ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"192"> de somme, & toute autre sorte de bétail: il se prend, selon les rabbins, dans Job, pour un boeuf d'une grandeur extraordinaire. Les docteurs talmudistes & les auteurs allégoriques des Juifs, & entr'autres R. Eliezer dans ses chapitres, disent que Dieu créa ce grand animal, appellé behemoth, le sixieme jour, & qu'il paît sur mille montagnes pendant le jour, que l'herbe de ces mille montagnes repousse pendant la nuit, & que les eaux du Jourdain lui servent pour boire. Ils ajoûtent que ce behemoth a été destiné pour faire un grand banquet aux justes à la fin du monde. Les Juifs les plus sensés savent bien à quoi s'en tenir sur ce conte: mais ils disent que c'est une allégorie qui désigne la joie des justes, figurée par ce festin. Cette théologie symbolique tient quelque chose du style des anciens prophetes: nous en voyons même des exemples dans le Nouveau - Testament. Mais les rabbins proposent trop cruement leurs allégories, & y ajoûtent certaines circonstances qui les rendent le plus souvent ridicules. Samuel Bochart a montré dans la seconde partie de son Hieroz. liv. V. chap. xv. que le behemoth de Job est l'hippopotame. Rab. Eliezer, Job, Ludolf, hist. de l'Abyssinie. (G)

Behemoth (Page 2:192)

* Behemoth, (Hist. nat.) c'est le nom que l'on a donné à l'animal, auquel on prétend qu'ont appartenu les os qui se trouvent en Russie & d'autres contrées, sur - tout du Nord; ses dents sont d'un ivoire plus beau que celui qui vient des Indes. Les Turcs & les Persans en font des manches de poignards & des poignées de sabre, qu'ils estiment autant que si elles étoient d'argent. Voyez Élephant.

BEHEN (Page 2:192)

BEHEN, (en Pharmacie.) racine médicinale, en grande estime, sur - tout chez les Arabes, à cause de ses vertus cardiaques, aromatiques, & aléxitériales.

Il y a deux especes de behen; savoir, le behen album ou blanc, qui est insipide, faisant peu d'impression sur la langue, ou celle d'une petite amertume seulement qu'il laisse après lui. Les botanistes modernes prétendent que c'est la même chose que notre lychnis terrestris; d'autres veulent que ce soit proprement le papaver spumeum. Le behen rouge, behen rubrum, a des fibres, est brun par - dehors & rouge en - dedans: on présume qu'il n'est point différent de notre lemonium maritimum majus, ou lavande marine. L'un & l'autre viennent du Levant; ils ont les mêmes vertus: on les substitue réciproquement; il faut les choisir secs, & d'un goût aromatique astringent. (N)

* Le behen blanc est la racine d'une plante qui s'appelle jacea orientalis, patula, carthami facie, flore luteo magno; elle est longue, noüeuse, sans chevelure; elle s'étend de côté & d'autre comme la réglisse, à laquelle elle ressemble par sa figure & par sa grosseur, mais elle est plûtôt blanche que jaune. De la racine s'éleve une tige unique, de la hauteur d'une coudée, à la partie inférieure de laquelle naissent de grandes feuilles, longues, épaisses, semblables à celles de la patience, soûtenues par de longues queues. Les feuilles ont vers leur base quatre découpures, deux de chaque côté: mais les feuilles qui naissent de la partie supérieure de la tige l'embrassent sans queue, comme dans la perce - feuille ordinaire & le mouron de Crete. Le sommet de cette tige se partage en plusieurs rameaux garnis de petites feuilles, qui portent chacun une fleur composée de plusieurs fleurons, profondément découpés, jaunes, posés sur un embryon, & renfermés dans un calice écailleux, sans épines, jaune. Cet embryon se change dans la suite en une semence en aigrette.

On ne sait rien sur l'origine du behen rouge; au sentiment des Arabes, l'un & l'autre fortifie, engraisse, forme la semence, est utile dans le tremblement, produit encore d'autres effets salutaires.

BEHER (Page 2:192)

* BEHER, (Géog.) ville du Semigalle, en Courlande.

REHIMA (Page 2:192)

REHIMA, (Hist. nat. bot.) herbe qui croît dans la province de Tremecen, en Afrique; elle engraisse fort promptement les chevaux & le bétail, à qui on n'en laisse manger que jusqu'à ce qu'elle soit en épi; car alors elle les étrangleroit.

