ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"166"> Venise deux onces; liquéfiez le tout à petit feu; & quand elles ferom refroidies, ajoûtez - y huile distillée de baies de genicvre une once & demie, verd de gris trois gros, aloès succotrin en poudre deux gros, vitriol blanc pulvérisé un gros & demi, huile de girofle un gros; faites - en un baume selon l'art. Il est propre pour mondifier les plaies & les ulceres, pour les incarner & les cicatriser, contre la morsure des bêtes venimeuses: on en fait chauffer, & on en met dans la plaie avec la barbe d'une plume.

Ce baume a été inventé en premier lieu par M. Duclos, Medecin de Mets; Mademoiselle Feuillet l'a fait appeller de son nom, l'ayant mis en vogue à Paris. Lemery, Pharmacop. univers.

Baume (Page 2:166)

Baume vulnéraire: prenez essence de myrrhe, succin, gomme élémi, santal rouge, baume du Pérou, de Tolu, huile d'armoise, sommités de millefeuilles, d'hypericum, de chaque une once: on mêle ces drogues avec cinq quarterons d'huile & de vin, & on en fait un baume excellent en les digérant sur un feu modéré. Hoffmann les distille & en tire un esprit qu'il préfere au baume de Lucatelli.

Ce baume est un excellent vulnéraire & stomachique; on en peut user intérieurement comme extérieurement.

On n'auroit jamais fait, si on vouloit détailler tous les baumes artificiels qui ont été découverts par les auteurs qui nous ont laissé des dispensaires. Lemery en compte soixante - treize especes différentes dans sa Pharmacopée universelle, en y comprenant quelques-uns de ceux dont nous avons parlé plus haut. On en trouve un grand nombre d'autres dans les dispensaires étrangers. (N)

Baume (Page 2:166)

* Baume (la sainte), grotte sur une montagne de France en Provence, entre Aix, Marseille & Toulon. Ce lieu est très - fréquenté, parce que les peuples sont imbus du préjugé que la Magdeleine y est morte.

Baume les nones (Page 2:166)

* Baume les nones, (Géogr.) ville de Franche - Comté en France, sur le Doux.

Baunach (Page 2:166)

* Baunach, (Géog.) riviere de Franconie.

BAVOIS (Page 2:166)

BAVOIS, s. m. ancien terme de Monnoie, étoit la feuille de compte où l'on marquoit l'évaluation des droits de seigneuriage, foiblage, brassage, &c. selon le prix courant que le prince par ses ordonnances, avoit preserit pour l'or, pour l'argent, & pour le billon en oeuvre ou hors d'oeuvre.

BAVOLET (Page 2:166)

BAVOLET, s. m. (terme de Marchande de mode.) c'est la seconde piece d'une coeffure, mais qui n'a point de barbe, & qui forme seulement le dessus de tête; au reste ce bavolet est garni & plissé comme la piece de dessous; c'est aussi sur lui que l'on monte le fer qui forme le gros pli du milieu.

BAUSK (Page 2:166)

* BAUSK (Géog.) ville importante de Curlande, les frontieres de Pologne au nord, sur la riviere de Musza. Long. 42. 14. lat. 56. 30.

BAUTZEN ou BUDISSEN (Page 2:166)

* BAUTZEN ou BUDISSEN (Géog.), ville d'Allemagne, capitale de la haute Lusace, sur la Sprée. Long. 32. 13. lat. 51. 10.

BAXANA (Page 2:166)

* BAXANA, plante Indienne, ainsi caractérisée dans les auteurs, baxana, arbor fructu venenato, radice venenorum antidoto.

Baxana (Page 2:166)

Baxana, arbre à fruit vénéneux, & à racine anti - vénéneuse; en le trouve à Queyonne, proche Ormuz. On dit que son fruit suffoque, en quelque petite quantité qu'on en prenne, & que son ombre est mortelle si l'on s'y tient pendant un quart d'heure: mais Ray traite ces effets de fables, sur ce que dans d'autres contrées on attribue à la racine, aux feuilles & au fruit du même arbre, des propriétés salutaires. Au reste que cet arbre soit ou aussi pernicieux ou aussi utile qu'on le dit, il n'est pas moins constant qu'il en faudroit une autre description que la précédente, & que tant qu'une plante, étrangere sur - tout, ne nous sera pas mieux connue que par une phrase, telle que la précédente, c'est précisément comme si elle n'existoit pas.

