ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"196"> de sorte que la mâchoire supérieure est plus avancée que l'insérieure. La belette a des soies en forme de moustache. Ses dents sont au nombre de trente - deux; six incisives, deux canines, & huit molaires dans chaque mâchoire; les canines sont longues & fortes: les yeux sont petits & noirs; les oreilles courtes & larges, arrondies, couvertes de petit poil fort épais: ce qu'il y a de singulier, c'est que la partie postérieure de la conque est double, c'est - à - dire, composée de deux panneaux qui forment une sorte de poche dont l'entrée est au bord de la conque. La queue est assez semblable à celle d'un rat, quoique beaucoup plus courte: les piés sont larges à proportion de la grosseur de l'animal; il y a cinq doigts à chaque pié, & un petit ongle à chaque doigt. La belette est un animal fort vif & fort agile; elle habite dans les greniers, dans les vieux murs, dans les étables, & surtout dans les trous en terre: elle cherche avec avidité les oeufs des pigeons, des poules, &c. pour les manger. Elle se nourrit le plus souvent de rats, de serpens, de taupes; elle les surprend dans leurs trous, parce qu'elle est faite de façon qu'elle y pénetre aisément; & elle est assez courageuse pour attaquer des animaux plus gros qu'elle, comme sont les gros rats, car on prétend qu'elle leur donne la chasse de quelque espece qu'ils soient. L'agilité de la belette & la finesse de son instinct, lui donnent aussi de l'avantage sur les chauvesouris & sur d'autres oiseaux, dont on prétend qu'elle suce le sang après qu'elle les a tués. Ray. Aldrovande. V. Fouine, Putois, Quadrupede . (I)

La belette est d'usage. Après en avoir ôté les boyaux, l'avoir salée & fait sécher à l'ombre, deux gros de cet animal préparé comme on vient de dire, passent pour un remede efficace contre le venin du serpent, & contre toute sorte de poison. Son ventricule rempli de semence de coriandre, & gardé pendant un tems convenable, est salutaire contre l'épilepsie & la morsure des serpens.

La belette calcinée dans un pot de terre, est utile contre les douleurs de la goutte; son sang diminue les tumeurs scrophuleuses lorsqu'on l'applique dessus; ses cendres mêlées avec du vinaigre ont la même vertu. Dioscoride. (N)

BELEZO (Page 2:196)

* BELEZO, (Géog.) ville & palatinat de la Pologne.

BELFAST (Page 2:196)

* BELFAST, (Géog.) ville d'Irlande au comté d'Antrim, avec château & port.

BELFORTE (Page 2:196)

* BELFORTE, (Géog. anc. & mod.) village du royaume de naples dans la Calabre ultérieure, près de la riviere de Metramno, au midi de Mileto. On y voit encore les ruines de l'ancienne Subcinum ou Subsicinum des Brutiens.

BELGARD ou BELGRAD (Page 2:196)

* BELGARD ou BELGRAD, (Géog.) ville du duché de Poméranie, sur le Persante.

BELGES ou BELGIQUE (Page 2:196)

* BELGES ou BELGIQUE, (Géog & Hist. anc.) peuples qui habitoient une des trois parties de la Gaule, qu'on appella Belgique. La Belgique fut soûdivisee dans la suite en Belgique premiere, Belgique seconde, Germanie inférieure, & Germanie supérieure. César la place entre le Rhin, l'Océan, & les rivieres de Seine & de Marne. On donne aujourd'hui le nom de Belgique à la basse Allemagne, qui comprend les 17 provinces des Pays - bas.

BELGRADE (Page 2:196)

* BELGRADE, (Géog. anc. & mod.) ville de la Turquie Européenne, capitale de la Servie, au confluent du Danube & de la Save. Long. 38. 30. lat. 45. Quelques - uns croyent que c'est le Taurinum des anciens.

Belgrade (Page 2:196)

* Belgrade, (Géog.) petite ville de la Turquie Européenne dans la Romanie, sur le Bosphore de Thrace. Lon. 40. 30. lat. 41. 22.

BELGRADO (Page 2:196)

* BELGRADO, (Géog.) petite ville d'Italie dans le Frioul & l'état de Venise. Lon. 30. 35. lat. 46.

