ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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BELVEDERE (Page 2:200)

BELVEDERE, s. m. (Architecture.) mot italien qui signifie belle vûe; c'est ordinairement un petit bâtiment situé à l'extrémité d'un jardin ou d'un parc pour y prendre le frais, s'y mettre à l'abri de l'ardeur du soleil ou des injures du tems. Les belvederes ne sont composés, pour la plûpart, que d'un salon percé à jour, ainsi qu'il s'en voit dans plusieurs de nos maisons royales; ou bien d'une seule piece à pans, elliptique ou circulaire, fermée de portes & croisées, comme est celui de Sceaux, nommé le pavillon de l'aurore; ou enfin ils sont composés de plusieurs pieces, savoir de vestibules, salons, cabinets, chambres à coucher, garde - robbes, tels qu'on l'a pratiqué à la ménagerie de Sceaux, nommee ainsi parce que ce bâtiment est situé au milieu du jardin potager, dans lequel sont distribuées les basses - cours de la ménagerie.

Lorsqu'un bel aspect, une campagne fertile, des prés, des valons, etalent avec éclat les dons de la nature, & que ces points de vûe, qui font les délices de la campagne, se trouvent éloignes du château d'une distance assez considérable, alors on distribue plusieurs appartemens dans ces belvederes pour s'y rassembler par choix & sans tumulte: mais dans ce cas on nomme ces bâtimens trianons. V. Trianon.

La décoration extérieure d'un belvedere doit être tenue simple & rustique; & leur intérieur, au lieu de lambris, doit être revêtu de marbre ou de pierre de liais, à moins que ces pavillons par leur proximité ne soient assez près du château, pour être souvent visités dans les différentes saisons par les maîtres ou par les étrangers. (P)

On appelle aussi très - souvent belvedere, en jardinage, un simple berceau élevé sur quelque montagne ou terrasse; ce peut être aussi une éminence ou platte - forme élevée & soùtenue par des talus de gason, pour jouir de la belle vûe dont le belvedere a pris son nom. On voit un fort beau belvedere en forme de palais, dans les jardins de Bagnolet, & dans ceux de Meudon, de S. Cloud, & de Marly: on en trouve tout de gason. (K)

Belvedere (Page 2:200)

Belvedere, s. f. (Hist. nat. bot.) plante qui doit être rapportée au genre nommé patte d'oye. Voyez Patte d'oye. (I)

La belvedere, linaria, (Jardinage.) est une plante que les Latins appellent linaria, qui jette plusieurs tiges à la hauteur de deux piés, garnies de feuilles semblables à celles du lin. Ses fleurs sont jaunes, fermées en - devant par deux levres en forme de mâchoires. Il s'éleve du calice un pistil qui se change en un fruit à deux baies remplies de semences.

Cette plante se multiplie par la graine que l'on seme en pleine terre pour la replanter. On la trouve dans les lieux incultes, & on la met sur une plattebande ou dans des pots: elle aime assez l'ombre & forme un buisson. (K)

Belvedere (Page 2:200)

* Belvedere (Géog.), ville de Grece, capitale de la province de même nom, dans la Morée. La province est située sur la côte occidentale de la mer.

BELUS (Page 2:200)

* BELUS (Myth.), c'étoit la grande divinité des Babyloniens. S'il est vrai que la tour de Babel lui ait servi de temple, le Paganisme n'a point eu d'autels plus anciens que ceux de Belus. Les rois de Babylone y amasserent successivement des thresors immenses, que Xercès pilla au retour de son expédition de Grece. Ce fut alors que le temple fut démoli: il en reste une belle description dans le premier livre d'Herodote. Les prétres de Belus avoient persuadé aux habitans de Babylone, que le dieu honoroit de sa présence toute vierge Baby lonienne, qui se rendoit dans un lit magnifique qu'on avoit dressé dans le lieu du temple le plus élevé; & toutes les nuits Belus avoit une compagne nouvelle. Ce Belus, qui accueilloit si bien les filles de Babylone, étoit le soleil pendant le jour, ou la nature elle - même qu'on adoroit sous son nom. Dans la suite, le premier roi des Assyriens, qui porta le nom de Belus, ayant été mis au rang des dieux, on confondit ce Belus avec la grande divinité des Assyriens. Il y eut beaucoup d'autres princes de ce nom; & Cicéron appelle du nom de Belus, le cinquieme de ses Hercules.

