ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"120"> 1°. monter ou descendre de tierce ou de sixte; 2°. de quarte ou de quinte; 3°. monter diatoniquement au moyen de la dissonance qui forme la liaison, ou par licence sur un accord parfait. Toute autre marche de la basse fondamentale est mauvaise.

Quoique la basse fondamentale doive régner généralement au - dessous de la basse continue, il est pourtant des cas où celle - ci descend au - dessous de la fondamentale; tels sont ceux des accords par supposition, ainsi appellés, parce que la basse continue suppose au - dessous de l'accord un nouveau son qui n'est point de cet accord, qui en excede les bornes, & qui ainsi se trouve au - dessous de la basse fondamentale. Voyez Supposition.

La basse fondamentale, qui n'est faite que pour servir de preuve à l'harmonie, se retranche dans l'exécution, & souvent elle y feroit un fort mauvais effet. Elle produiroit tout - au - moins une monotonie très - ennuyeuse par les retours fréquens du même accord, qu'on deguise & qu'on varie plus agréablement, en le combinant différemment sur la basse continue. (S)

En général, les regles rigoureuses de la basse fondamentale peuvent se reduire à celles - ci.

1°. Il doit toûjours y avoir au moins un son commun dans l'harmonie de deux sons fondamentaux consécutifs. Voyez Liaison.

2°. Dans toute dominante la dissonance doit être préparée, à moins que la dominante ne soit tonique.

3°. Toute dominante doit descendre de quinte, & toute sous - dominante doit monter de quinte. V. Dissonance, Dominante, Sous - dominante, Préparer , &c. On trouvera à ces articles les raisons de ces regles.

Au reste la basse fondamentale prend quelquefois des licences; on peut mettre de ce nombre les accords de septieme diminuée, & les cadences rompues, dont on peut cependant donner la raison. Voyez Septieme diminuée & Cadence

Regles de la basse continue. La basse continue n'est qu'une basse fondamentale, renversée pour être plus chantante. Ainsi dès que la basse fondamentale est faite, on trouvera une basse continue par le renversement des accords. Voyez Accord. Par exemple, cette basse fondamentale monotone ut sol ut sol ut sol ut, peut donner cette basse continue plus chantante ut si ut ré mi fa mi. La basse continue n'est obligée de se conformer à la basse fondamentale, que lorsqu'elle approche des cadences, ou qu'elle s'y termine. La basse continue admet aussi les accords par supposition. Voyez Accord & Supposition. Toute note qui porte dans la basse continue l'accord de fausse quinte, doit monter ensuite diatoniquement; & toute note qui porte l'accord de triton, doit descendre diatoniquement. Voyez Fausse - quinte & Triton. On trouvera les raisons de toutes ces regles à leurs différens articles.

Regles que doit observer le dessus par rapport à la basse fondamentale. Toute note du dessus qui fait dissonance avec la note qui lui répond dans la basse fondamentale, doit être préparée & sauvée. Voyez Harmonie, Dessus, Composition, Préparer, Sauver , &c.

La connoissance de la basse fondamentale, ou la regle pour trouver la basse fondamentale d'un chant donné, dépend beaucoup de celle du mode, ou de la modulation. Voyez Mode. (O)

Basse de Viole (Page 2:120)

Basse de Viole, instrument de Musique. Voyez Viole, & la table du rapport & de l'étendue des instrumens de Musique. Cet instrument a sept cordes, dont la plus grosse à vuide est à l'unisson du la du ravalement des clavecins, ou du la du 16 pié. La plus petite ou la chanterelle, est à l'unisson du qui suit immédiatement la clef de csol ut.

Basse de Flûte à bec (Page 2:120)

Basse de Flûte à bec, instrument dont la figu<cb-> re & la tablature est entierement semblable à cellè de la flûte - à - bec décrite à son article, dont la basse ne differe qu'en grandeur. Cet instrument sonne l'octave au - dessous de la flûte - à - bec, appellée taille. Son ton le plus grave est à l'unisson du fa de la clef f ut fa des clavecins, & il a une 13e d'étendue jusqu'au à l'octave de celui qui suit immédiatement la clé de c sol ut. Voyez la table du rapport de l'étendue des instrumens de Musique.