BAXEA (Page 2:166)

* BAXEA (Hist. anc. & Antiq.), espece de chaussure ancienne, du nombre de celles qui s'attachant sur le pié avec des bandes, ne le couvroient pas entierement. Plaute en a fait mention: mais on croit que le baxea de Plaute étoit une sorte de sandale à l'usage des philosophes. Arnobe parle de baxées faites de feuilles de palmier.

BAYA ou BAJA (Page 2:166)

* BAYA ou BAJA (Géog.), ville de la basse Hongrie, dans le comté de Bath, près du Danube. Long. 37. lat. 46. 25.

BAYANISME ou BAIANISME (Page 2:166)

BAYANISME ou BAIANISME, s. m. (Hist. ecclés. & Théol.) erreur de Baïus & de ses disciples.

Michel Baïus ou de Bay, né en 1513 à Melin, dans le territoire d'Ath en Haynault, après avoir étudié à Louvain & passé successivement par tous les grades de cette université, y reçut le bonnet de docteur en 1550, & fut nommé l'année suivante, par Charles V. pour y remplir une chaire d'Écriture sainte, avec Jean Hessels, son compagnon d'étude & son ami. Il enseigna dans ses écrits & fit imprimer diverses erreurs sur la grace, le libre arbitre, le péché originel, la charité, la mort de Jesus - Christ, &c. Elles sont contenues dans 76 propositions, condamnées d'abord en 1567 par le pape Pie V.

On peut rapporter toutes les propositions de Baïus à trois chefs principaux. Les unes regardent l'état d'innocence; les autres l'état de nature tombée ou corrompue par le péché; & les autres enfin l'état de nature réparée par le fils de Dieu fait homme & mort en croix.

1°. Les anges & les hommes sont sortis des mains de Dieu justes & innocens: mais Baïus & ses disciples ont prétendu que la destination des anges & du premier homme à la béatitude céleste, que les graces qui les menoient de proche en proche à cette derniere fin, que les mérites qui résultoient de ces graces, & la récompense qui étoit attachée à ces mérites, n'étoient pas proprement des bienfaits non dûs ou des dons gratuits; que ces dons étoient inséparables de la condition des anges & du premier homme, & que Dieu ne les leur devoit pas moins qu'il devoit à ce dernier la vûe, l'oüie, & les autres facultés naturelles. Tout cela est appuyé sur ce principe fondamental de Baïus, que ce n'est point par une destination accidentelle & arbitraire que la vision ou joüissance intuitive de Dieu a été préparée aux anges & au premier homme, mais en vertu du droit de leur création dans l'état d'innocence, & par une suite de leur condition naturelle: qu'une créature raisonnable & sans tache ne peut avoir d'autre fin que la vision intuitive de son Créateur; que par conséquent Dieu n'a pû, sans être lui - même l'auteur du péché, créer les anges & le premier homme que dans un état exclusif de tout crime, ni par conséquent les destiner qu'a la béatitude céleste: que cette destination étoit à la vérité un don de Dieu, mais un don que Dieu ne pouvoit leur refuser sans déroger à sa bonté, à sa sainteté, à sa justice. Telle est la doctrine de Baïus dans son livre de primâ hominis justitiâ, sur - tout chap. viij. & elle est exprimée dans les propositions 21, 23, 24, 26, 27, 55, 71, & 72, condamnées par la bulle de Pie V. 2°. Si Dieu n'a pû créer les anges & l'homme dans ce premier état, sans cette destination essentielle, il est évident qu'il a été dans l'obligation indispensable de leur départir les moyens nécessaires pour arriver à leur fin; d'où il résulte que toutes les graces, soit actuelles soit habituelles, qu'ils ont reçûes dans l'état d'innocence, leur étoient dûes comme une suite naturelle de leur céation. 3°. Que les mérites des vertus & des bonnes actions étoient de même espece, c'est - à - dire, naturels, ou ce qui revient au même, le fruit de la premiere création. 4°. Que la félicité éter<pb-> [p. 167] nelle attachée à ces mérites étoit de même ordre, c'est - à - dire une pure rétribution, où la libéralité gratuite de Dieu n'entroit pour rien; en un mot qu'elle étoit une récompense & non pas une grace. Dans ce systeme, les dons divins gratuits n'avoient donc point de lieu dans l'économie du salut des anges & du premier homme, puisque tout y étoit dû & un apanage nécessaire de la nature innocente. 5°. Enfin, par rapport à cet état Baïus & ses disciples ont erré sur ce qui concerne la connoissance des devoirs, l'exemption des souffrances, & l'immortalité, en soûtenant que l'homme innocent étoit à l'abri de l'ignorunce, des peines & de la mort en vertu de sa création, & que l'exemption de tous ces maux étoit une dette que Dieu payoit à l'état d'innocence ou un ordre établi par la loi naturelle toujours invariable, parce qu'elle a pour objet ce qui est essentieltiellement bon & juste. C'est la doctrine expresse des propositions 53, 69, 70, & 75 de Baïus. Voyez le P. Duchesne, hist. du Baïanisme, liv. II. pag. 177. 180. & liv. IV. pag. 356. & 361. & le traité historique & dogmatique sur la doctrine de Baïus, par l'abbé de la Chambre, tom. I. chap. ij. pag. 49. & suiv.

