ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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côte méridionale de l'ile Espagnole; on l'appelle dans
le pays el puerto hermoso.
BEAUPRÉ
(Page 2:182)
BEAUPRÉ, s. m. (Marine.) c'est un mât qui est
couché sur l'éperon à la proue des vaisseaux; son pié
est enchâssé sur le premier pont, au - dessous du - château d'avant, avec une grande boucle de fer & deux
chevilles aussi de fer, qui sortent entre deux ponts.
Voyez la position de ce mât & ses dépendances, Pl. I.
en Z. Voyez aussi la Pl. IV. fig. premiere, n° 201. Ces
figures donneront une idée plus claire de ce mot &
de ce qui le concerne, qu'un discours plus etendu.
Le beaupré s'avance au - delà de la proue; il est couché
sur l'étambraie, & passe au - delà de l'éperon autant
qu'il est nécessaire pour donner du jeu à la voile,
afin qu'elle ne s'embarrasse point avec l'éperon;
il est appuyé sur l'étrave ou accotté sur un coussin,
& couché sur l'étambraie. (Pl. IV. fig. I. n° 210.)
Quelquefois il passe entre les bittes, & son pié est
contre le mât de misene, s'affermissant ainsi l'un &
l'autre; car sans cela on pourroit ne pas entrer le
beaupré si avant dans le vaisseau. Il y a au mât de misene
un gros taquet, qui entre dans les petits blocs
avec une entaille, & qui vient finir sur ce beaupré.
Il a 12 pouces de large, & 4 pouces d'épais, avec un
collier de fer sur le bout.
Pour affermir encore le beaupré, on le surlie, &
on couvre d'une peau de mouton cette liure ou saisine,
afin de la conserver. Cette liure ou saisine tient
le beaupré avec l'aiguille de l'éperon.
Beaupré sur poupe
(Page 2:182)
Beaupré sur poupe, terme de Marine, pour dire
qu'un vaisseau se met le plus près qu'il peut de l'arriere
d'un autre.
Passer sur le beaupré d'un autre vaisseau. Voyez
Passer.
Petit beaupré, perroquet de beaupré, tourmentin; c'est
le mât qui est arboré sur la hune de beaupré.
Voile de beaupré, voyez Civadiere. (Z)
BEAU - REVOIR
(Page 2:182)
BEAU - REVOIR, s. m. se dit, en terme de Chasse, de
l'action du limier, lorsqu'étant sur les voies il bande
fort sur la bête & sur le trait.
BEAUTÉ
(Page 2:182)
* BEAUTÉ, s. f. terme relatif; c'est la puissance ou
faculté d'exciter en nous la perception de rapports
agréables. J'ai dit agréables, pourme conformer à l'acception
générale & commune du terme beauté: mais
je crois que, philosophiquement parlant, tout ce qui
peut exciter en nous la perception de rapports, est
beau. Voyez l'article Beau. La beauté n'est pas l'objet
de tous les sens. Il n'y a ni beau ni laid pour l'odorat
& le goût. Le P. André, Jésuite, dans son Essai sur le
beau, joint même à ces deux sens celui du toucher:
mais je crois que son systèmé peut être contredit en
ce point. Il me semble qu'un aveugle a des idées de
rapports, d'ordre, de symmétrie, & que ces notions
sont entrées dans son entendement par le toucher,
comme dans le nôtre par la vûe, moins parfaites peut - être
& moins exactes: mais cela prouve tout au plus
que les aveugles sont moins affectés du beau, que nous
autres clair - voyans. Voyez l'article Aveugle. En un
mot, il me paroît bien hardi de prononcer que l'aveugle
statuaire qui faisoit des bustes ressemblans, n'avoit
cependant aucune idée de beauté.
BEAUVAIS
(Page 2:182)
* BEAUVAIS, (Géog.) ville de France, capitale
du Beauvoisis, dans le gouvernement de l'île de France, sur le Therain. Lon. 19. 44. 42. lat. 46. 26. 2.
BEAUVOIR - SUR - MER
(Page 2:182)
* BEAUVOIR - SUR - MER, (Géog.) petite ville
maritime de France en Poitou, avec titre de marquisat.
BEAUVOISIS ou BEAUVAISIS
(Page 2:182)
* BEAUVOISIS ou BEAUVAISIS, (Géog.) petit
pays de France, dont Beauvais est la capitale.