Basse de Flûte traversiere (Page 2:120)

Basse de Flûte traversiere, représentée Pl. IX. de Lutherie, fig. 34. & suiv. est un instrument qui sonne la quinte au - dessous de la flûte traversiere, & qui lui est en tout semblable, à cela près, qu'il est plus grand, & qu'il est courbé dans la premiere partie, pour que l'embouchure a soit plus près de l'endroit où il faut poser les mains. Le coude B qui joint la piece où est l'embouchure avec le reste de l'instrument, est un tuyau de laiton qui entre par chacune de ses extrémités dans des boîtes ou noix pratiquées aux extrémités des pieces qu'il faut joindre. Les trous 1, 2, 3, 4 & 6 auxquels les doigts ne sauroient atteindre, vû la grandeur de l'instrument, se bouchent avec les clés que l'on voit vis - à - vis. Ces clés sont tellement fabriquées, que lorsqu'elles sont abandonnées à leurs ressorts, elles laissent les trous qui sont vis - à - vis, ouverts, & que lorsque l'on appuie dessus avec un doigt, ils sont fermés, la soupape de ces clés étant entre la charniere & le point où on applique le doigt; au lieu qu'à la clef du mi b mol, c'est la charniere qui est entre la soûpape & l'endroit où on pose le doigt. Cet instrument sert de basse dans les concerts de slûte. Son ton le plus grave est à l'unisson du sol qui se trouve entre la clé de f ut fa & de c sol ut des clavecins; ce qui est, comme on a dit ci - devant, une quinte au - dessous des flûtes ordinaires qui ont deux piés de long. Voyez Flûte traversiere, & la tablature de cet instrument, qui sert pour celui - ci, observant toutefois de commencer par le sol 5e. On façonne cet instrument qui est de bouis ou de quelqu'autre bois dur, sur le tour, comme tous les autres instrumens à vent. Voyez l'article Flûte traversiere & Tour à Lunette, & la table du rapport & de l'étendue des instrumens de Musique.

Basse des Italiens (Page 2:120)

Basse des Italiens, c'est le même instrument que celui que nous appellons basse de violon. Voyez Basse de Violon. Avec cette différence qu'ils l'accordent une tierce mineure plus bas, ensorte que le son le plus grave de cet instrument sonne l'unisson de l'a mi la du 16 pié. Voyez la table du rapport de l'étendue de tous les instrumens de Musique.

Basse de violon (Page 2:120)

Basse de violon, instrument de Musique en tout semblable au violon, à l'exception des oüi, qui sont en C, au lieu qu'au violon elles sont en S, & en ce qu'il est beaucoup plus grand, & qu'on le tient entre ses jambes pour en joüer. On le construit sur le moule représenté fig. 2. Pl. XII. de Lutherie. Voyez Violon & Viole.

Cet instrument sonne l'octave au - dessous de la quinte de violon & la douzieme au - dessous du violon, & l'unisson des basses du clavecin depuis le c sol ut double octave au - dessous de celui de la clé de c sol ut ou l'unisson du huit pié ouvert. Voyez la table du rapport de l'étendue des instrumens de Musique.

Basse (Page 2:120)

Basse ou Calade, s. f. (Manége.) pente douce d'une colline, sur laquelle on accoûtume un cheval à courir au galop, pour lui apprendre à plier les jarrets. (V)

Basse - contre (Page 2:120)

Basse - contre, s. f. acteur qui dans les choeurs de l'opéra & autres concerts chante la partie de bassecontre.

Il y a peu de basse - contres à l'opéra; l'harmonie des choeurs y gagneroit, s'il y en avoit un plus grand nombre. (B) [p. 121]

Basse - cour (Page 2:121)

Basse - cour, s. f. terme d'Architecture; on appelle ainsi, dans un bâtiment construit à la ville, une cour séparée de la principale, autour de laquelle sont élevés des bâtimens destinés aux remises, aux écuries, ou bien où sont placés les cuisines, offices, communs, &c. Ces basses - cours doivent avoir des entrées de dégagement par les dehors, pour que le service de leurs bâtimens se puisse faire commodément & sans être apperçû des appartemens des maîtres & de la cour principale.