II°. Quant à l'état de nature tombée, voici les erreurs de Baïus & de ses sectateurs sur la nature du péché originel, sa transfusion, & ses suites. 1°. Dans leur systeme le peché originel n'est autre chose que la concupiscence habituelle dominante. 2°. Cette idée supposée, la transfusion du péché d'Adam n'est plus un mystere qui révolte la raison; ce n'est plus l'effet du violement d'une loi de Dieu qui ait attaché le sort des hommes à la fidélité de leur premier pere. Ce péché se transmet de la même maniere que l'aveuglement, la goutte, & les autres mauvaises qualités physiques de ceux dont on tient la naissance: cette communication se fait indépendamment de tout arrangement arbitraire de la part de Dieu; tout péché par sa nature ayant la force d'infecter le transgresseur & toute sa postérité, comme a fait le péché originel, prop. 50. & cependant ce dernier est en nous sens aucun rappou à la volonté du premier pere, prop. 46. Sur les suites du péché originel Baïus dit, 1°. que le libre arbitre sans la grace n'a de forces que pour pécher, prop. 28. 2°. qu'il ne peut éviter aucun péché, prop. 29. que tout ce qui en sort, même l'infidélité négative, est un péché; que l'eselave du péché oblit toûjours à la cupidité ominante; que jusqu'à ce qu'il agisse par l'impression de la charité, toutes ses actions partent de la cupidité & sont des péchés. Prop. 34. 36. 64. 68. &c. 3°. qu'il ne peut y avoir en lui aucun amour légitime dans l'ordre naturel, pas même de Dieu, aucun acte de justice, aucun bon usage du libre arbitre, ce qui paroît dans les infi eles, dont toutes les actions sont des péchés, comme les vertus des philosophes sont des vices. Prop. 25. & 26. Ainsi, selon Baïus, la nature tombée & destituée de la grace est dans une impuissance générale à tout bien, & toûjours déterminée au mal que sa cupidité dominante lui propose. Il ne lui reste ni liberté de contruriété, ni liberté de contradiction exempte de nécesiité: incapable d'aucun bien, elle ne peut produire d'action qui ne soit un péché; & nécessitée au mal, elle s'y porte au gré du penchant qui la domine, & n'en est ni moins criminelle ni moins punissable devant Dieu. Voyez le P. Duchesne, hist. du Baïanisme, liv. II pag. 180. 182. & liv. IV. pag. 361. & 367. & le traité historique & dogmatique déjà cité, pag. 54. & suiv.