BEAWDLEY
(Page 2:182)
* BEAWDLEY, (Géog.) ville d'Angleterre, dans
la province de Worcester.
BEBRE ou CHABRE
(Page 2:182)
* BEBRE ou CHABRE, (Géog.) riviere du Bourbonnois en France, qui a sa source vers Montmoril<cb->
lon, reçoit le Val & le Teiche, passe à la Palisse &
à Jaligne, & se jette dans la Loire.
BEBRIACUM
(Page 2:182)
* BEBRIACUM, (Géog. anc. & mod.) ville voisine
de Crémone, dont Plutarque a fait mention dans
la vie d'Othon. Les uns prétendent que c'est nôtre
Bina, d'autres veulent que ce soit Canetto.
BEC
(Page 2:182)
BEC, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) partie de la
tête des oiseaux, qui leur tient lieu de dents. Il y a
des oiseaux dont le bec est dentelé à peu près comme
une scie: mais ces sortes de dents sont bien différentes
de celles des quadrupedes, qui sont logées dans
des alvéoles. Non - seulemem le bec sert aux oiseaux
pour prendre leur nourriture; mais c'est aussi pour
eux une arme offensive: de plus ils arrangent leurs
plumes avec leur bec, & il y en a quelques - uns qui
s'en aident comme d'un crochet pour élever les corps,
& qui se laissent tomber sur cette partie dure lorsqu'ils veulent desçendre à une petite distance; tels
sont les perroquets.
Les becs des oiseaux sont fort différens les uns des
autres par la grandeur, la figure, &c. & ces différences
sont si sensibles, qu'on en a fait des caracteres distinctifs
dans les divisions méthodiques des oiseaux.
Voyez Oiseau, & la Plan. VIII. où les principales
figures des becs des oiseaux sont exposées, selon la
méthode de M. Barre, dans son Ornithologie. (I)
Bec
(Page 2:182)
* Bec, s. m. ce terme transporté par métaphore
de la partie de la tête des oiseaux, qui porte ce nom,
à une infinité d'autres productions naturelles & artificielles,
se dit ordinairement de parties solides, antérieures
& pointues.
Bec a ciseaux
(Page 2:182)
Bec a ciseaux, oiseau, Voyez Bec croisé.
Bec courbe
(Page 2:182)
Bec courbe, oiseau mieux connu sous le nom
d'avoceta. Voyez
A>oceta
Bec croisé
(Page 2:182)
Bec croisé, s. m. loxia, (Hist. nat. Ornithol.)
oiseau qui ne differe guere du verdier; il pese une
once & demie: il a environ six pouces de longueur
depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue:
le bec est noir, dur, épais, & fort; il est crochu en - dessus
& en - dessous; cette figure est particuliere à
cet oiseau à l'exclusion de tout autre. Voyez la Planche VIII. fig. 10. les deux pieces du bec sont courbées
à leur extrémité en sens contraire l'une de l'autre;
de sorte que l'extrémité de la piece inférieure est
recourbée en - haut, & celle de la piece supérieure
l'est en - bas. La situation de ces pieces n'est pas toûjours
la même dans tous lesoiseaux de cette espece:
il y en a dont la piece supérieure passe à droite en se
croisant avec la piece inférieure, & dans d'autres
elle se trouve à gauche; c'est à cause de cette conformation
qu'on a donné à ces oiseaux les noms de
bec croisé & de bec à ciseaux. La mâchoire inférieure
& la langue sont semblables à la mâchoire & à la
langue du pinson; les ouvertures des narines sont
rondes, les trous des oreilles sont grands, l'aris des
yeux est de couleur de noisette, les pattes sont brunes,
les ongles noirs; le doigt extérieur tient au doigt
du milieu à sa naissance. Le milieu des plumes de la
tête & du dos est noir, & les bords sont verds; il y
a aussi sur la tête une légere teinte de couleur cendrée;
le croupion est verd, le menton cendré, la
poitrine verte, & le ventre blanc; mais les plumes
qui se trouvent sous la queue, sont en partie noires
ou brunes. Il y a dix - huit grandes plumes dans chaque
aile; elles sont noirâtres à l'exception des bords
extérieurs des premieres plumes qui sont verdâtres;
la queue a environ deux pouces de longueur; elle est
composée de douze plumes noires, dont les bords
sont verdâtres.