BEHOURD ou BEHOURT ou BOHOURT (Page 2:192)

BEHOURD ou BEHOURT ou BOHOURT, s. m. (Hist. mod.) mot dont l'origine & la racine sont assez obscures, mais qu'on rencontre fréquemment dans nos anciens romans, pour signifier un combat que l'on faisoit à cheval la lance au poing, ou une course de lances dans les réjoüissances publiques. Dans la basse Latinité on l'a appellé behordium, en vieux Gaulois behourt & tournoy, & l'on disoit behorder, behourder, & border, pour marquer les exercices où la jeune noblesse combattoit avec des lances & des boucliers. Les Espagnols en ont retenu quelque chose dans le jeu qu'ils nomment cannas. On appelloit aussi dies de behourdeis, ce que d'autres auteurs ont nommé en bonne Latinité dies hastiludii. Parmi les gens de la campagne & la bourgeoisie des petites villes, le behourd étoit un jour assigné pour joûter avec des cannes & de longs bâtons non ferrés, ce qui se pratique encore en Angleterre à certains jours de l'année; & Monet assûre que le même usage avoit autrefois lieu en France le premier & le second Dimanche de carême; & d'autres ajoûtent, que pour exprimer un exercice à peu près semblable, les Florentins se servent du terme bagordare. (G)

BEJA ou BEJER (Page 2:192)

* BEJA ou BEJER, (Géog.) contrée de Barbarie, dans le royaume de Tunis.

Beja (Page 2:192)

* Beja, (Géog.) ville de Portugal, dans l'Alentejo, près du lac de même nom; long. 10. 10. lat. 37. 58. On dit qu'il y a dans ce lac une espece de poisson bon à manger, qui présage la pluie & la tempête, & l'annonce par des mugissemens semblables à ceux du taureau; d'autres attribuent ces mugissemens & le bruit, précurseurs des mauvais tems, à l'agitation des eaux du lac.

BÉJAUNE (Page 2:192)

BÉJAUNE, sub. m. se dit, en Fauconnerie, des oiseaux niais & tout jeunes, qui ne savent encore rien faire; béjaune ou bec - jaune signifie ignorance. Ce terme, béjaune, vient des petits oiseaux qui, avant d'être en état de sortir du nid, ont le bec jaune.

BÉjaune (Page 2:192)

* BÉjaune ou Becjaune, (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on nomme communément le régal qu'un officier donne à ses camarades en entrant dans un régiment: on dit payer son béjaune.

BEICHLINGEN (Page 2:192)

* BEICHLINGEN, (Géog.) ville d'Allemagne, au comté de même nom, dans le cercle de haute Saxe. Long. 29. 20. lat. 51. 20.

BEID - EL - OSSAR ou BEID - EL - SSAR (Page 2:192)

* BEID - EL - OSSAR ou BEID - EL - SSAR, plante Égyptienne, dont on trouvera la description & les propriétés dans Prosper Alpin & dans Veslingius. Elle croît aux environs d'Alexandrie; ses feuilles coupées rendent un suc laiteux: on s'en sert pour dépouiller les peaux de leur poil; pour cet effet on les laisse macérer dans ce suc.

Le fruit de la plante est environné d'un duvet ou coton fort doux, dont on fait des lits, des coussins, & des meches. Les abeilles se reposent volontiers sur le beid - el - ossar.

BEIDHAH (Page 2:192)

* BEIDHAH, (Géographie.) ville de la province de Perse proprement dite, proche Schiraz.

BEIGE (Page 2:192)

* BEIGE, s. f. (Commerce.) serge noire, grise ou tannée, que l'on fabrique en Poitou avec la laine, telle qu'on l'enleve de dessus le mouton, tant à la chaîne qu'à la trame. Elle doit avoir trente - huit à trente - neuf portées, & chaque portée vingt fils.

BEILE ou BEIE (Page 2:192)

* BEILE ou BEIE, (Géog. anc. & mod.) ville d'Afrique, au royaume de Tunis, entre Constantine & Tunis. On croit que c'est la Bulla regia des anciens.