Belgrado (Page 2:196)

* Belgrado, (Géog.) petite riviere de la Romanie en Turquie.

BELI (Page 2:196)

* BELI, voyez Covalam; c'est un grand arbre fruitier qui ressemble assez au coignassier, qu'on appelle aussi serifole Bengalensium.

BELIAL (Page 2:196)

BELIAL, s. m. (Myth.) nom d'une idole des Sidoniens. S. Paul donne ce nom à Satan ou au démon. S. Jérôme dit que par les enfans de bélial, on doit entendre les enfans du démon, c'est - à - dire les méchans. C'est en ce sens que les deux fils d'Heli, Ophni & Phinées, sont appellés filü belial. Reg. I. c. ij. v. 12. Parmi les imprécations que Semeï fait à David fuyant devant Absalon, il l'appelle homme de sang, homme de belial, vir belial; c'est - à - dire, cruel & méchant. II. Reg. c. xvj. vers. 7. Aquila explique ce mot par celui d'apostat: il renferme, selon d'autres, une espece d'injure qui répond à nos mots François de fainéant & de vaurien. Gregorii lexic. sanct. (G)

BELIC (Page 2:196)

BELIC, s. m. terme de Blason qu'on employe quelquefois au lieu de gueules, pour signifier couleur rouge. On dit aussi belif. Voyez Gueule. (V)

BELIER (Page 2:196)

BELIER, s. m. aries, (Hist nat. Zoolog.) animal quadrupede qui est le mâle de la brebis, qui porte le nom d'agneau dans les premiers tems de sa vie, & qui prend celui de mouton lorsqu'il a été coupé. L'agneau, le bélier, la brebis & le mouton, appartiennent donc à un seul genre que les Naturalistes appellent ovinum genus, ovillum pecus, le genre des brebis. Ce genre porte le nom de la femelle & non pas celui du mâle, sans doute parce qu'on éleve bien plus de femelles & de mâles coupés, que de mâles entiers. Car il y a des troupeaux de moutons & des troupeaux de brebis: mais jamais on n'a vû des troupeaux de béliers; on n'en garde qu'autant qu'il en faut pour féconder les femelles.

Quoi qu'il en soit de la dénomination du genre, je crois que sa description doit être à l'article du bélier, ne fût - ce que parce que les cornes sont un des caracteres génériques. Les animaux du genre dont il s'agit ici font partie du bétail: ils sont couverts de laine au lieu de poil; leurs cornes sont creuses, ridées, recourbées, & quelquefois contournées en spirale. La femelle a deux mammelles. Ces animaux n'ont pas le quart de la grosseur du boeuf; ils sont lâches & timides: cependant les béliers montrent du courage, surtout lorsque leurs cornes commencent à paroître: ils se battent les uns contre les autres à coups de tête & de cornes; & ils sont quelquefois assez hardis pour attaquer des hommes, sur - tout lorsqu'ils couvrent les femelles. Ils en peuvent féconder dès l'âge d'un an: mais les agneaux qui en viennent ne sont pas aussi bien conditionnés que ceux qui ont été produits par un bélier de trois ans. Quoique les brebis n'entrent en chaleur que vers le commencement de Novembre, cependant les béliers s'accouplent avec elles, & les fécondent en tout tems, lorsqu'on leur en donne la liberté. Ils sont très - propres aux femelles depuis l'âge de trois ans jusqu'à huit; & un seul peut suffire à trente & même à cinquante brebis, & quelquefois jusqu'à soixante, & plus. On ne doit les laisser ensemble qu'autant de tems qu'il en faut pour l'accouplement, afin de ménager les forces du mâle & des femelles.