On dit que cet oiseau change trois fois de couleur
par an; qu'il est verd en automne, jaune en hyver,
& rouge au printems. Gesner rapporte que les plumes
de la poitrine, du cou, & du ventre, prennent
d'abord une couleur rouge, qui devient ensuite jau<pb->
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ne, & que leur couleur varie principalement en hyver.
D'autres assûrent que ces oiseaux changent tous
les ans de couleur; qu'ils sont tantôt jaunes, tantôt
verds, tantôt rouges ou cendrés. Ce qu'il y a de plus
vraissemblable, c'est que ce changement de couleur
dépend de l'âge de l'oiseau, ou des saisons de l'année.
Au rapport d'Aldrovande, le bec - croisé est fort vorace;
il aime beaucoup le chénevi; il mange aussi des
semences de sapin, il niche sur cet arbre aux mois de
Janvier & de Fevrier; il ne chante que quand il gele
ou qu'il fait très - froid, tandis que les autres oiseaux
gardent le silence; au lieu qu'il se taît en été, tandis
que tous les autres chantent, &c. Ces derniers faits
mériteroient d'être observés avec attention. On dit
que d'un ou de deux coups de bec, ces oiseaux fendent
par le milieu les pommes de sapin, & qu'ensuite
ils en mangent les semences, ce qui cause un grand
dommage dans les jardins. Le chant du bec - croisé est
assez agréable: on trouve ces oiseaux en grande
quantité, & pendant toute l'année en Allemagne,
en Baviere, en Suede, en Norwege, & il en vient
quelquefois beaucoup sur la côte occidentale de
l'Angleterre, où ils font un grand dégât dans les
vergers. Willughby, ornit. Voyez Oiseau. (I)
Gros - bec
(Page 2:183)
Gros - bec, s. m. Coccothrostes, (Hist. nat.
Ornith.) oiseau ainsi nommé pour la grosseur de son
bec relativement à celle du corps. Il est d'un tiers plus
grand que le pinson; son corps est court; il pese environ
une once trois quarts: il a sept pouces de longueur
depuis la pointe du bec jusqu'au bout des ongles,
& un pié d'envergure: la tête est grosse en
comparaison du corps; le bec est gros, dur, large à
la base, & très - pointu à l'extrémité; sa longueur est
d'er viron trois quarts de pouce; il est de couleur de
chair, ou de couleur blanchâtre; la pointe est noirâtre,
l'iris des yeux est de couleur cendrée; la langue
semble avoir été coupée à l'extrémité comme
celle du pinson: les pattes sont d'une couleur rougepâle;
les ongles sont longs, sur - tout celui du doigt
du milicu; le doigt extérieur tient à sa naissance au
doigt du milieu: les plumes qui se trouvent auprès
de la base du bec, sont de couleur orangée; celles
qui occupent l'espace qui est entre le be> & les yeux
sont noires; la même couleur est dans les mâles sur
les plumes qui sont autour de la mâchoire inférieure;
la tête est d'une couleur jaune roussâtre; le cou de
couleur cendrée; le dos roux, à l'exception du milieu
de chaque plume qui est blanchâtre: le croupion
est de couleur jaune cendrée; la portrine, & principalement
les côtés, sont d'une couleur cendrée, légerement
teinte de rouge; les plumes sont blanchâtres
sous la queue & sous le milieu du ventre. Il y a
dix - huit grandes plumes dans les ailes, dont les neuf
ou dix premieres sont blanches dans le milieu seulement
sur les barbes intérieures: dans les suivantes
la couleur blanche de ces barbes ne s'étend pas jusqu'au tuyau; les trois dernieres plumes sont rousses;
la pointe des plumes depuis la seconde jusqu'à la dixieme,
est de couleur de gorge de pigeon; les six ou
sept plumes qui suivent, ont le bord extérieur de couleur
cendrée. Tout le reste de ces dix - huit grandes
plumes est de couleur brune; la queue est courte;
elle n'a qu'environ deux pouces de longueur; elle est
composée de douze plumes; les barbes intérieures
de la partie supérieure de chaque plume sont blanches;
les barbes extérieures sont noires dans les premieres
plumes de chaque côté de la queue, & roussâtres
dans celles du milieu.
Ces oiseaux sont fort communs en Italie, en France, en Allemagne; ils restent en été dans les bois &
sur les montagnes; en hyver ils descendent dans les
plaines; ils cassent avec beaucoup de facilité les
noyaux de cerises & d'olives; ils vivent pour l'ordinaire
de semence de chénevi, de panis, &c. ils man<cb->
gent aussi les boutons des arbres. On dit que c'est sur
leur sommet que ces oiseaux font leurs nids, & que
les femelles y déposent 5 ou 6 oeufs.