BELUTES (Page 2:200)

* BELUTES (les) s. m. plur. (Géog.) peuple de voleurs & de vagabonds, qui vivent sous des tentes, & se tiennent aux environs de Candahar, entre les frontieres de Perse & de l'empire du Mogol.

BELUTTA TSJAMPACAM (Page 2:200)

* BELUTTA TSJAMPACAM, (Hist. nat. bot.) c'est le nom d'un grand arbre qui croit au Malabar. Voyez dans le dictionnaire de Medecine ses propriétés merveilleuses contre les serpens, les humeurs pituiteuses du cerveau, la difficulte de transpirer, la toux, la constipation, les douleurs des membres, &c.

BELZELINGEN (Page 2:200)

* BELZELINGEN, (Géog.) ville de Suisse, dans le canton d'Uri.

BELZIC (Page 2:200)

* BELZIC, (Géog.) petite ville de Pologne, dans le palatinat de Lublin.

BELZIEH (Page 2:200)

* BELZIEH, (Géog.) ville de l'électorat de Saxe.

BEME (Page 2:200)

* BEME, s. m. (Hist. mod.) autel des Mamchéens ou jour de fête qu'ils célébroient en mémoire de la mort de Manés leur fondateur. Beme en general signifie aussi sanctuaire. De tous les laies, il n'y avoit chez les Grecs que l'empereur qui put entrer dans le beme.

BEMILUCIUS (Page 2:200)

* BEMILUCIUS, (Mythol.) surnom d'un Jupiter jeune & sans barbe, qui avoit ses autels dans la province que nous nommons la Bourgogne, aux environs de l'endroit où est maintenant l'abbaye de Flavigny.

BEMOL (Page 2:200)

BEMOL, en Musique. Voyez B. mol. (S)

BEN (Page 2:200)

* BEN, subst. m. (Hist. nat. bot.) petite noix de la grosseur d'une aveline, de figure tantôt oblongue, tantôt arrondie, triangulaire, couverte d'une coque blanchâtre, médiocrement épaisse, fragile, contenant une amande assez grosse, couverte d'une pellicule fongueuse, blanche, de la consistance d'une aveline. On estime celle qui est récente, pleine, blanche, & se sépare aisément de sa coque: on l'apporte d'Egypte.

C'est le fruit d'un arbre appellé glans unguentaria, qui a deux sortes de seuilles, l'une simple, & l'autre branchue. La branchue, prise depuis l'endroit où elle tient à la tige, est composée d'une côte molle, pliante, cylindrique, grêle, semblable au petit jonc ou à un rameau de genêt, mais une foi plus menue; de cette côte sortent des queues ou petites côtes d'un palme & plus de longueur, fort écartées les unes des autres, mais toûjours rangées deux à deux, garnies chacune de quatre ou de cinq conjugaisons de feuilles, qui se terminent aussi en une pointe fort menue. Le tout ensemble forme la feuille branchue: mais ces rameaux de feuilles en portent d'autres petites à leurs noeuds, toûjours posées deux à deux, de figure & de grandeur différentes; car les premieres sont à pointes mousses, comme les feuilles du tournesol; celles qui sont au milieu sont plus pointues & semblables à celles du myrte; & celles qui sont à l'extremité sont plus petites & plus étroites, & approchent de celles de la renoüée. Elles tombent toutes en hyver; d'abord les petites feuilles, puis toute la feuille brauchue; c'est pourquoi Aldinus l'appelle feuille. Si c'étoit une branche, dit cet auteur, elle ne tomberoit pas. La racine de cette plante est épaisse, semblable en quelque façon à celle du navet, noire en - dedans, & peu branchue. Le fruit, selon Bauhin, est une gousse longue d'un palme, composée de deux cosses, cylindrique, grêle, partagée intérieurement en deux loges, renflée depuis son pédicule jusqu'à son milieu, contenant une noisette dans chaque loge. Cette gousse est pointue ou en forme de stylet, recourbée en bec à son extrémité, roussâtre en - dedans, brune ou cendrée [p. 201] en dehors, cannelée & ridée dans toute sa longueur, coriace, flexible, de la nature des écorces, insipide, un peu astringente & sans suc. Chaque loge contient une noisette de médiocre grosseur, triangulaire, laquelle renferme sous une coque & sous une pellicule blanche & fongueuse une amande triangulaire, grasse, blanchâtre, un peu acre, amere, huileuse, & qui provoque le vomissement.