Pour l'ordinaire ces basses - cours ont des issues dans la principale cour; mais la largeur des portes qui leur y donnent entrée s'accordant mal avec l'ordonnance d'un bâtiment régulier, il est mieux que les équipages, après avoir amené les maîtres près le vestibule, s'en retournent par les dehors pour aller à leur destination.

On appelle à la campagne basse - cour, non - seulement celles qui servent aux mêmes usages dont nous venons de parler, mais aussi celles destinées au pressoir, sellier, bûcher, ainsi que celles des bestiaux, des grains, &c. (P)

Basse - eau (Page 2:121)

Basse - eau, ou Basse - mer (Marine); se dit de la mer retirée, & lorsque l'eau n'est pas plus haute qu'elle étoit avant que la mer commençât à monter, ce qui est entierement opposé à plaine mer. (Z)

Basse - enceinte (Page 2:121)

Basse - enceinte, s. f. c'est la même chose que la fausse - braie, en terme de Fortification. V. Fausse - Braie. (Q)

Basse - justice (Page 2:121)

Basse - justice. (Jurisprudence.) Voyez Justice, & Fonciere. V. aussi ci - dessus Bas - justicier. (H)

Basse - taille (Page 2:121)

Basse - taille, s. m. acteur de l'opéra ou d'un concert qui chante les rôles de basse - taille. Voy. Basse.

Ces rôles ont été les dominans ou en sous - ordre, dans les opéra, selon le plus ou le moins de goût que le public a montré pour les acteurs qui en ont été chargés.

La basse - taille étoit à la mode pendant tout le tems que Thevenard a resté au théatre: mais les compositeurs d'à present font leurs rôles les plus brillans pour la haute - contre.

Les rôles de Roland, d'Egée, d'Hidraot, d'Amadis de Grece, &c. sont des rôles de basse - taille.

On appelle Tancrede l'opéra des basse - tailles, parce qu'il n'y a point de rôles de haute - contre, & que ceux de Tancrede, d'Argant & d'Ismenor sont des rôles fort beaux de basse - taille.

Les Magiciens, les Tyrans, les Amans haïs sont pour l'ordinaire des basses - tailles; les femmes semblent avoir décidé, on ne sait pourquoi, que la hautecontre doit être l'amant favorisé, elles disent que c'est la voix du coeur; des sons mâles & forts allarment sans doute leur délicatesse. Le sentiment, cet être imaginaire dont on parle tant, qu'on veut placer par - tout, qu'on décompose sans cesse sans l'éprouver, sans le définir, sans le connoître, le sentiment a prononcé en faveur des hautes - contre. Lorsqu'une basse - taille nouvelle se sera mise en crédit, qu'il paroîtra un autre Thevenard, ce système s'écroulera de lui - même, & vraissemblablement on se servira encore du sentiment pour prouver que la haute - contre ne fut jamais la voix du coeur. V. Haute - contre. (B)

Basses - voiles (Page 2:121)

Basses - voiles, c'est ainsi qu'on appelle en Marine, la grande voile & celle de misene; quelques-uns y ajoûtent l'artimon, qui ne doit pas y être compris quand on dit amarez les basses - voiles; car l'artimon n'a point de coüets. (Z)

BASSéE (Page 2:121)

BASSéE s. f. (Commerce.), mesure dont on se sert en quelques lieux d'Italie, pour mesurer les liquides. La bassée de Verone est la sixieme partie de la brinte. Voyez Brinte. (G)

Bassée (Page 2:121)

* Bassée (la), Géog. ville des Pays - Bas François, au comté de Flandre, sur les confins de l'Artois, & sur un canal qui se rend dans la Deule. Longit. 20. 30. lat. 50. 53.