Les meilleurs béliers sont ceux qui ont la tête grosse, le nez camus, le front large, les yeux noirs & gros, les oreilles grandes, le corps long & élevé, l'encolure & le rable large, le ventre grand, les testicules gros, & la queue longue. Ils doivent avoir beaucoup de laine, même dans les endroits où il y en a ordinairement le moins; c'est - à - dire, sur le ventre, la queue & les oreilles, & sur la tête jusqu'autour des yeux. Quoique la toison du bélier soit entierement blanche, on prétend qu'il ne produit que des agneaux tachetés, s'il a la moindre tache à la langue ou au palais. Les béliers qui ont des cornes passent pour être plus ardens & plus propres à féconder les [p. 197] brebis, que ceux qui n'en ont point; & on croit que cette différence est fort sensible dans les pays froids, & même dans les climats tempérés: mais les béliers cornus sont plus incommodes & plus dangereux dans le troupeau que les autres, parce qu'ils se battent plus souvent, non - seulement contre les autres mâles, mais aussi contre les brebis, & qu'ils les blessent. Pour arrêter leur fureur, & les empêcher de doguer, on leur perce les cornes avec une tarriere pres des oreilles, à l'endroit où elles se courbent. Il y a encore un autre moyen, qui est de poser sur leur front & d'attacher à la racine des cornes, un morceau de planche garni de pointes de fer tournées du côté du front, qui piquent l'animal toutes les fois qu'il donne un coup de tête.

Lorsque les béliers ont passé huit ans, & qu'ils ne sont plus propres à la multiplication de leur espece, on les fait tourner, & on les engraisse: mais leur chair a toûjours de l'odeur & du goût de celle du bouc, & elle n'est jamais aussi bonne que celle du mouton, ni même que celle de la brebis. Voyez Aldrovande & la Maison rustique. V. Agneau, Mouton, Brebis, Quadupede . (I)

Belier (Page 2:197)

Belier, aries, (Astron.) le bélier est le premier des 12 signes du zodiaque; il donne son nom à la douzieme partie de ce cercle. V. Signe. Les étoiles qui forment cette constellation, sont dans le catalogue de Ptolomée au nombre de 18, dans celui de Ticho au nombre de 21, & dans le catalogue Britannique au nombre de 65. Voyez Printems, Equinoxe. (O)

Belier (Page 2:197)

Belier, s. m. (Art milit.) machine dont les anciens se servoient pour battre les murailles des ouvrages qu'ils attaquoient. Aries, arietaria machina.

Le belier étoit une grosse poutre ferrée par le bout en forme de tête de bélier. On s'en servoit pour battre les murailles, en le poussant à force de bras, par le moyen de cables ou de chaînes, avec lesquels il etoit suspendu. On faisoit joüer le bélier sous une galerie, à laquelle on donnoit le nom de tortue, ou dans une tour de bois destinée à cet effet. Voyez cette tour Pl. XI. de l'art militaire. Il y avoit des béliers suspendus, & d'autres qui ne l'étoient pas. Voici la description du belier suspendu, suivant M. le chevalier de Folard.

Le bélier suspendu étoit composé d'un soul brin de bois de chêne 2, Pl. XII. assez semblable à un mât de navire, d'une longueur & d'une grosseur prodigieuse, dont le bout étoit armé d'une tête de fer fondu 3, proportiennée au reste, & de la figure d'une tête de bélier, ce qui lui fit donner ce nom, à cause qu'elle heurte les murailles comme le bélier fait de sa tête tout ce qu'il rencontre. Tous ceux que l'on voit sur les monumens Grecs & Romains paroissent sous cette forme. La tête du bélier, dit Vitruve, portoit quatre bandes de fer longues environ de quatre piés, par lesquelles elle étoit attachée au bois. A l'extrémité de chacune de ces bandes 4, il y avoit une chaîne 5 de même métal, dont un des bouts étoit attaché au crochet 6, & à l'autre extrémité des quatre chaînes il y avoit un cable, dont un des bouts de chacun étoit fortement amarré au dernier chaînon; ces cables étoient allongés le long de la poutre béliere jusqu'à l'arriere 7 le long de la poutre, liés serrément tous les quatre ensemble par une petite corde, qui les contenoit fermes & bandés autant qu'il étoit possible, ainsi qu'on le pratique ordinairement sous les brancards d'une chaise de poste, pour leur donner plus de force.