On trouve par l'analyse, que la noix de ben contient beaucoup d'huile épaisse, une certaine huile essentielle, acre & brûlante, en petite quantité à la vérite, mais unie à un sel ammoniacal: c'est cette huile subtile & acre qui purge & fait vomir.

La noix de ben est contraire à l'estomac, trouble les visceres, purge avec peine & lentement, & a quelque causticite. Les parsumeurs vantent son huile, parce qu'elle se rancit difficrlement, & qu'étant sans odeur, elle ne gate point celle des fleurs.

Voici comment on tire les odeurs des fleurs par le moyen de cette huile: on prend un vaisseau de verre ou de terre, large en - haut étroit par bas; on y met de petits tamis de crin par étage; on arrange sur ces tamis des fleurs par lits, avec du coton carde bien menu & imbibé d'huile de ben: on laisse le tout dans cet état pendant quatre heures, puis on jette les fleurs. On en remer d'autres avec le même coton, & l'on reitere jusqu'à ce que l'huile soit suffisamment impregnee de l'odeur des fleurs: on finit par exprimer l'huile du coton.

Il y a une autre espece de noix de ben, appellée mouringou; elle croit sur un arbre haut d'environ 25 piés, & gros d'environ 5 piés. Voyez sa description a l'article Mouringou.

BENA ou BECCABENA (Page 2:201)

* BENA ou BECCABENA, royaume de Nigriue.

BENA ou BENE (Page 2:201)

* BENA ou BENE, (Géog.) petite ville du l'iémont, avec titre de comté. L. 25. 30. lat. 44. 29.

BENACHUS (Page 2:201)

* BENACHUS, (Géog. anc. & mod.) un des plus grands laes de l'Italie, dans l'état de Venise. Nous l'appellens aujourd'hui lac de Garde.

BENADKY (Page 2:201)

* BENADKY, (Géog.) petite ville de Boheme.

BENARES (Page 2:201)

* BENARES, (Géog.) ville de l'Indostan, sur le Gange; c'est où les bramines tiennent leurs écoles.

BENARI (Page 2:201)

BENARI, oeau. Voyez Ortolan. (I)

BENATAGE (Page 2:201)

BENATAGE, s. m. c'est ainsi qu'on nomme dans les salines la fonction des benatiers. V. Bnatiers & Benate .

BENATE (Page 2:201)

BENATE, s. f. (terme de Saline.) c'est une espece de caisse d'osier, capable de contenir douze pains de sel. On donne aussi le nom de benate à la quantité de sel qui entre dans la benate. Voyez Benatifrs.

BENATH (Page 2:201)

BENATH, s. f. (Medecine.) nom que les Arabes donnent à de petites pustules qui s'élevent sur le corps pendant la nuit après la sueur. (N)

BENATIERS (Page 2:201)

BENATIERS, s. m. pl. ouvriers occupés dans les salines de Moyenvie, au nombre de dix - huit, à assembler des bâtons de bois avec des osiers & de la ficelle, & à en former des especes de paniers capables de contenir douze pains de sel, ce qu'on appelle une benate. Voyez Benate.

BENAVARRI (Page 2:201)

* BENAVARRI, (Géographie) ville d'Espagne, au royaume d'Aragon. Long. 18. 10. lat. 41. 55.

BENAVENTE (Page 2:201)

* BENAVENTE, (Géog.) ville d'Espagne, au royaume de Léon, dans la tierra de Campos, avec titre de duché, sur la riviere d'Ezla. Long. 12. 30. lat. 42. 4.

BENAUGE (Page 2:201)

* BENAUGE, (Géog.) petite contrée de la Guienne, province de France, le long de la Garonne, au midi de Bordeaux, en allant vers l'orient.

BENDA (Page 2:201)

* BENDA, (Géog.) ville de la Macédoine, appartenante aux Turcs.

BENDARMARSSEN ou BENJARMASEN (Page 2:201)

* BENDARMARSSEN ou BENJARMASEN, (Géog.) ville d'Asie, capitale du royaume de même nom, dans l'île de Borneo, sur la riviere de Benjarmasse. Long. 131. 20. lat. mérid. 2. 40.