BASSE - LISSE (Page 2:121)

BASSE - LISSE. Voyez Lisse.

BASSEMPOIN (Page 2:121)

* BASSEMPOIN (Géog.), petite ville de France, dans la Gascogne.

BASSENTO (Page 2:121)

* BASSENTO (Géog.), riviere de la Calabre citérieure, qui passe à Cosenze, & se joint au Grate.

BASSESSE (Page 2:121)

* BASSESSE, abjection (Gramm.) termes synonymes, en ce qu'ils marquent l'un & l'autre l'état où l'on est: mais si on les construit ensemble, dit M. l'abbé Girard, abjection doit précéder bassesse, & la délicatesse de notre langue veut que l'on dise, état d'abjection, bassesse d'état.

L'abjection se trouve dans l'obscurité où nous nous enveloppons de notre propre mouvement, dans le peu d'estime qu'on a pour nous, dans le rebut qu'on en fait, & dans les situations humiliantes où l'on nous réduit. La bassesse, continue le même auteur, se trouve dans le peu de naissance, de mérite, de fortune & de dignité.

Observons ici combien la langue seule nous donne de préjugés, si la derniere reflexion de M. l'abbé Girard est juste. Un enfant, au moment où il reçoit dans sa mémoire le terme bassesse, le reçoit donc comme un signe qui doit réveiller pour la suite dans son entendement les idées de défaut de naissance, de mérite, de fortune, de condition, & de mépris: soit qu'il lise, soit qu'il écrive, soit qu'il médite, soit qu'il converse, il ne rencontrera jamais le terme bassesse, qu'il ne lui attache ce cortége de notions fausses; & les signes grammaticaux ayant cela de particulier, en morale sur - tout, qu'ils indiquent non seulement les choses, mais encore l'opinion générale que les hommes qui parlent la même langue, en ont conçûe, il croira penser autrement que tout le monde & se tromper, s'il ne méprise pas quiconqué manque de naissance, de dignités, de mérite & de fortune; & s'il n'a pas la plus haute vénération pour quiconque a de la naissance, des dignités, du mérite & de la fortune; & mourra peut - être, sans avoir conçû que toutes ces qualités étant indépendantes de nous, heureux seulement celui qui les possede! Il ne mettra aucune distinction entre le mérite acquis & le mérite inné; & il n'aura jamais sû qu'il n'y a proprement que le vice qu'on puisse mépriser, & que la vertu qu'on puisse loüer.

Il imaginera que la nature a placé ds Êtres dans l'élévation, & d'autres dans la bassesse; mais qu'elle ne place personne dans l'abjection; que l'homme s'y jette de son choix, ou y est plongé par les autres; & faute de penser que ces autres sont pour la plûpart injustes & remplis de préjugés, la différence mal - fondée que l'usage de sa langue met entre les termes bassesse & abjection, achevera de lui corrompre le coeur & l'esprit.

La piété, dit l'auteur des Synonymes, diminue les amertumes de l'état d'abjection. La stupidité empêche de sentir tous les desagrémens de la bassesse d'état. L'esprit & la grandeur d'ame font qu'on se chagrine de l'un, & qu'on rougit de l'autre.

Et je dis moi que les termes abjection, bassesse, semblent n'avoir été inventés que par quelques hommes injustes dans le sein du bonheur, d'où ils insultoient à ceux que la nature, le hasard, & d'autres causes pareilles n'avoient pas également favorisés; que la Philosophie soûtient dans l'abjection où l'on est tombé, & ne permet pas de penser qu'on puisse naître dans la bassesse; que le philosophe sans naissance, sans bien, sans fortune, sans place, saura bien qu'il n'est qu'un être abject pour les autres hommes, mais ne se tiendra point pour tel; que s'il sort de l'état prétendu de bassesse qu'on a imaginé, il en sera tiré par son mérite seul; qu'il n'épargnera rien pour ne pas tomber dans l'abjection, à cause des inconvéniens physiques & moraux qui l'accompagnent; mais que s'il y tombe, sans avoir aucun mauvais usage de

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