Il y a une espece de gros - bec dans les Indes, surtout
en Virginie; il est à peu près de la grosseur du
merle; son bec est un peu plus court que celui du
nôtre; il a une belle crête sur la tête. Cet oiseau est
d'une belle couleur écarlate, qui est moins foncée
sur la tête & sur la queue que sur le reste du corps;
son chant est fort agréable, Willughby, Ornit. Voyez
Oiseau. (I)
Bec de Grue
(Page 2:183)
Bec de Grue, Geranium, (Hist. nat. bot.)
genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs
pétales disposés en rond; il s'éleve du calice
un pistil qui devient dans la suite un fruit en forme
d'aiguille, dont le noyau a cinq rainures sur sa longueur;
dans chacune de ces rainures est attachée une
capsule terminée par une longue queue. Ces capsules
se détachent ordinairement de la base du fruit
vers la pointe, & se recoquillent en - dehors: chacune
renferme une semence ordinairement oblongue.
Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
Bec d'oie
(Page 2:183)
Bec d'oie, nom que l'on a donné au dauphin, à
cause de la ressemblance de son bec, ou plûtôt de ses
mâchoires avec le bec d'une oie. Voy. Dauphin. (I)
Bec
(Page 2:183)
Bec ou Tuyau de l'entonnoir, en Anatomie, c'est
une production très - mince de la substance des parois
de la cavité que l'on appelle entonnoir, qui s'épanoüit
autour de la glande pituitaire où elle se termine. V.
Pituitaire. (L)
Bec
(Page 2:183)
Bec (Blason) on appelle becs en termes de Blason, les pendans du lambel. Voyez Lambel. Ils
étoient autrefois faits en pointes ou en rateaux, &
ils ont aujourd'hui la figure des goûtes qui sont au - dessous
des triglyphes dans l'ordre dorique. Voyez
Ordre dorique. (V)
Bec
(Page 2:183)
Bec, s. m. (Géog.) nom que nous donnons à
plusieurs pointes de terre, où deux rivieres se joignent;
ainsi nous disons le bec d'ambes, de l'endroit
où la Garonne & la Dordogne se rencontrent.
Bec
(Page 2:183)
Bec (en terme de Bijoutiers, & autres artistes) c'est
une petite avance, telle qu'on la voit aux tabatieres,
ou de même matiere que la tabatiere, & soudée sur
le devant du dessus, par laquelle on ouvre la boîte en
y appuyant le doigt; ou de matiere différente & attachée
au même endroit. On donne le nom de bec
à un grand nombre d'autres parties accessoires dans
les ouvrages des artistes.
Double Bec
(Page 2:183)
Double Bec, sorte de cuilliere à l'usage des
Ciriers. Voyez Pl. du Cirier, fig. 13.
Bec
(Page 2:183)
Bec (en Ecriture) se dit de la partie fendue de la
plume, qui sert à tracer des caracteres sur le papier.
Il y a quatre sortes de becs: la premiere, où les deux
parties du bec sont coupées d'égale longueur, & parallelement;
la seconde, où elles sont coupées en angle;
la troisieme, où l'angle est plus considérable; la
quatrieme, où le bec est très - menu & coupé inégalement.
La 1ere est pour l'expédition; la 2de pour le
style aisé; la troisieme pour le style régulier, & la
derniere pour les traits d'ornement.
Bec
(Page 2:183)
Bec (en terme d'Epinglier fabriquant d'aiguilles
pour les bonnetiers) se dit de l'extrémité pliée & recourbée,
qui entre dans la châsse de l'aiguille; c'est
proprement la pointe, où le crochet de l'aiguille.
Voyez Bas au Métier.
Faire le bec (en terme d'Epinglier - Aiguilletier) c'est
avec une tenaille arcuer le bec d'une aiguille en forme
de demi cercle, dont la concavité est en dehors,
& la convexité en dedans, ou regarde le corps de
l'aiguille & la châsse.
Bec d'Ane
(Page 2:183)
Bec d'Ane (chez les Serruriers) c'est une espece
de burin à deux biseaux, qui forme le coin, mais
dont les côtes supérieures vont en s'arrondissant &
en s'évasant. Sa largeur est ordinairement de trois
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