BEILSTEIM (Page 2:192)

* BEILSTEIM, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans la Veteravie, avec titre de comté, entre Marpourg, Nassau, & Coblentz. [p. 193]

BEIRA (Page 2:193)

* BEIRA, (Géog.) province de Portugal, bornée au septentrion par les provinces entre Minho & Douro, & Tra - los - Montes; au midi par l'Estramadure Portugaise; à l'orient par l'Estramadure Espagnole; à l'occident par la mer. Elle a environ 30 lieues en long, sur autant en large: sa capitale est Coimbre.

BEIRE (Page 2:193)

* BEIRE, (Géog.) petite ville de France, en Bourgogne, au bailliage de Dijon.

BEISTY, ou BISTI (Page 2:193)

BEISTY, ou BISTI, subst. m. (Commerce.) petite monnoie d'argent billoné, à très - bas titre, que beaucoup d'auteurs ont traitée de monnoie de compte. Le beisty est rond, frappé de quelques caracteres bisarres & sans ordre; il vaut argent de France un sou cinq deniers deux neuviemes.

BEIZA, ou BEIZATH (Page 2:193)

BEIZA, ou BEIZATH, (Hist. anc.) mot Hébreu qui signifie un oeuf, & aussi une certaine mesure usitée parmi les Juifs. Ils disent que l'oeuf contient la sixieme partie du log, & par conséquent trois pouces cubes, & cette fraction de pouces Voyez Log. Le beizath est aussi une monnoie d'or usitée parmi les Perses, & qui pese quarante dragmes. Le P. Calmet prétend que c'est de ce mot, & non de la ville de Bysance, qu'est dérivé le mot besam ou besan, nom d'une autre monnoie d'or aussi en usage, du moins autrefois en orient; un besam valoit deux dinars, & chaque dinar vingt ou vingt - cinq dragmes. Voyez Bezant, Dinar, Dragme . (G)

BEKAVA, ou BEKAWA (Page 2:193)

* BEKAVA, ou BEKAWA, (Géog.) petite ville de Pologne, dans le Palatinat de Lublin.

BEKIA (Page 2:193)

* BEKIA, (Géog.) ile de l'Amérique septentrionale, une des Antilles, qui n'est guere fréquentée que par quelques Caraïbes de S. Vincent qui y font la pêche, & y cultivent de petits jardins; elle manque d'eau - douce, & abonde en viperes dangereuses. Lat. 12. 24.

BELA (Page 2:193)

* BELA, (Géog.) petire ville de Hongrie.

BELALCAZAR (Page 2:193)

* BELALCAZAR, (Géog.) petite ville du royaume d'Andalousie.

BELANDRE, ou BELANDE (Page 2:193)

BELANDRE, ou BELANDE, s. m. (Marine.) c'est un petit bâtiment fort plat de Varangue, qui a son appareil de mâts & de voiles semblable à l'appareil d'un heu: son tillac ou pont s'éleve de poupe à proue d'un demi - pié plus que le plat - bo d. Outre qu'entre le plat - bord & le tillac, il y a un espace d'environ un pié & demi qui regne en - bas, tant à stribord qu'à babord. Les plus grands belandres sont de 80 tonneaux, & se conduisent par 3 ou 4 hommes pour le transport des marchandises; ils ont des semelles pour aller à la bouline comme le heu. Voyez Heu. (Z)

BELATUCADRUS (Page 2:193)

BELATUCADRUS, s. m. (Myth.) nom d'une fausse divinité honorée autrefois en Angleterre, dont il est fait mention dans une inseription trouvée sur une vieille pierre dans la maison du sieur Th. Dikes, dans le comté de Cumberland, qui porte: Deo sancto Belatucadro Aurelius Diatova aram ex voto posuit. L. L. M. M. On trouve encore sur ane autre pierre cette inscription au même Belatucadrus: Belatucadro Jul. Civilis Opt. V. S. L. M. & sur une troisieme qui a échappé au recueil des inscriptions de Gruter, & que Cambden a communiquée. On lit dans cette derniere: Deo Belatucadro lib. votum fecit Jolus. Selden dans son ouvrage de Diis Syris, croit que ce Belatueadrus est le même que Belenus & Abellion, nom que les Payens donnoient au soleil qu'ils adoroient particulierement. Gerard Jean Vossius est du même sentiment dans son livre de Origine & progressu Idololatr. lib. II. c. 17. Voyez Belenus. (G)

BELBAIS (Page 2:193)

* BELBAIS, (Géog. anc. & mod.) ville d'Egypte, à l'une des embouchures du Nil; c'étoit autrefois Peluse.