III°. Les erreurs de Baïus, d'Hessels, & de leurs sectateurs, ne sont pas moins frappantes quant à l'état de nature réparée par le rédempteur: ils disent formeilement, que la rétribution de la vie éternelle s'accorde aux bonnes actions, sans avoir égard aux mérites de Jesus - Christ; qu'elle n'est pas même, à proprement parler, une grace de Dieu, mais l'effet & la suite de la loi naturelle, par laquelle il a été établi par un juste jugement de Dieu, des la premiere inslution du genre humain, que le royaume céleste seroit le salaire de l'obéissance à la loi; que toute bonne oeuvte est de sa nature méritoire du ciel, comme toute mauvaise est de sa nature méritoire de la damnation; que les bonnes oeuvres ne tirent pas leur mérite de la grace d'adoption, mais uniquement de leur conformité à la loi; que le mérite ne se prend pas de l'état de grace, mais seulement de l'obéissance à la loi; que les bonnes actions des catéchumenes, qui précedent la remission de leurs péchés, comme la foi & la penitence, méritent la vie éternelle. Prop. 11. 12. 13. 18. 69.

La justification des adultes, selon Baïus, de justif. cap. viij. & de justit. cap. iij. & iv. consiste dans la pratique des bonnes oeuvres & la rémission des péchés. La rémission des péchés peut s'entendre de la coulpe & de la peine éternelle ou temporelle: l'obéissance à la loi justifie sans remettre la peine éternelle; pour la coulpe, elle passe avec la peine du péché. En conséquence les Baiamstes ont avancé, que le pécheur pénitent n'est point vivifie par le ministere du prétre qui absout, & qu'il n'en reçoit que la remission de la peine; que les sacremens de bapteme & de pénitence ne remettent point la coulpe, mais la peine seulement; qu'ils ne conferent point la grace sanctifiante; qu'il peut y avoir dans les pénitens & les catéchumenes une charité parfaite, sans que leurs péchés leur soient remis; que la charité, qui est la plénitude de la loi, n'est pas toûjours jointe avec la rémission des péchés; que le catéchumene vit dans la justice avant que d'avoir obtenu la rémission de ses péchés; qu'un homme en péché mortel peut avoir une charité même parfaite, sans cesser d'être sujet à la damnation éternelle; parce que la contrition, même parfaite, jointe à la charité & au desir du sacrement, ne reme: point la dette de la peine éternelle, hors le cas de nécessité ou de martyre, sans la réception actuelle du sacrement. Prop. 31. 54. 55. 67. 68. &c.

Comme dans le système de Baïus on est formellement justifié par l'obéissance à la loi, ce docteur & ses disciples disent qu'ils ne reconnoissent d'autre obéissance à la loi que celle qui coute de l'esprit de charité; Prop. 6. point d'amour légitime dans la créature raisonnable, que cette loüable charité que le S. Esprit repand dans le caur, & par laquelle on aime Dieu; & que tout autre amour est cette cupidité vicieuse qui attache au monde, & que S. Jean réprouve. Prop. 38.

Enfin leur doctrine n'est pas moins erronée sur le mérite & la valeur des bonnes oeuvres, puisqu'ils avancent d'un côté que dans l'état de la nature réparée il n'y a point de vrais mérites qui ne soient gratuitement conférés à des indignes; & que de l'autre ils prétendent que les bonnes aeuvres des fideles qui les justifient, ne peuvent pas satisfaire à la justice de Dieu pour les peines temporelles qui restent à expier après la remission des péchés, ni les expier ex condigno: ces peines, selon eux, ne pouvant pas être rachetées, même par les souffrances des Saints. Prop. 8. 57. 74. Voyez les auteurs cités ci - dessus: voyez aussi l'abrégé du Trait. de la grace de Tournely par M. Montagne, doct. de Sorb. de la maison de S. Sulpice.

Ce système, comme le remarque solidement ce dernier théologien, est un composé bisarre & monstrueux de Pélagianisnme, quant à ce qui regar le l'état de nature innocente, & de Luthéranisme & de Calvinisme pour ce qui concerne l'état de nature tombée. Quant à l'état de nature réparée, tous les sentimens de Baïus, sur - tout sur la justification, l'efficace des sacremens, & le mérite des bonnes oeuvres, sont si directement opposés à la doctrine du concile de Trente, qu'ils ne pouvoient éviter les différentes censures qu'ils ont essuyées.

En effet, dès 1552 Ricard Tapper, Josse Ravestein, Richtou, Cuner, & d'autres docteurs de Louvain, s'éleverent contre Baïus & Hessels, qui répan<pb->

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