BENDER ou TEKIN (Page 2:201)

* BENDER ou TEKIN, (Géog.) ville de la Turquie Européenne, dans la Bessarabie, sur le Niester.

BENDERICK (Page 2:201)

* BENDERICK, (Géog.) ville & port sur le golfe Persique.

BENDIDIES (Page 2:201)

* BENDIDIES, adj. pris subst. (Mythol.) fêtes qui se célébroient à Athenes, dans le Pyrée, en l'honneur de Diane bendis; elles y furent apportées par des marchands qui fréquentoient les côtes de la Thrace. Voyez Bendis.

BENDIMIR (Page 2:201)

* BENDIMIR, (Géographie) sleuve de Perse, qui tombe dans le golfe de Bengale.

BENDIS (Page 2:201)

* BENDIS, (Mythol.) nom que les peuples de Thrace donnoient à Diane. Les uns prétendent qu'ils entendoient par ce mot la terre; d'autres la lune. Les fêtes qu'on célébroit en son honneur différoient peu des bacchanales; elles précédoient de quelques jours les panathenees, & elles se farsoient dans le Pyrée.

BENEDICTINS (Page 2:201)

BENEDICTINS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) moines ainsinommés de S. Benoît, Benedictus, dont ils suivent la regle.

C'est aux Bénédictins proprement que convient le nom de moines, monachi; & les plus eclairés d'entre eux, tels que les PP. Mabillon, Martenne, Ruinard, &c. s'en sont fait honneur à la tête de leurs ouvrages; celui de religieux convenant plus particulierement aux autres ordres & congrégations. V. Moines & Religifux.

Dans le droit canon les Bénédictins sont appellés moines noirs à cause de la couleur de leur habit, par opposition à celle des ordres blancs. Ils n'étoient connus autrefois en Angleterre que sous ce nom. Cet habit est composé d'une robbe & d'un scapulaire noirs, avec un petit capuce de même couleur, qu'ils portent dans l'intérieur de leur maison & en voyage. Au choeur & lorsqu'ils vont en ville, ils mettent par - dessus une ample chappe de serge noire à grandes manches, avec un capuchon qui se termine en pointe.

L'ordre de Saint - Benoit a été slorissant dès sa naissance. Il subsiste depuis plus de treize cens ans avec un éctat qui a été rarement obscurci; egalement distingué par les sciences & par la prété, il a été l'asyle des lettres dans les siecles où il sembloit qu'elles n'en dussent avoir aucun, & a donné à l'Eglise un très grand nombre de taints, de souverains pontifes, de cardinaux, patriarches, archevêques, évéques, &c.

Les reformes qu'y ont introduit en divers tems plusieurs personnages éminens en sainteté, l'ont partagé en plusieurs branches ou congrégations. Saint Odon, abbé de Cluny, commença la reforme de cet ordre vers l'an 940, & de là est venu l'ordre ou la congrégation de Cluny. Celle de Sainte Justine de Padoue & du Mont - Cassin, s'est établie en Italie en 1408, & s'est renouvellée en 1504. Celle de Saint Maur en France a commencé en 1621, & s'est depuis soûtenue avec beaucoup de gloire: elle a produit ces hommes dont les noms ne périront jamais dans la république des lettres, qui nous ont donné d'excellentes éditions de presque tous les PP. de l'Eglise, & beaucoup d'autres qui se distinguent encore par leur vertu & leurs lumieres. La réforme de Saint Vanne & de Saint Hydulphe, établie en Lorraine en 1600, s'est aussi rendue celebre par les savans ouvrages qui en sont sortis; tels que ceux de dom Calmet & de dom Remi Ceillier.

L'ordre de Saint - Benoît a été la tige de plusieurs autres, dont les plus considérables sont ceux de Camaldoli, de Valombreuse, des Chartreux, de Cîteaux, de Grammont, des Célestins, &c. qui ont rendu de grands services à la religion, ou par leur doctrine, ou par l'édification de leur vie, & qui suivent tous pour le fond la regle de S. Benoit. Voyez Camaldules, Chartreux, Citeaux , &c.

Il y a aussi des religieuses appellees Benedictines, dont on attribue l'institution à sainte Scholastique,

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