BELBINE, ou BELENTINE (Page 2:193)

* BELBINE, ou BELENTINE, (Géog. anc.) ville située à l'entrée de la Laconie, vers le nord, près de l'Eurotas. Plutarque en fait mention dans la vie de Cléomenes.

BELBO (Page 2:193)

* BELBO, (Géog.) riviere du duché de Milan.

BELBUCH, & ZEOMBUCH (Page 2:193)

* BELBUCH, & ZEOMBUCH, (Myth.) divinités des Vandales. C'étoient leur bon & leur mauvais génie: Belbuch étoit le dieu blanc, & Zeombuch le dieu noir: on leur rendoit à l'un & à l'autre les honneurs divins. Le Manichéisme est un système dont on trouve des traces dans les siecles les plus reculés, & chez les nations les plus sauvages; il a la même origine que la Métempsycose, les desordres apparens qui regnent dans l'ordre moral & dans l'ordre physique, que les uns ont attribués à un mauvais génie, & que ceux qui n'admettoient qu'un seul génie, ont regardés comme la preuve d'un état à venir, ou les choses morales seroient dans une position renversée de celle qu'elles ont. Mais ces deux opinions ont leurs difficultés.

Admettre deux dieux, c'est proprement n'en admettre aucun. Voyez Manichéisme. Dire que l'ordre des choses subsistant est mauvais en lui - même, c'est donner des soupçons sur l'ordre des choses à venir; car qui a pû permettre le desordre une fois, pourroit bien le permettre deux. Il n'y a que la révélation qui puisse nous rassûrer; & il n'y a que le Christianisme qui joüisse de cette grande prérogative. Voyez Immortalité & Ame.

BELCASTRO (Page 2:193)

* BELCASTRO, (Géog. anc. & mod.) ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, sur une montagne. Long. 34. 45. lat. 39. 6.

On la prend pour la Chonia des anciens: mais il y a peu d'apparence qu'elle ait été bâtie sur les ruines de la Petilia, dont il est parlé dans Strabon, Pline, Ptolomée, & Pomponius Méla.

BELCHITE (Page 2:193)

* BELCHITE, (Géog.) petite ville d'Espagne, au royaume d'Arragon, sur la riviere d'Almonazir. Long. 17. lat. 41. 19.

BELEDIN (Page 2:193)

* BELEDIN, s. m. (Commerce.) coton filé, d'une médiocre qualité & de peu de débit.

BELELACS (Page 2:193)

* BELELACS, s. m. pl. (Commerce.) especes de taffetas qui se fabriquent au Bengale: leur aunage est de quarante cobres de longueur, deux de large.

BÉLEMNITE (Page 2:193)

BÉLEMNITE. Nous ne pouvons mieux faire que de rapporter ici l'article de M. Formey, secrétaire de l'académie royale des Sciences & Belles - Lettres de Prusse, sur la bélemnite, qui nous a été remis manuserit.

« Bélemnite (Hist. nat.) ce nom vient de la ressemblance de cette pierre avec le fer d'une fleche. Elle porte aussi celui de dactylus idoeus, à cause de sa conformité avec un doigt de la main, & du mont Ida, où Pline dit qu'on la trouve; & celui de lapis lyncis, ou lyncusius pris de la fabuleuse origine que les anciens lui donnoient; parce qu'ils pensoient bonnement que c'étoit de l'urine de lynx changée en pierre. D'autres lui ont donné avec aussi peu de fondement le nom de pierre de tonnerre, pensant qu'elle tomboit du ciel. On trouve la bélemnite dans toutes sortes de lits de terre, de sable, de marne & de pierre, presque toûjours accompagnée de coquillages ou d'autres dépouilles de l'Océan, & souvent un peu applaties, à demi cassées, ou autrement défigurées par les mouvemens violens les couches de pierre ou de terre qui les ont comprimées, comme il est arrivé à un grand nombre de coquillages, & à d'autres productions marines.

Il y a des bélemnites qui sont chargées de petites huîtres & de petits tuyaux de vers marins, dont la nature est d'être nécessairement attachés aux corps, où ils naissent, vivent & meurent sans changer de place; d'autres ont été rongés par de petits insectes, comme cela arrive souvent aux huîtres & aux autres coquilles de mer. Les bélemnites sont en général d'une figure fort réguliere; elles different

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.