A l'extrémité de ces cables, il devoit y en avoir un autre, & un trelingage 8 au bout, c'est - à - dire, un cordage qui finit par plusieurs branches, à chacune desquelles il y avoit plusieurs hommes pour balancer la machine. Pour fortifier davantage le bélier, on faisoit une liure de plusieurs tours de corde 9 à la distance d'environ deux piés d'une liure à l'autre; les tours de chaque cordage liés aussi serrément & près à près qu'il étoit possible, & sans déborder. Ce bélier ou poutre béliere, devoit être d'une grosseur conforme à sa longueur; Vitruve lui donne quatre mille talens de pesanteur, c'est - à - dire, quatre cents quatre - vingts mille liv. ce qui n'est pas exorbitant. Cette terrible machine, comme Josephe l'appelle, étoit balancée en équilibre comme la branche d'une balance, avec une chaîne ou de gros cables 10 qui la tenoient suspendue. Cette chaîne ou ces cables doubles étoient amarrés au milieu d'une puissante poutre de travers 11, pour tenir suspendue & comme en l'air une masse si prodigieuse. On faisoit pour soûtenir la poutre traversante une base 12, non pas telle que Josephe & Vitruve la représentent, mais en quarré long de trente ou quarante piés, & quelquefois davantage, sur plus ou moins de largeur selon la longueur de la poutre. Les auteurs varient sur ces proportions comme dans tout le reste; car il ne faut point chercher l'uniformité dans ceux qui ont écrit des machines de guerre; on ne manque jamais de trouver les auteurs en contradiction entr'eux sur les mêmes choses; parce que la plûpart ont écrit sans expérience, & d'autres, après les changemens qui ont été faits dans ces machines.

Sur les deux côtés de cette base on élevoit dix gros poteaux de 25 à 30 piés de haut, sans les tenons, dont quatre faisoient les encognures; ces poteaux étoient joints en - haut par quatre sablieres pour recevoir les bouts des poteaux, de même qu'ils l'étoient par en - bas, avec les poutres qui faisoient le premier chassis ou la base; sur cet assemblage de montans & de traversans, & les sablieres qui alloient de chacun des poteaux à l'autre opposé, on passoit la poutre de travers dont j'ai déja parlé, posée entre deux coins de bois de chaque côté, traversées de fortes chevilles de fer, & de puissantes équerres, qui servoient à resserrer & tenir ferme les deux bouts de la poutre traversante qui soûtenoit la béliere.

Toute cette charpente, qui prenoit quelquefois le nom de tortue béliere à comble plat, & le plus souvent à comble aigu, étoit couverte de maniere différente selon les forces des assiégés. On l'enveloppoit quelquefois d'un tissu d'osier verd enduit de terre grasse, & recouvert d'un rideau de peaux fraîchement écorchées, que l'on doubloit d'autres peaux où l'on mettoit entre deux de l'herbe marine piquée comme nos matelas, ou de de la mousse, le tout trempé dans du vinaigre, afin que cette couverture fût à l'épreuve des pierres & des dards, dont les assiégés n'étoient pas chiches: car ces rideaux matelassés étant suspendus à un pié de la charpente, rompoient la force des coups des machines; & lorsque la place en étoit abondamment fournie, on garnissoit les côtés de charpente de forts madriers, indépendamment des mantelets.

Comme le comble souffroit le plus par les masses affreuses chassées par les grosses catapultes, qui faisoient autant de desordre que nos mortiers, on le couvroit de madriers revêtus de claies enduites de mortier ou d'argille, pétrie avec du crin & de la bourre. Traité de l'attaque des places des anciens, par M. le chevalier Folard. Voy. Pl. XII. de l'art militaire, une tour avec son pont & son bélier renfermé dedans. Voyez aussi Helepole. (Q).

BELIERES (Page 2:197)

BELIERES, subst. f. pl. en terme de Metteur en oeuvre, se dit de certains petits anneaux d'or ou d'argent auxquels on suspend une pendeloque ou un pendant. On nomme beliere du talon celle qui reçoit l'une ou l'autre de ces choses; & beliere du cliquet, celle qui passe sous le tendon de l'oreille, & retient toûjours la boucle du même côté V. Cliquet & Talon.

BELILLA (Page 2:197)

* BELILLA, (Hist. nat. bot.) arbrisseau Indien qui

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