haut du bâton de pavillon, & le tenir ferlé. On met ordinairement le pavillon en berne pour appeller la chaloupe, & c'est en général un signal que les vaisseaux pavillons donnent aux inférieurs, pour les avertir de venir à bord de leur pavillon; on s'en sert aussi pour divers autres signaux. Voyez Hisser & Ferler. (Z)

Berne (Page 2:211)

* Berne, (Canton de) Géog. le second & le plus grand des treize cantons Suisses, d'environ soixante lieues de long, sur trente dans sa plus grande largeur. Il se divise en deux parties principales: l'une qu'on appelle le pays Allemand; & l'autre, le pays Romand, ou plus communement le pays de Vaud. Le pays Allemand se partage en trente cinq gouvernemens, & le pays de Vaud en treize. Les Bernois ont encore quatre gouvernemens par indivis avec les Fribourgeois. Berne est la capitale du canton.

Berne (Page 2:211)

Berne, (Géog.) ville de Suisse, capitale du canton de même nom, dans une longue presqu'île formée par l'Aar. Long. 25. 10. lat. 47.

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